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La chute de Berlusconi vue par les medias

Une information soviétoïde, une honte. Deux articles de Marcello Foa, un journaliste italien de grand talent, pour contrer les mensonges destinés à nous endormir: oui, qui gouverne? Et demain, à qui le tour? (13/11/2011).

Le blog de Marcello Foa (http://blog.ilgiornale.it/foa/ ) est hébergé par Il Giornale (un journal qui appartient à la famille Berlusconi, mais la qualité des signatures prouve que le Cavaliere avait une conception de la liberté de la presse que certains qui le critiquent pourraient lui envier), dont l'auteur fut une signature. Il travaille désormais pour un groupe éditorial suisse.

A propos de la "chute" de Berlusconi, nous avons droit, en France, à une information soviétoïde.
Echantillon sur le site du Parisien .

On nous a montré en boucle les insultes et les quolibets de la foule haineuse, un peuple (si j'en crois les images qui tournent en boucle, ce sont plutôt les bobos romains) qui a "fait la fête" et qui a bu du spumante toute la nuit, pour fêter une liberté enfin retrouvée après 17 ans (sic!) d'une dictature odieuse.

Pauvre peuple! Le réveil risque d'être dur. Et après l'ivresse, la gueule de bois.

Les medias se gardent bien de donner le moindre détail sur le cv du successeur désigné - par les "élites", pas par le peuple. Il y a des choses qui sont trop sérieuses pour les confier au peuple! Mais on nous a toutefois montré des images complaisantes de Mario Monti, sortant de la messe. De n'importe qui d'autre, on aurait dit qu'il draguait le vote catho! Pas là! on a même pesamment insisté sur le fait que les catholiques italiens abandonnaient massivement Berlusconi. La preuve: un journaliste d'Europe 1 s'est rendu ce matin Place Saint-Pierre durant l'Angelus (!!!) - on entendait même en fond sonore la voix du Saint-Père, ce qui n'est pas forcément une preuve de présence physique - et il a réussi à obtenir le témoignage de deux fidèles qui se réjouissaient du départ du tyran qu'ils avaient invoquée dans leurs prières!!!

Voici donc deux billets récents du blog de Marcello Foa, le plus ancien date du 3 novembre, et il explique pourquoi "ils" veulent à tout prix la peau du Cavaliere.
Le dernier vient d'être écrit. Il dit sa consternation devant le spectable offert par la foule romaine, qu'il croit caractéristique de la gauche <italienne>. Pas si sûr! Et de toutes façons, la grosse presse mondiale est unanime à louer les débordements.

Billet du 13 novembre


(Source)
Marcello Foa prend bien soin de préciser, en préambule:
Ce blog [...] est fréquenté par des lecteurs de droite, de gauche, libéraux convaincus, anti-libéraux, pro-américains, anti-américains. Je n'ai pas de préjugés et j'accepte volontiers le débat.
....
Mais après avoir vu les images de la foule qui a insulté Berlusconi devant le Quirinal (ndt: résidence du président de la république) et le palais Grazioli (résidence du Président du Conseil), qui lui a jeté des pièces de monnaie, qui exhibait des pancartes offensantes, je peux seulement dire: honte. Trois fois honte.
Ce sont des comportement d'un pays non civilisé, mais ils sont typiques, malheureusement, d'une certaine gauche italienne, cette gauche qui s'est acharnée sur les cadavres de Mussolini et de Claretta Petacci, à Piazzale Loreto, cette gauche qui pendant des années a justifié les horreurs du communisme et a fermé les yeux sur les massacres et les déportations de Staline, cette gauche qui au cours des années de plomb a justifié les Brigades rouges, cette gauche qui protège les criminels politiques comme Battisti: voilà, c'est cette gauche qui hier encore a donné le pire de soi, montrant son vrai visage, qui est conformiste, populiste et jacobin.

