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Adios Zapatero

Sévère défaite électorale pour le chouchou des medias. Analyse dans la Bussola (21/11/2011)

Depuis plusieurs jours, avec une belle unanimité, les medias français annoncent la "mauvaise nouvelle" du départ imminent du "sympathique" Zapatero, "malheureuse" victime de la crise - et seulement de la crise. A comparer avec le lynchage par les mêmes du pervers Berlusconi.
Et de nous asséner que les espagnols allaient voter en traînant des pieds, sans y croire, que d'ailleurs la participation électorale était faible, que le nouveau leader ne faisait pas rêver, de toutes façons il est "privé de charisme" - c'est l'argument qu'ils utilisent quand quelqu'un ne leur revient pas.
En vérité, ce qui les intéressent dans cette élection, ce n'est pas tant la situation économique de l'Espagne, que la crainte que la "droite" espagnole ne revienne sur les "avancées" sociétales du gouvernement Zapatero, tout particulièrement le mariage homo.
Heureusement, les espagnols ne les ont pas écoutés pour voter et ont administré au faux-nez de Zapatero une sévère râclée électorale.
Voici un artricle de La Bussola

Adios Zapatero
d'Inma Alvarez
21/11/2011
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Quand José Luis Rodriguez Zapatero est arrivé hier matin, avec son épouse Sonsoles au bureau de vote de Buen Consejo Moncloa (Madrid), il s'est trouvé au centre de l'un des moments significatifs du présent politique espagnol: une centaine de personnes l'ont accueilli avec des sifflets et des insultes, tandis que quelques dizaines continuaient à l'appeler président (1).
Les pires prédictions de la veille se sont révélées encore optimistes: le Parti socialiste (PSOE), le parti de Zapatero, a non seulement perdu le gouvernement, mais a pris le coup le plus dur que les urnes aient jamais infligé à un parti espagnol jusqu'à aujourd'hui, avec une participation de 72%: le Parti Populaire rival (PP) a non seulement remporté la majorité absolue, mais a presque doublé son score, remportant la victoire dans le fief socialiste le plus important qu'est l'Andalousie. Seul, l'un des sondages donnait un résultat aussi humiliant pour Zapatero. En fait, ce n'est que le PP ait eu plus de voix qu'en 2008 (toujours autour de 10 millions d'électeurs), mais Zapatero a perdu la moitié de celles qu'il avait, plus de 5 millions.
On prévoit désormais que le changement à la Moncloa aura lieu dans quelques jours: le soulagement des experts économique désespérés par la dégradation rapide de l'économie espagnole face à l'immobilité de l'équipe Zapatero, prise dans les rêves de la gauche libertaire et brutalement réveillée par une crise qui a mis le pays à genoux. L'épée de Damoclès de l'Europe pendait au-dessus Espagne si le PP n'avait pas gagné les élections.

Un pays à l'agonie
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Depuis l'année dernière, l'économie et la société espagnoles ont connu un plongeon si rapide qu'il est sans précédent depuis la guerre civile de 1936. Avec un taux de chômage de 22%, 5 millions de chômeurs, les institutions publiques fortement endettées, le tissu économique quasi dissous, le gouvernement Zapatero a assisté imperturbable, sans prendre les mesures de fond réclamées par l'Europe, pensant seulement à maintenir le discours radical qui l'avait conduit à la Moncloa il y a sept ans.
Niant la crise, ou l'admettant tout juste, pratiquant la doctrine de laissez-passer ndt: en français) ..., un manque de vision qui a brûlé en quelques mois, la bonne situation économique héritée d'Aznar. Le point culminant de la crise, on l'a vu jeudi dernier, quand le spread de l'Espagne a dépassé le seuil des 500, appelant à l'intervention immédiate de la BCE. Seulement deux semaines plus tôt, lors du G20, Zapatero avait juré que l'Espagne n'aurait pas besoin d'interventions de soutien, dont au contraire elle aurait eu besoin s'il n'avait pas appelé à des élections anticipées. Cependant les prévisions pour 2012 sont encore très sombre.

Épuisement de la transition
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Mais l'effondrement du PSOE dans cette élection, au-delà d'une punition concrète pour la gestion néfaste de crise, suppose pour l'Espagne un profond changement, nous pouvons dire un tournant dans la courte histoire de la Transition, à savoir le modèle politique établi par les forces politiques émergées à la fin du régime de Franco en 1975. Depuis sa victoire en 1982, le PSOE, même sous le gouvernement Aznar, avait été, dans et hors du pays, le garant de ces valeurs qui ont fondé le cadre moral et politique espagnol, la référence éthico-sociale. Ce n'est que grâce au fantôme de Franco que s'explique le fait que le PSOE ait été le seul parti socialiste européen à ne pas souffrir du grand choc provoqué par l'effondrement du mur de Berlin. Le système post-franquiste a été pendant des décennies monopolisé par toute une génération de gauche, dans les universités, la magistrature, les institutions sociales et culturelles (2). Même l'électorat catholique s'est presque toujours divisé à 50% entre la gauche et la droite, malgré les lois sur l'avortement et l'éducation.

Mais la dure crise économique dont souffre le pays, et surtout les jeunes - les grands votants pour le PP dans cette élection - en même temps que la désintégration interne du parti socialiste provoquée par le radicalisme de Zapatero, qui a brisé le traditionnel climat modéré établi par Felipe Gonzalez au cours des années 80 et 90, a brûlé l'héritage politique de 75. Les derniers mois ont vu un PSOE dans l'agonie, qui a donné les derniers, et inutiles râles: choisissant la date de l'élection le 20 vovembre (jour de la mort de Franco), cachant Zapatero et présentant le candidat des «historique», Felipe Gonzalez et Alfonso Guerra , écrivant le scenario de la fin de l'ETA à leur propre bénéfice, essayant des propositions radicales telles que la dépénalisation de l'euthanasie pour contenir l'hémorragie sur la gauche du parti, niant les cas flagrants de corruption impliquant jusqu'au vice-président José Blanco ... Mais rien n'a bougé dans l'intention de vote des Espagnols. La nouvelles d'aujourd'hui n'est pas la victoire du PP, mais la défaite écrasante du PSOE.

La leçon des urnes ouvre maintenant un moment délicat pour la gauche espagnole, désormais divisée entre le radicalisme et la nostalgie, mais elle doit trouver une nouvelle position, plus au centre, mais aussi de nouvelles propositions qui regardent vers l'avenir et non vers le passé.

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(1) Je n'approuve pas plus ces manifestations que les insultes contre Silvio Berlusconi.
(2) Peu de différence avec la France, et l'Italie!!!

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