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Fils du Concile

Portrait d'une génération de clercs, désormais âgés, mais qui ont fait beaucoup de dégâts, peut-être à leur insu . Ce sont 17 prêtres "anonymes" décrits dans un livre écrit par deux sociologues espagnols. Article du site Germinans germinabit, traduit par Carlota. (5/10/2011)

Carlota

Si je traduis un article du site du portail catholique catalan de langue castillane, Germinans germinabit, relatif à un ouvrage récemment paru et reprenant l’interview de 17 « vieux » prêtres « très conciliaires », ce n’est pas pour leur jeter la pierre, mais au contraire parce que nous devons prier pour eux , - mais combien de leurs contemporains non ordonnés ou consacrés, se sont laissés également entraînés par le même chant de sirènes, même si- cause aggravante - ces prêtres et religieux sont chargés d’âmes.

(Extraits, original complet ici).

Les sociologues Joah Estruch et Clara Font ont publié un petit livre intitulé «Els fils del Concili » (Les fils du concile) , qui se présente comme le portrait de la vie de 17 prêtres, depuis leur entrée au séminaire jusqu’à aujourd’hui, avec une incidence spéciale du Concile Vatican II et son évolution ultérieure. Il ne s’agit pas d’une narration des vies de ces religieux par les auteurs, mais d’une série d’entretiens avec chacun d’eux, d’après ce qui est expliqué dans le prologue de l’opuscule.

Or, l’énorme surprise à la lecture c’est que les 17 curés sont anonymes. Il ne ressort aucun nom parmi eux et leurs réponses apparaissent entre guillemets mais n’identifient pas concrètement leurs auteurs.
Il ne s’agit que de personnes âgées : deux sont nonagénaires, cinq ont dépassé les quatre-vingts ans, sept ont plus de soixante-dix ans, l’une est sur le point de les fêter et il n’y en a que deux qui sont aux alentours de la soixantaine. On nous dit également que seuls des prêtres séculiers ont été interrogés, ils proviennent des différents diocèses de Catalogne, même s’ils représentent pas tous les diocèses. Cependant par les anecdotes auxquelles il est fait référence, il est évident que dans leur immense majorité ils appartiennent à l’archidiocèse de Barcelone.

La parution du livre a ouvertement reçu de la publicité, depuis le portail subventionné du 13 de l’Avenue Gaudí (référence au portail subventionné par la Généralité de Catalogne ici et plus particulièrement à cet article, traduction plus bas) et n’a même pas été présenté par l’un des 17, mais par le piariste (*) Ramón María Nogués (***) lors d’une conférence.

Le livre apporte des perles juteuses, sans parler de l’anonymat de ses protagonistes.
En voici deux traduites du livre en catalan :

-> Sur Paul VI : « Le jour où a été publiée Humanae Vitae, j’ai décidé de ne plus mentionner le nom du pape dans le canon de la messe »
-> Sur Jean-Paul II: La première citation, pas la peine de traduire car cela reste plus expressif en catalan « Joan Pau II ho ha fotut tot enlaire » ; « Jean Paul II a été funeste. Sa politique de promotion des nouveaux mouvements [ndt je pense au Chemin néo-catéchuménal par exemple ou à l’Emmanuel en France) a fait beaucoup de mal à l’Église » ; « Jean-Paul II a été un grand homme mais pour l’Église il a supposé une catastrophe. Et pour l’Église catalane encore plus »…

Leur jugement sur les jeunes curés révèle clairement la division parmi le clergé catalan:

