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Serrano l'escroc

Il expose à Milan. Un article d'Ebe Gianotti, pour la Bussola, démonte l'imposture (9/11/2011)

Alors que la pièce blasphématoire de Castellucci continue à diviser les catholiques, et que, comme l'annonçait Massimo Introvigne, un théâtre parisien a remis à l'affiche la pièce "Le Vicaire" (cf. Le Salon Beige), dans une galerie milanaise (Galleria Pack), Andrea Serrano, l'"auteur" de Piss Christ, poursuit son oeuvre de mystification des bobos avec une exposition intitulée "Holy Works", pour laquelle il s'est contenté de déguiser ses amis en apôtres et protagonistes de la Passion.
Pas de quoi fouetter un chat, dira-t-on (et diraient sans doute nos évêques): il semblerait que le pseudo artiste ait mis un peu d'eau dans son vin, peut-être sous la pression des catholiques qui osent manifester... mais pour ce que j'en ai vu, à défaut de blasphème, c'est vraiment consternant de laideur et de nullité.
Cet excellent article de la Bussola démasque l'escroquerie.
Je n'illustre pas l'article, ne souhaitant pas polluer un site consacré au Saint-Père par des horreurs. Je laisse donc mes lecteurs faire leurs propres recherches... à leurs risques et périls.

Serrano, le grand imposteur
(La Bussola)
Ebe Gianotti (*)
08/11/2011
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Le monde des critiques et des commissaires d'art contemporain est peuplé d'individus vendus à l'idée que l'art peut naître de l'enchevêtrent avec le marketing. Vittorio Sgarbi, lors de la conférence de presse de présentation de son pavillon italien à la dernière Biennale de Venise, en a parlé très mal: que font les commissaires, ou comme pudiquement ils souhaitent être appelés, les «commissaires indépendants», sinon se tenir au chevet de leurs protégés et assurer leurs intérêts dans le vrai sens du mot? Mais si nous n'aimons pas penser au pire et préférons leur laisser le bénéfice de la bonne foi, alors nous ne pouvons que les considérer comme incapables de discernement quand Andres Serrano (né à New York en 1950) peut si facilement les duper et se voit crédité d'être l'un des les plus grands artistes contemporains.

Serrano est certainement un grand: un grand manipulateur, un grand imposteur au triste visage caoutchouteux et ambigu, voguant à pleines voiles sur la scène de l'art international grâce à la publicité d'oeuvres (devons-nous les appeler ainsi et dégrader un mot noble?) blasphématoires , un homme qui se croit malin et qui est certainement moins stupide de ses interlocuteurs, qui déblatère sur l'Eglise et la religion sans que jamais aucun journaliste, durant les interviewes n'ait le courage de lui opposer la moindre résistance. Tous muets, silencieux et les yeux écarquillés d'admiration quand Serrano déclare que l'artiste du passé le plus proche de son travail est Le Caravage (Le Caravage!!). Muets, silencieux et à plat ventre, pour partager ce qui n'est que le coup d'un mégalomane ignorant et surtout pour le rapporter, comme une vérité qui ne nécessite aucune preuve, sur les pages des journaux, d'où elle se propagera comme un slogan que nous allons entendre répéter par la bouche de tant de faux acculturés, «Serrano ah, oui, il est grand, c'est le Caravage moderne».

Le «Caravage moderne» est l'auteur de Piss Christ, une photographie de 1987 d'un crucifix immergé dans un récipient en plastique rempli d'urine de 'artiste, reproposé en avril dernier à Avignon dans le cadre de l'exposition Je crois aux miracles , et choisie comme logo des affiches accrochées partout (La Bussola en avait parlé, j'ai traduit ici: benoit-et-moi.fr/2011-I/). Les protestations et les appels de nombreuses organisations catholiques, y compris italiennes, et de l'évêque de la ville n'ont pas servi à convaincre les commissaires de retirer l'insulte des salles du musée, et ont préféré laissé la place à la controverse dans les journaux et à la réaction exaspérée prévisible de quelqu'un qui n'a pas trouvé d'autre remède contre le blasphème que de prendre un marteau. Ce qui tombait à pic pour les organisateurs: beaucoup de publicité gratuite en prime!

