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De la guérilla à la lutte « pro-vie »

Ceux qui défendent le droit des animaux défendent aussi celui d’assassiner des enfants. Carlota a traduit le témoignage d'une ancienne « guerrillera » du Front Révolutionnaire des Femmes Équatoriennes, très engagée comme féministe, ex-consultante auprès de du Fond de Population des Nations Unis (UNFPA) et qui aujourd'hui, à 45 ans est mère de trois enfants et responsable pro-vie pour l’Equateur (9/12/2011)

Daniel Rojas Delgado du Portail catholique hispanophone InfoCatólica a interrogé Amparo Medina (original ici http://infocatolica.com/)



- Ceux qui luttent pour la légalisation de l’avortement le font au nom des droits de l’homme. Pourquoi, lorsque vous militiez à gauche, avez-vous cru que l’avortement était une aide pour la femme, que c’était aller dans le sens du progrès?

- Parce que nous cherchions des solutions rapides, à bas coût et qui n’impliquaient pas beaucoup d’engagement pour en finir le plus tôt possible avec ce que nous pensions sans solution. Pour cela les groupes pro-avortement recherchent ce qu’ils croient le meilleur pour la femme, l’avortement, sans donner aucune autre alternative, étant donné qu’elles impliqueraient des engagements à moyen et long terme, comme améliorer la qualité de la vie, ce qui implique pour d’autres, économiquement, moins d’entrées d’argent et pour nous de meilleures opportunités. Nous travaillions avec des institutions qui n’étaient pas intéressées par cela.
De manière générale, les groupes féministes présentent l’avortement comme un droit humain à partir de deux perspectives: l’un pour des intérêts économiques, puisque c’est un grand marché qui laisse des millions d’argent autour du monde et, en deuxième, parce que tu centres ton travail sur la femme qui est déjà née en oubliant les droits de celle qui est à naître. On ne veut pas reconnaître que nous avons toutes les mêmes droits même celle qui est vivante dans le ventre d’une autre mère.

- Comment avez-vous commencé à travailler pour le Fond de la Population de l’ONU?

- J’ai été consultante de l’ONU dans différents processus éducatifs, de droits de l’homme, de la femme, et sur le thème de la jeunesse. J’ai toujours été en relation avec des bureaux de consultants puisque mon domaine de travail a été le domaine opérationnel, en relation directe avec des groupes humains. J’ai commencé en 1990 avec le processus des droits des enfants, nous avons réalisé différentes activités, comme des votes d’enfants, la formation à la participation, à la démocratie et à la citoyenneté, etc. Entre 2002 et 2004 j’ai soutenu des processus de santé sexuelle et reproductive, le programme local XXI, la théorie de l’appropriation et du genre, etc.

- Il y a une note qui circule par Internet intitulée “Rockefeller et le Che, un seul coeur”, dans laquelle on dit comment l’impérialisme international de l’argent coïncide avec le progressisme local. Ou que, tant à droite qu’à gauche, on cherche à légaliser l’avortement, quand en réalité cela suppose des buts distincts et des méthodes différentes. Comment voyez-vous aujourd’hui les arguments avec lesquels il y n’y a pas longtemps vous avez justifié l’avortement?

- Effectivement, tant à droite qu’à gauche on cherche à légaliser l’avortement pour des intérêts économiques, politiques et de domination sociale. Ils nous ont convaincus que si tu es un homme, tu vois comme un homme, biologiquement ton corps te dit que tu es maintenant un homme parce que tu « décides », tu peux vouloir être une femme et ils vont jusqu’à t’opérer contre nature parce que tu le veux et ils te disent que c’est normal. Et que ce n’est pas seulement normal mais que c’est un droit. Si je te convainc de tuer tes enfants sans défense dans ton ventre, de les faire écarteler, de passer un contrat avec un « tueur à gages » professionnel qui les tue sans que cela te cause de la douleur et pour quelques centimes… si j’ai déjà été capable de te convaincre de tout cela, alors je peux te convaincre de tout : quoi acheter, quoi faire, comment t’habiller, comment vivre, et comment tu dois faire ce que je veux, quand je le voudrai, … et que tu ne te reproduises pas parce que tu appartiens à une classe qui n’est pas digne de se reproduire.

- On regarde ce qui se passe en Europe, par exemple, et on voit comment le Tribunal Européen des Droits de l’Homme, a refusé qu’il y ait un « droit de l’homme à l’avortement » et il a préservé l’objection de conscience (ndt en Europe le sida est devenue aussi l’alibi de l’avortement et l’objection de conscience n’est pas reconnue à tous, notamment les pharmaciens…). Quelques pays approuvent des constitutions qui défendent la vie depuis sa conception, comme celle de la Hongrie, approuvée il y a quelques mois. Pourquoi une fois de plus dans l’histoire de l’Amérique latine, vient-on nous offrir des « vieilles théories » et un pseudo-progressisme comme le droit à l’avortement ?

