Articles La voix du Pape Livres, DVD Sites reliés Recherche Saint-Siège
Page d'accueil Articles

Articles


Noël Les collages de Gloria Bénin Blasphème au théâtre Indignés Assise Allemagne (suite) 2011: L'Année Benoît

Blasphème

« A force de tout voir l'on finit par tout supporter...A force de tout supporter l'on finit par tout tolérer... A force de tout tolérer l'on finit par tout accepter... A force de tout accepter l'on finit par tout approuver ! » [Saint Augustin] (4/11/2011)

Note: J'ai trouvé l'illustration sur le site de Première, à côté d'une "critique" d'une nommée Marie Plantin.

* * *

A propos de la pièce de Castelluci présentée au Théätre de la ville de Paris
--------------------

En dehors des quelques articles qui ont été publiés sur ce site, et des opinions exprimées, (parmi lesquels celles de l'Abbé de Taoüarn et de Jeanne Smits, et la réaction du Cardinal Barbarin), je récapitule ici quelques liens significatifs de "pour" et de "contre" - en grande partie rendus accessibles grâce au Salon Beige, qui a fait un gros travail de réinformation. Non pas pour permettre au lecteur de se décider en faveur des uns ou des autres (car alors on serait en plein dans le relativisme que dénonce Benoît XVI) mais pour "documenter" les faits.

Personnellement, je continue à penser ce que j'avais écrit ici: Le Christ outragé: l'objet de la polémique est révoltant et nauséeux, et je comprends les catholiques (qualifiés pour l'occasion d'"ultra") qui manifestent.

Quant à l'avis du Saint-Père, si je me livrais, comme l'a fait récemment un journaliste de La Vie à l'exercice de la vraie fausse interviewe, je lui ferais dire ce qu'il avait répondu à un journaliste de TSR l'interrogeant en 1988 sur le film de Martin Scorsese "la dernière tentation du Christ" (Une interviewe du card. Ratzinger à TSR, en 1988):

Il me semble que le respect de la conscience des hommes, des hommes religieux, et du sacré, est aussi une des conditions de la liberté. Je ne sais pas si on a violé cette liberté, mais il me semble que ce n'est pas une atteinte contre la liberté de l'art de parler du respect nécessaire du sacré aussi dans l'art d'aujourd'hui.

Mais je le vénère trop pour le récupérer ici.
(Ceux qui ont vu le film de Scorsese pourront se faire une idée du crescendo depuis 1988. On peut dire que toutes les barrières ont été enfoncées, et même pulvérisées!)

* * *

Parmi les "pour":

-> Myriam Picard (elle s'est fait une jolie pub à l'occasion, pas forcément justifiée), qui collabore au site "Riposte laïque", et qui a écrit une tribune ici:
J’ai 26 ans, je suis catholique et je sors du Théâtre de la Ville. J’en sors troublée, infiniment. J’ai pris une claque dans la gueule.... Quant à moi, oui, je l’affirme, cette pièce m’a conduite encore plus au Christ…

-> De la même, ici:
Il paraît que je ne suis pas une « bonne catholique ». Parce que je ne suis pas partie, un chapelet dans une main, dans l’autre une bouteille d’huile de vidange et dans mon sac une douzaine d’œufs, crier mon indignation, devant le Théâtre de la Ville, à Paris, à propos de la pièce « Sur le concept du Visage du Fils de Dieu ».

-> Et encore ici:
Je n’approuve pas les actions contre la « christianophobie » de certains de mes coreligionnaires

-> L'Abbé Grosjean, qui est l'un des animateurs du site Padreblog, et qui a réagi sur le Forum Catholique:

Je sors de la pièce de Castelluci sur le visage du Christ. Celle qui fait scandale. Je me suis interdit d'en parler sans l'avoir vue. Je ne me sentais pas le droit d'exercer une influence sur des jeunes en particulier, voir de les envoyer manifester, sans avoir posé un discernement réel, et personnel. On ne joue pas avec la jeunesse. On peut aimer ou pas. On peut critiquer la mise en scène.
Mais je l'affirme: je n'y ai pas vu d'intention blasphématoire. J'en suis même sorti bousculé, marqué. Elle appelle à une vraie réflexion sur la souffrance, sur la compassion de ce fils pour ce vieux père.

-> Le même, qui a publié a posteriori une mise au point, toujours sur le FC.

-> Natalia Trouiller, collaboratrice de La Vie:
Lettre à mon frère (!!!) qui veut défendre le Christ.

Celle-là, je lui suggère de lire CS Lewis!

* * *

Et un "contre" lu sur le Salon Beige (à lire VRAIMENT en entier!!!): Il est plus qu'éloquent, et il a le ton de la sincérité absolue.

La pièce débute, elle est d’un bout à l’autre abominable. Je l'ai vraiment ressentie comme une agression au plus profond de moi-même, comme une attaque contre tout ce qu'il y a de beau, de pur en l'homme.
(La suite ici)

* * *

Je mets à part la réaction en deux temps de mon ami Yves Daoudal, d'abord ici, puis là, citée par le Salon Beige
Je ne suis pas d'accord avec lui, mais je n'en salue pas moins son courage, car dans son milieu, il rame à contre-courant, ce qui n'est pas le cas des personnes citées plus haut dans la catégorie des "pour".

* * *

Bref, vu de l'extérieur, on pourrait dire que les "cathos" (mais cette catégorie existe-t-elle encore?) sont une fois de plus en train de s'étriper allégrement. Screwtape veille, et là, il a réussi un coup de maître.

Il sera temps, plus tard, de s'interroger sur l'attitude de certains sites (et d'une certaine presse) catholiques: on ne leur demandait pas d'être solidaires des manifestants, mais il était clair d'une part qu'ils ne pouvaient pas avoir été instrumentalisés à leur insu - comme certains l'ont prétendu - et surtout que la soi-disant agressivité ne s'adressait pas à eux. Mais ils ont préféré tirer un cordon sanitaire entre eux et les catholiques pestiférés, qualifiés d'intégristes (est-ce parce qu'ils redoutent plus que tout que la FSSPX accepte la main tendue par le Saint-Père?), plutôt que de dénoncer ceux qui barbouillaient le visage du Christ d'excréments (même de faux excréments, car évidemment il est probable qu'ils sont factices... enfin, on l'espère.)
Division, division... La tactique du diable!

Carlota me rapppelle cette phrase de Saint-Augustin, citée récemment par le site ND de Kabylie:

« A force de tout voir l'on finit par tout supporter...A force de tout supporter l'on finit par tout tolérer... A force de tout tolérer l'on finit par tout accepter... A force de tout accepter l'on finit par tout approuver ! »

* * *

(1) Tous les articles sur ce sujet ici: Blasphème au théâtre

Durban: catastrophe climatique, le retour (II)