-> « Dans notre évêché ils forment un groupe fermé, qui va à sa façon, sans relation avec les plus vieux. Ils considèrent que notre occasion est passée et que nous avons échoué, et que maintenant c’est à eux »
-> « Les jeunes curés disent qu’ils regardent vers l’avant. Peut-être que oui, mais grâce au rétroviseur » (ndt le problème c’est que peut-être justement certains mettent encore le rétroviseur juste pour Vatican II et rien pour tous les précédents Conciles) ;
-> « L’un de leurs grands problèmes c’est qu’ils n’ont pas fait de lectures sérieuses (!!). Ils manquent notoirement de rigueur intellectuelle. À l’inverse, de notre temps, il y avait des gens très préparés » (ndt c’est vrai que la formation d’un prêtre, comme celle des élèves jusque dans les années 60 était particulièrement poussées notamment dans les humanités et que ceux d’aujourd’hui doivent rattraper beaucoup de choses, ne serait-ce que dans le domaine de l’histoire, du latin, etc . En Espagne comme en France par exemple. Mais en sont-ils responsables ?) ;
-> « En ce qui concerne l’Évangile de Jean : « Dieu a envoyé son fils au monde non pas pour le condamner mais pour le sauver », reste très loin de la mentalité de cette nouvelle génération ».
-> «Ils sont persuadés que doit arriver une Église où les gens se confessent et récitent le rosaire les dimanches. Et là ils dépassent vraiment les bornes! ».

* * *

Ces 17 curés qui renient la confession, la récitation du rosaire ou même qui taisent le nom du Pape dans le canon, oublient dans leurs réflexions l’élément le plus notable, leurs églises et leurs paroisses sont vides, tandis que celles des jeunes curés, sans bonnes lectures et incapables de comprendre l’Évangile, sont toujours pleines et réalisent une plus grande tâche sociale en faveur des plus nécessiteux et marginalisés. C’est leur véritable drame et leur frustration. Ce n’est pas le Concile qui a échoué, ce sont eux

* * *


Notes de traduction
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(*) Les Piaristes (escolapios ou piaristas) sont des religieux de l’Ordre des Écoles Pieuses qui a pour origine le prêtre espagnol d’origine aragonaise José de Calasanz (1557-1648) fondateur des premières écoles chrétiennes en Espagne et dans de nombreux pays européens sous influence espagnole à cette époque. Jean-Baptiste de la Salle, un siècle plus tard, fera la même chose à partir de la France.

(**) Ramón María Nogués a enseigné (enseigne ?) la génétique pendant des décennies à l’Université publique Autonome de Barcelone comme professeur de Biologie, et entre autres déclarations il a affirmé : « qu’on ne peut pas dire que l’embryon soit une personne, tout au moins avant son implantation utérine » (ndt ce qui est sûr c’est que ce n’est pas un petit chat !) et que dans certains cas grave notamment pour guérir un frère, il ne rejette pas le bébé-médicament ! (cf ici). Ce religieux collabore aussi à l’ « Església Plural », L’église plurielle dont la visite du site mérite le détour, et qui a pour slogan : Catòlics al servi d’una expériència de fe més eclesial, més plural, més laïcal i més ecumènica. Pas besoin de traduire !

(***) L'éditeur Catalunya Religio, parlant du livre « Les fils du Concile » précise :
«Dix-sept prêtres. Dix-sept hommes qui ont ouvert les portes de leur monde pour nous faire, à la première personne un récit qu’ils avaient réservé aux cercles les plus intimes ou qui étaient restés oublié parmi d’autres. Dix-sept hommes qui nous ont permis de découvrir la naïveté de l’enfance; de nous souvenir de l’illusion et de la force des années du Concile, de partager avec nous la tristesse, l'impuissance, la déception et la solitude qu’ils ont ressenti de leur l'hiérarchie ecclésiastique (Ndt: Que dire des prêtres en soutane marginalisés et rejetés par le soit disant Esprit du Concile et ses dictats « staliniens » de certains ! Et on ne peut pas dire que la hiérarchie catholique en Catalogne a fait montre depuis des décennies d’une farouche orthodoxie dogmatique…). Dix-sept hommes qui nous ont offert avec de bonnes doses d’humour et de sincérité et avec la passion et l’espoir pour affronter le temps présent.
Ce livre présente dix-sept vies de prêtres, depuis leur entrée au séminaire jusqu'à aujourd'hui, avec comme point central leur vécu du Concile Vatican II et l’époque postérieure ».

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