- Parce que les multinationales de l’avortement et de la contraception se sont rendues compte que c’était en Afrique et en Amérique latine que se trouvait la source des affaires. Notre population est jeune et très rentable pour leurs campagnes et leurs intérêts. En outre ils peuvent nous faire du chantage à travers leurs institutions comme la Banque Mondiale, l’Organisation Mondiale de la Santé, et des Opérations de Maintien de la Paix, qui nous offrent des aides avec des prêts qui ont parmi leurs axes transversaux des thèmes comme la santé sexuelle reproductive (ndt évidemment c’est du « novlangue »), le genre, l’avortement, etc. Par ailleurs depuis plus de dix ans ils ont investi beaucoup d’argent en captant des hommes politiques « naïfs » ! qui soutiennent leurs politiques, en finançant des ONG qui accomplissent leurs mandats, des professionnels et des groupes ou associations civiles qui vivent et s’enrichissent de la culture de mort (ndt et même des institutions qui conservent pour l’instant l’adjectif catholique dans leurs sigles ont été infiltrées, et ne parlons pas du grand « show » du Téléthon dont le ciblage des dons reste impossible).

- Les conversations quotidiennes révèlent combien les moeurs et la mentalité des Argentins (ndt le journaliste est originaire des contrées qui bordent le Río de la Plata) sont éloignés des postulats les plus profonds et les moins connus que propose le point de vue sur le genre. D’après vous, pourquoi a-t-il a été aussi facile de faire accepter les discours sur le genre? Aujourd’hui en Argentine il est presque d’un usage courant de parler de la violence du genre au lieu de la violence domestique, par exemple.

- Malheureusement il est important de reconnaître que nous nous sommes tus et que nous n’avons rien fait pendant de nombreuses années. Ils sont entrés dans nos écoles et collèges tandis que nous étions en train de croire qu’il ne se passait rien. D’un autre côté les noms des institutions comme l’OMS, l’OPS, l’ONU, etc. ont beaucoup de prestige dans nos pays (ndt qui sont en plus des pays qui rencontrent de grosses difficultés économiques, notamment en Amérique centrale, tandis que l’Argentine pour ne citer qu’elle a été confrontée à la même époque à une terrible faillite bancaire) et naïvement nous avons cru que leurs politiques sont en adéquation et pour notre bénéfice, dans beaucoup de cas il n’en est pas ainsi.

- La Campagne Nationale pour le « Droit à l’Avortement légal, Sûr et Gratuit » considère le besoin de légaliser et dépénaliser l’avortement en Argentine comme « une question de santé publique, de justice sociale et de droits humains des femmes ». Que répondez-vous ?

- Si l’avortement était la solution de santé publique aux États-Unis ou en Espagne, les solutions aux problèmes des femmes auraient déjà été trouvées, ou au Mexique, il y aurait déjà une meilleure qualité de la vie pour nous. Ledit « avortement sûr » dans les pays où il a été légalisé a rendu pire la situation des femmes, parce qu'il meurt toujours quelqu’un et dans quelques cas les deux, tant le bébé que la mère, si l’enfant avorté est une fille. Le seul qui profite de ces morts (ndt à court et moyen terme…) c’est l’avorteur et le « tueur à gages » qui gagne de l’argent en tuant des innocents.
Et pendant tout ce temps je n’ai connu aucune femme à qui, après avoir avorté, on ait donné un diplôme, qui ait une maison, une auto, de l’argent ou qui ait amélioré la qualité de sa vie, qui ait aujourd’hui de meilleurs services de santé dans sa communauté, et à qui le système éducatif ait ouvert les portes du fait de son avortement. Ces arguments ne sont que des faux arguments qui cherchent à apporter de la tranquillité aux femmes pour calmer leurs consciences et pour qu’elles avortent. Après l’avortement tu te rends compte que c’est encore pire, que tu as été violé dans ton corps et dans ton âme, pauvre économiquement et émotionnellement parlant, exclue du système éducatif, de ta vie et de celle de ton conjoint qui se limite à « respecter ta décision », à te laisser seule et à payer l’avortement.

- La campagne en question affirme que l’avortement non sécurisé « met en danger la vie et la santé des adolescentes et des femmes les plus pauvres ». C'est-à-dire qu’il est injuste que seules les femmes qui ont les moyens puissent avorter.

- Sur le thème de la pauvreté ce qu’il y a de pire, c’est cet argument, parce que celles qui défendent le droit des animaux, défendent le droit d’assassiner des enfants. Les mêmes qui parlent le droit de la mère Terre, défendent le droit d’assassiner une être vivant sans défense. Les mêmes qui paient des garderies pour leurs animaux favoris ne donnent jamais un centime ou ne font jamais rien pour les enfants qui n’ont même pas un crayon pour l’école, font des régimes mais ne pensent même pas à ceux qui n’ont même pas un morceau de pain à porter à leur bouche. Ce sont les mêmes qui ont des armoires pleines de vêtements qu’ils n’utilisent même pas et qui se plaignent des pauvres ; ils ne font jamais rien pour eux mais dans le même style que les nazis, ils demandent qu’ils ne se reproduisent pas parce qu’ils sont indignes de partager le même espace que nous.

