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La théologie n'est pas un luxe

J. Ratzinger et Yves Congar

Deux théologiens à Vatican II

Le dernier billet de JL Restàn est consacré au discours prononcé par le Saint-Père le 2 décembre aux membres de la Commission Théologique Internationale. Traduction, bien sûr, de Carlota (7/12/2011).

Texte original en espagnol: www.paginasdigital.es/

-> Voir ici le discours du Pape: Pour une vraie théologie catholique
-> Photo: http://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_Congar

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La théologie n’est pas un luxe
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Il y a quelques jours dans l’émission El Espejo (ndt le miroir) de la chaîne COPE (ndt voir ici) j’ai eu l’occasion d’interroger le professeur Javier Prades [1] (ndt le Père Javier María Prades López, né en 1960, ordonné en 1987, appartient à l’archidiocèse de Madrid), doyen de la Faculté de Théologie Saint Damase de Madrid (ndt ici) et unique Espagnol qui actuellement fait partie du très select club de la Commission Théologique Internationale (CTI).
À la veille de l’assemblée de cet organisme, Prades parlait d’un moment de transition : les grandes figures de la théologie européenne sortent de la scène (« peut-être que Ratzinger, notre Pape, est la dernière de sa génération ») et maintenant il nous revient « un travail plus basique, de prendre beaucoup soin à l’enseignement et aux institutions, d’être patients pour que pousse une nouvelle récolte de grands théologiens ».

C'est parce que, pour l’Église, la théologie n’a jamais été un luxe. C’est ce que Benoît XVI a rappelé aux membres de la CTI en les recevant: « sans une saine et vigoureuse réflexion théologique, l’Église ne pourrait exprimer pleinement l’harmonie entre la foi et la raison ». Et nous savons que pour le Pape cela a une priorité absolue. De fait il a lancé un véritable défi aux théologies : « une théologie véritablement catholique…est aujourd’hui plus que nécessaire pour rendre possible une symphonie des sciences, pour éviter les dérives violentes d’une religiosité qui s’oppose à la raison et d’une raison qui s’oppose à la religion ».

Et la formule de cette théologie véritablement catholique est «intellectus quaerens fidem et fide quaerens intellectum" (ndt l’intelligence questionnant la foi et la foi questionnant l’intelligence).

L’on pourrait dire que c’est la biographie même de Joseph Ratzinger, une intelligence qui s’ouvre à la foi comme plénitude et une foi qui cherche à se mesurer avec l’exigence de la raison, qui essaie de s’exprimer dans un dialogue avec les questions des hommes de cette époque. Et ce n’est possible que dans le contexte de l’Église et de sa tradition vivante. Là est contenue toute la passion harmonieuse du Pape-théologien, dont l’intelligence de la foi est capable de rendre simples pour le peuple les plus profonds mystères. Et Prades a signalé lors de l’entretien dans l’émission « El Espejo » que c’est un premier trésor qui n’a pas de prix, une chose exceptionnelle dont nous ignorons le temps qu’il faudra pour qu’elle se reproduise dans l’histoire de l’Église…

Nous devons apprendre de lui, disait aussi le théologien espagnol, à « prendre le taureau par les cornes », à accepter les défis et les questions du moment et à choisir le défi d’un phénomène aussi douloureux que l’éloignement de tant d’hommes et de femmes de la foi de l’Église. Ce n’est que de cette façon que nous pourrons de nouveau annoncer l’Évangile aux Européens, sans que cela devienne une chose savante (et dédaignée comme insignifiante) ou quelque chose d’ésotérique (une mode spirituelle, une consolation face à la dureté du présent).

Théologie et témoignage vont la main dans la main et se réclament mutuellement, la culture et la charité se donnent la main dans cette tâche de la nouvelle évangélisation, comme le disait aussi Benoît XVI aux membres de la CTI venus des cinq continents : « la transformation de la société réalisée par les Chrétiens à travers les siècles, est une réponse à la venu au monde du Fils de Dieu ; la splendeur d’une telle Vérité et Charité illumine toute la culture et la société ».

Et de nouveau le Pape a insisté sur la nécessité d’un témoignage plein de raisons, offert avec humilité et simplicité également à ceux qui ne partagent pas notre foi, mais avec lesquels nous pouvons être coude à coude pour construire la cité commune.

Temps donc de semailles et d’irrigation, dans l’attente d’une nouvelle récolte comme celle, incroyable des Guardini, Adam, Peterson, Ranher, de Lubac, von Balthasar, Congar... et Ratzinger. L’heure en a besoin.

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[1]: A la veille des JMJ, il s’entretenait avec Andrea Tornielli ici: Ce que l'Espagne attend du Pape (benoit-et-moi.fr/ete2011/)


Un salmigondis de commentaires Russie: la catastrophe démographique.