Personne en Amérique n'a jeté de pièces de monnaie à Bush, en dépit de ses nombreuses erreurs et de ses graves mensonges, personne n'a insulté Zapatero, qui a été débordé par la crise financière comme le Cavaliere, personne n'a sifflé Blair le jour de ses adieux. Et personne en Italie n'a jamais attaqué Prodi, après ses adieux.

De Berlusconi, on peut dire et penser tout, et les critiques sur ce blog ne lui ont pas été ménagées, mais il ne méritait pas un tel traitement inconvenant. L'honneur des armes ne se refuse pas à un adversaire qui sort en respectant la volonté du Parlement et la Constitution. Mais cette gauche ne sait pas ce qu'est le respect.
Honte.
* * *

Billet du 3 novembre


(Source)
Crise: les vérités qu'on ne vous dit pas

Vous ne comprenez pas ce qui se passe? Vous êtes perdus avec les fluctuations constantes des marchés, qui chutent un jour de 5% et deux jours après montent de 4%, pour ensuite retomber, puis remonter? Si on se contente d'observer, on n'y comprend rien; mais si on connaît un peu les coulisses, alors le tableau est moins confus qu'il n'y paraît.

1) De chaque dirigeant, on doit d'abord lire la biographie et, par conséquent, ne jamais oublier ses origines. Prenez le Premier ministre Papandréou. Il est grec? Sans doute, mais seulement à moitié. Sa mère est américaine et a étudié en Amérique. Rien de mal à cela, en effet, mais il faut savoir que dans les vingt dernières années, il a établi d'excellentes relations avec certains établissement financiers anglo-saxons. Considérant ses deux étranges péripéties récentes, avec l'annonce de mesures de larmes et de sang, puis la négation de ce qui a été fait jusqu'à présent avec la proclamation d'un référendum annoncé, et ensuite l'annulation de celui-ci, Papandréou sert-il les intérêts du peuple grec ou répond-il à d'autres logiques et d'autres intérêts?

2) Et prenons Mario Draghi, ancien gouverneur de la Banque d'Italie, mais aussi ancien vice-président de Goldman Sachs et, surtout, président très estimé du Forum de stabilité financière qui, depuis le déclenchement de la crise de 2008, a préservé les intérêts du monde financier et d'abord des grandes banques qui ont provoqué cette crise et qui ont été sauvées. Question: représente-t-il l'Italie, l'Europe ou le monde financier transnational? Ah , si on savait...

3) Est-ce si scandaleux qu'un pays, la Grèce, pense demander au peuple de décider de son propre destin? Le référendum, apparemment, ne se fera pas, mais il aurait dû avoir lieu il y a longtemps, alors que l'Europe est de plus en plus construite par-dessus la tête des citoyens, leur enlevant à chaque fois des morceaux de souveraineté, naturellement sans jamais le déclarer ouvertement, mais en dissimulant à chaque fois les intentions. L'Europe de l'euro, de Shenghen, de Maastricht est une Europe fondamentalement antidémocratique et qui devrait inquièter chacun d'entre nous, mais nous sommes tellement hypnotisés par les tendances des marchés, que nous ne nous en rendons même pas compte. A force de ne penser qu'aux tendances du marché, nous risquons de perdre le peu qui reste de notre liberté et de notre autonomie de décision ...

4) Le sort de l'Italie est scellé parce que nous ne contrôlons plus notre dette publique. Et c'est pourquoi ils veulent faire tomber Berlusconi à tout prix, lui qui a rendu la tâche facile à ses ennemis, qui se cachent non pas tant chez nous mais dans l'establishment européen: il n'a pas su lire leurs desseins, décrypter leurs intentions, il n'a pas su développer des réponses convaincantes et n'a pas été à la hauteur de la situation. Et sous l'impulsion de la crise, ils videront l'Italie, la laissant peut-être assainie mais exangue.
C'est le sort de ceux qui renoncent à leur souveraineté ...

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