- Quelle est d’après vous l’attitude des catholiques et des différentes sociétés face à l’avortement ? Sommes-nous conscients des conséquences de voir le monde avec la clef de lecture de la théorie du genre ?

- Dans la plupart des cas notre attitude est timorée et celle du silence, je pense que nous sommes très peu à nous engager, nous pouvons le voir lors des marches, dans les convocations à des formations ou à des soutiens. Nous avons peur de parler, d’affronter ces mensonges, et même souvent nous avons honte de dire que nous sommes catholiques.
Nous pensons dans le fond qu’ils peuvent avoir raison et nous ne nous rendons pas compte qu’au delà de leurs raisons, de leur argent, de leur mensonge sur ce qu’ils appellent improprement des droits, ce qui est réellement en jeu c’est notre âme. C’est très sérieux et nous ne nous rendons pas compte que notre salut ou notre condamnation éternelle est entre nos mains, avec les décisions que nous prenons, que la prière n’est pas tout… Nous devons être des catholiques de l’action. Aujourd’hui plus que jamais le Seigneur a besoin d’apôtres engagés et courageux. On en est arrivé là parce que nous n’avons rien fait ou très peu.

- Vous avez vous-même raconté une fois que vous aviez cherché à faire douter des prêtres de leur foi et, de cette façon, proposé de nouvelles alternatives aux catholiques (ndt n’oublions pas que la théologie de la libération d’inspiration marxiste a été féroce en Amérique hispanique, même si bien sûr nous avons eu aussi droit en Europe à de drôles d’accommodement avec le magistère romain). Que savez-vous du phénomène d’organisations parallèles à l’Église catholique, qui promeuvent le programme de la théorie du genre, comme par exemple « Catholiques pour le droit à décider ».

- Des organisations de ce type sont des stratégies qui cherchent à tromper ceux qui ne connaissent pas vraiment leur foi. Elles sont élaborées pour des catholiques ignorants de leur foi et qui ne connaissent pas la doctrine et ils acceptent toutes les choses qui conviennent à leurs intérêts. Par exemple, ces catholiques qui utilisent déjà des contraceptifs parce qu’ils pensent que les enfants sont un malheur dans leurs vies et non pas une bénédiction, ou ceux qui vivent sans se marier car ils ne veulent pas s’engager, ceux qui ont des liens divers, etc. ils vont évidemment chercher un dieu à leur mesure. Un dieu qui s’ajuste à leurs péchés pour faire taire leur conscience et ils cherchent les arguments mêmes qu’on leur donne : c’est qu’économiquement je n’y arrive pas, je dois étudier, je suis très jeune, je dois le meilleur à mes enfants, etc. Nous cherchons à faire taire notre conscience et dans le fond nous savons qu’il existe des choses bien et des choses mal même si cela m’occasionne de la peine ou exige de moi effort et sacrifice.

- Ils discréditent le discours de l’Église avec des qualificatifs: rétrograde, génocide, obscurantiste, etc. Pourquoi est-ce que nous ne convainquons pas ? Qu’est ce qui nous manque?

- Ces stratégies de « marketing » sont utilisées pour vendre leurs produits et leurs projets, ils ont comme objectif de disqualifier l’adversaire, de lui faire perdre le respect de ses fidèles. Pour cela il est urgent et nécessaire de nous préparer. Nous ne pouvons pas être catholiques sans formation ou être pro-vie et famille sans préparation. Notre engagement doit être uni à notre projet de faire les choses pour mériter Dieu.
Nous devons étudier, lire, savoir ce que dit la doctrine de l’Église sur ces sujets, que dit la science, quelles politiques sont en train de s’élaborer, comment sont les lois dans notre pays et en plus nous devons informer nos amis, nos voisins, nos frères. Nous devons être des apôtres engagés.
Jean Paul II nous a dit: « N’ayez pas peur ! », et bien c’est le moment de se donner pour celui qui a donné sa vie pour nous. Sans peur, avec un véritable engagement, et rappelons-nous que Dieu ne laisse jamais distancer en matière de générosité. Il n’y a rien de plus important que de se rappeler que nous ne sommes que des passagers dans ce monde. Notre Patrie c’est le Ciel, ayons la nostalgie de Dieu (*).


* * *

Note du traducteur:

Je crois que les conseils donnés par Amparo Medina qui sait ce qu’il en est de la « guerre subversive » de par son passé marxiste, nous concernent aussi en Europe occidentale où nos valeurs chrétiennes sont bafouées et combattues avec rage dans tous les domaines y compris culturel : «On en est arrivé là parce que nous n’avons rien fait ou très peu » dit-elle. L’actuel déferlement, en France, de pièces de théâtre cathophobes, sous couvert de liberté d’expression, subventionnées par nos impôts, avec des condamnations à de lourds frais de justice, pour ceux qui osent simplement porter plainte contre le non respect de la dignité humaine et de l’équité de traitement de tous les citoyens, montrent que la prière et l’action doivent bien aller de paire. (cf. Le Salon Beige)

Concert espagnol devant le Pape (suite) L'espérance vient de l'Afrique