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Sur-représentation italienne à la Curie?

Un petit coup de patte de Sandro Magister. Il cite, non sans humour le "cri d'alarme" lancé par l'hebdomadaire anglais progressiste "The Tablet", et repris "ici et là": la Curie deviendrait-elle trop italienne? (12/10/2011)

Article de Sandro Magister ici: http://chiesa.espresso.repubblica.it

"Ici et là", c'est en particulier la Croix , qui reporte scrupuleusement par l'intermédiaire du blog de son envoyé spécial à Rome sous le titre Qui gouverne le Vatican ? les Italiens (ici), les données fournies par The Tablet (une démarche qui n'est pas neutre, bien sûr, je me vois mal par exemple reproduire de façon impartiale ici un article qui n'irait pas dans la direction que je veux donner à ce site).

Ledit envoyé spécial conclut avec une certaine mauvaise foi:

L’observateur britannique confirme enfin le critère principal des nominations réalisées par Benoît XVI : la « loyauté personnelle » (ndlr: on appréciera les guillemets). La plupart de ces responsables ont entretenus et entretiennent toujours une relation personnelle de confiance avec Josef (!!) Ratzinger, puis Benoît XVI.

Comme si le fait de nommer des collaborateurs proches de sa sensibilité et donc prêts à mettre en oeuvre son "plan" pour l'Eglise plutôt que de lui mettre les bâtons dans les roues n'était pas une démarche parfaitement naturelle de la part du Pape!


Mais, souligne malicieusement Sandro Magister (qui titre son article "La fabrique d'évêques ne parle plus la langue de Dante"), parmi les congrégations romaines, il en est une qui est complètement "désitalianisée", et c'est l'une des plus importantes: la Congrégation pour les évêques, dirigée depuis bientôt un an par le canadien Marc Ouellet, et dont le haut de l'organigramme n'est presque plus occupé par des italiens. Détail qui avait échappé à The Tablet!

* * *

Ce sujet de l'hyper-italianisation de la Curie devient un vrai marronnier, et il avait déjà fait l'objet d'un article (benoit-et-moi.fr/2010-III/) il y a un an, alors que l'italien Mgr Piacenza était nommé préfet de la congrégation pour le clergé.

J'avais traduit à l'époque, avec un commentaire de mon cru, un article du Père Scalese (dont je regrette de plus en plus l'absence sur la Toile) que je ne résiste pas au plaisir de citer à nouveau en entier ici:

"Désitalianiser" la Curie romaine?
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On a annoncé aujourd'hui la nomination de Mgr Mauro Piacenza, précédemment secrétaire de la Congrégation pour le Clergé, comme préfet de cette Congrégation.

La nouvelle m'a réjoui, non pas parce que je connais personnellement Mgr Piacenza, ni parce qu'il est le fils spirituel du cardinal Siri (ce qui ne gâche rien), mais simplement parce qu'il est Italien ....

Eh bien! me direz-vous, encore ces vieilles histoires? Nous vivons dans un monde globalisé; l'Église, Dieu merci, est de plus en plus universelle, il est juste que la Curie romaine s'internationalise. Certes, ce n'est pas moi qui irait dire que nous devrions revenir à une Curie toute italienne: il est inévitable, et pas seulement, il est aussi juste que, dans la Curie romaine soient représentées les différentes composantes de l'Eglise, qui, par sa nature est Catholique. J'observe cependant que l'internationalisation de la Curie n'a jusqu'ici pas signifié automatiquement sa plus grande efficacité. Au contraire...

Comme en toutes choses, ici aussi, il faut un certain savoir-faire, et on ne peut nier qu'en Italie, en particulier dans certaines régions, il existait au sein du clergé (et il continue d'exister, Dieu merci) une longue tradition de service à l'Eglise, dans les dicastères romains et dans la diplomatie. Il convient de remarquer sereinement que ces dernières années, parfois plus pour des raisons idéologiques que par réel besoin, nous avons préféré appeler à Rome des gens qui n'ont pas toujours reçu la préparation nécessaire pour certains rôles délicats.

Récemment, le Dr Robert Moynihan, rédacteur en chef de Inside the Vatican , après avoir rappelé que, si en 1903 (élection de Pie X), les cardinaux italiens constituaient 56,25% du Collège, aujourd'hui le pourcentage est d'environ 17%, posait une série de questions sur une possible "désitalianisation" de la Curie romaine, sans toutefois donner de réponse.

Pour ma part, je dirai que, même si le fait d'être italien n'est pas, en soi, un gage d'efficacité pour la Curie (et, par conséquent, pour le bien de l'Eglise), il serait illusoire de penser que la Curie romaine a quelque chose à gagner à la disparition ou la raréfaction extrême de la présence italienne. Certes, l'Eglise italienne a encore beaucoup à offrir à l'Église universelle. Et pour cela, savoir qu'il y aura un nouveau Préfet (et un nouveau cardinal) Italien ne peut que faire plaisir.

Une cathédrale de musique Une vraie fausse interviewe du Pape