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Noël Les collages de Gloria Bénin Blasphème au théâtre Indignés Assise Allemagne (suite) 2011: L'Année Benoît

Jean-Christian Petitfils à Radio Courtoisie

L'auteur de la biographie y présentait son "Jésus". Il y avait aussi Gérard Leclerc. Carlota a écouté l'échange, et livre ses impressions. (10/10/2011)

Voir ici: Jésus, par Jean-Christian Petitfils

Carlota


Jean Christian Petitfils était invité à Radio Courtoisie pour présenter son livre. Etait aussi présent Gérard Leclerc.

L’auteur rend hommage à Benoît XVI et ses ouvrages sur Jésus Christ mais, bien qu’étant chrétien, catholique pratiquant, il rappelle qu’il a fait un travail d’historien et qu’il ne se situe pas au même niveau. D’ailleurs a été cité, de la page 127 de « Jésus de Nazareth », ce qu’a écrit le Saint Père lui-même : "Nous ne pouvons toutefois nous dispenser d’affronter la question de l’historicité réelle des évènements essentiels". Une phrase qui apparaît bien comme un encouragement au travail des historiens. Et j’ajouterai que c’est un élément fondamental qui a été rendu possible par le christianisme dans le monde occidental et qui est tellement impensable pour des hommes soumis à d’autres pratiques religieuses…


Petitfils reconnaît le grand savant qu’était l’abbé Jean Carmignac (cf. L'Abbé Carmignac contre Rudolf Bultmann ) mais ne le suit pas dans sa datation (De moi : Il faudrait avoir tous les travaux de l’abbé Carmignac, peut-être pour se faire mieux une idée de cette remarque). Il reste à une datation années 60 et pas avant. Il pense que les 4 évangiles ont été écrits à peu près à la même époque et surtout pas après la destruction du Temple donc dans les années 70 (Marc, Luc et Matthieu) à 90 (Jean) comme dit jusqu’à une certaine époque. Les écrits de Jean ne seraient donc pas vraiment postérieurs aux autres.

Pour lui c’est très clair, car pourquoi les évangélistes auraient-ils parlé de faits comme par exemple une famine sous Claude (*) et n'auraient pas parlé de la destruction du temple et de l'éparpillement du peuple juif, un fait pourtant très important: c'est parce qu'il était postérieur.
La destruction du temple et l’impitoyable répression sous Titus (années 70) n’apparaissent pas en effet dans les évangiles (sauf bien sûr l’idée d’une destruction par les prophéties mais en ne faisant pas référence à un élément intemporel, ou quand il y a un fait précis c’est par exemple la destruction du temple sous Nabuchodonosor – 500 environ avt JC). Donc un Juif même chrétien rédigeant l’Evangile n’aurait pas pu s’abstenir de parler d’un tel cataclysme pour le peuple qui l’avait vu naître, de même que Jésus Christ.

L’ouvrage ne fait pas de découverte style « scoop » médiatique, l’auteur dit avoir travaillé d’une façon historiquement scientifique et prudente.

Gérard Leclerc trouve que la force de ce livre c’est notamment un éclairage très intéressant sur Jean qu’on a tendance à présenter comme uniquement un mystique alors qu’il est aussi un témoin particulièrement précieux et précis. Fait intéressant, Jean n’est pas du tout le jeune disciple pêcheur de Galilée mais appartient à l’aristocratie des prêtres du Temple et est donc très proche de ce qui s'est passé au niveau justement des prêtres. Il décrit d’ailleurs très bien Jérusalem et au contraire dit ne pas bien connaître d’autres lieux.

Par ailleurs, fait aussi intéressant pour expliquer l’attitude de Ponce Pilate (jugé brutal par JC Petitfils. Et pourtant les Saintes écritures m’ont fait aimer Pilate ! Par ailleurs, comment un Romain pouvait s’en sortir avec une situation aussi compliquée que celle de la Palestine. Le Proche et le Moyen Orient sont depuis toujours un monde très complexe. Qu’on se réfère à la vision impérialiste que les Etats-Unis par exemple portent aujourd’hui sur le monde et des décisions qu’ils peuvent prendre)

Jean-Christian Petitfils souligne également le fait suivant : En 32 (enfin avec notre datation actuelle qui situe la naissance de Jésus en l’an zéro. En fait il serait né en – 7), Ponce Pilate pour se faire bien voir de son Empereur, aurait fait introduire dans le Temple des boucliers d’or avec le nom de Tibère inscrit (donc Tibère déifié). Quelque chose somme toute pas forcément anormal pour un Romain qui a une religiosité très superficielle avec une multitude de dieux, et qui en plus a une occasion de se faire bien voir de ses supérieurs. Les prêtres juifs, qui sont néanmoins les collaborateurs de l’occupant, sont furieux d’un tel sacrilège et les fils du roi Hérode, se déplacent directement à Rome pour se plaindre, sans que, bien sûr, Pilate soit mis au courant. Evidemment le retour de bâton pour le gouverneur romain ne se fait pas attendre. Il se trouvera d’autant plus les mains liées en 33 au moment du jugement : « Si je me mets à dos encore une fois les prêtres, c’en sera fini de ma carrière… ».

Petitfils a aussi dit que l’homme le plus connu de l’Antiquité est sans aucun doute et de loin Jésus de Nazareth et ce, grâce à des écrits d’époque à l’appui.

Bref l’ouvrage de Jean-Christian Petitfils me paraît être un livre érudit, mais aussi un livre grand public. Il devrait être particulièrement utile pour ceux qui sont confrontés en permanence à une désinformation de toujours plus d’emprise voire même à une négation de la réalité historique du Christ (y compris parfois parmi certains catholiques) alors que des musulmans peuvent leur présenter avec leur plus intime conviction un « Jésus » fabriqué qu’ils appellent « Issa » et qui pour certains « irénistes » chrétiens partisans du dialogue interreligieux, serait un personnage commun et donc un pont entre les deux religions. Mais ce ce « Issa », n’est pas Jésus, d’ailleurs les arabes chrétiens appellent notre Seigneur Yasû (et les Juifs parlent de Yeshua). Il est à ce sujet très intéressant de lire ou relire ce qu’en dit la prestigieuse universitaire Marie-Thérèse Urvoy, repris par le site ND de Kabylie.
Et puis je crois que d’une manière générale, la réalité historique du Christ, peut nous aider à nous rapprocher de la Foi, si nous ne sommes pas croyants ou en cheminement. Elle peut peut-être aussi donner un peu plus de rationalisme à ceux qui sont animés d’une haine viscérale du christianisme. Pourquoi pas, avec la grâce de Dieu.

Un nouveau blogue: Contre-débat Le Pape, aumônier des "Occupy Wall Street"?