Avant Piss Christ, Andres Serrano (déjà âgé de 37 ans) n'était connu de personne, avec cette photo, il remporta des prix et entra dans l'Olympe des artistes contemporains de renommée internationale. Qu'a dû penser Serrano, après avoir eu la confirmation qu'aujourd'hui, le monde de l'art est une aubaine pour les hommes sans talent, pourvu qu'ils soient sans scrupules et blasphématoires au dernier degré? Il ne pouvait que conclure «continue comme ça, tu as trouvé un filon».
Continue donc avec d'autres photos capables de choquer, de provoquer et d'augmenter ta cote, sans te laisser distraire par les soucis inutiles: la beauté, le sens? Uniquement des choses qui apportent des maux de tête.
Continue avec Morgue , la série dédiée aux morts, représentés sans respect dans les morgues, et continue avec History of the sex, que si le sexe, c'est cela, mieux vaut s'en tenir à l'écart pour le reste de sa vie. Benoît XVI, en Novembre 2009, recevant les artistes dans la Chapelle Sixtine, leur parla en ces termes: «La vraie beauté ouvre le cœur humain à la nostalgie, au désir profond de connaître, d'aimer, d'aller vers l'Autre, vers l'Au-delà de soi».
Au contraire, les photographies de Serrano, de prix astronomiques, plus de 160.000 euros chacune, atteignent l'objectif opposé, le cœur se ferme à tout sentiment, et les yeux sont contraints à une vision du monde sans espérance, où l'homme est réduit à une chose sans signification, outragé et humilié, sans pitié, rien de plus que viande d'abattoir et liquides corporels.

L'exposition de Milan, Holy works (dont le sous-titre le plus approprié serait «Permettez que je vous présente une nouvelle insanité») en cours à la Galleria Pack (23 Septembre - 19 Novembre), même sans provocation choc, ne pouvait être elle aussi que la énième escroquerie, cette fois revêtue (nous sommes en Europe) de la réinterprétation de la peinture religieuse du Moyen Age et de la Renaissance, de la réinterprétation du portrait sacré dans l'histoire de l'art. Mince, alors (Caspita!), quelle ambition! et quel est le résultat? Le résultat est une série de photographies grand format représentant des amis de Serrano travestis en saints, en Marie-Madeleine, Jésus, les apôtres lors de la dernière scène. Rien de terrible, sinon l'impression d'être en face de la photo souvenir d'une représentation de fin d'année scolaire, et le laisser-aller de la mise en scène: quatre morceaux de shantung coloré et brillant, éventuellement synthétiques, drapés sur des interprètes aux visages bouffis, les mains au premier plan un peu floues car Serrano n'a pas de temps à perdre pour comprendre comment fonctionne l'appareil photo, et des premiers plans si statiques et inexpressifs qu'ils évoquent des personnes lobotomisés.

Inertes, les photos de Serrano sont inertes, aucun mouvement, et elles ne transmettent rien. Sans la béquille de la provocation qui galvanise les soutiens et fait frissonner tous les autres de douleur pour l'artiste, ses images ne parlent pas, elles ne chuchotent ou murmurent même pas, elles restent muettes et peut-être espèrent-elles que ce sont les visiteurs qui leur apporteront un peu de vie, qui leur diront quelque chose, qui les réchaufferont. Autant les œuvres des XVe et XVIe siècle auxquelles Serrano prétend arbitrairement s'être inspiré, chantent et impliqueent chaque type de visiteur, du plus simple au plus raffinés, autant le Saint Antoine (au visage strié de sang), la Pietà espagnol, la Madonne chinoise, le Christ portant la croix (avec les cheveux vaporeux) interprétés par Serrano sont d'un ennui mortel. Un coup d'œil et on s'en va, autre chose que le charme qui nous cloue dans les églises, même devant des œuvres des peintres mineurs. Et pourtant Serrano est si présomptueux qu'il croit «rendre le langage de l'Eglise plus proche du monde contemporain» parce que l'Eglise «a perdu sa valeur communicative» et qu'il aspire ouvertement à être reconnu comme un des artistes les religieux les plus importants de son temps et désirer entrer avec ses œuvres d'art dans les collections du Vatican.

Qui lui expliquera qu'aucun sens - je ne dis pas religieux mais même de mystère - n'est présent dans ses œuvres? A un journaliste qui lui demandait s'il comprenait plus de choses sur la religion à travers son travail, Serrano répondait: «oui, et aussi de moi-même. Quand j'ai fait le portrait de Jésus avec Marie, j'ai pensé que ce pourrait être un portrait de moi avec ma mère. Je n'ai jamais eu de père, comme le Christ».
Un personnage comme celui-là , mieux vaut l'enterrer avec un éclat de rire.
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(*) Du même auteur: La laideur des églises modernes (benoit-et-moi.fr/2011-I/)



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