Jeanne d'Arc outragée
C'était hier soir, sur une chaîne du service public de la télévision française (31/12/2011)
Je vous livre "brut de coffre" le témoignage de Carlota. Il en vaut la peine!
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"Mon mari et mes fils regardaient les informations ce soir, je crois que c'était sur France 2 avec Marie Drucker, et évidemment au journal de vingt heures, mine de rien , un reportage sur le mystère de Jeanne d'Arc, que c'était peut-être en fait un homme, prince de sang, fils du roi Charles VI, que c'était peut-être une prostituée qui aurait été brûlée à Rouen (donc que dans la prison et pendant le jugement c'était la prostituée, enfin je suppose). Ils ont interviewé un "écrivain" nommé Ruggieri. Je ne suis pas restée car cela m'énervait trop et je faisais la cuisine, donc bonne excuse. Mais vraiment c'est révoltant, et tout cela pour parler du 6 janvier date de naissance de Jeanne d'Arc. C'est vraiment cousu de fils blancs, ils sont prêts à tout, à tout...pour discréditer la France et ceux qui croient encore en elle et qui veulent se battre pour elle...Ils en sont arrivés là. Eux qui pourtant ne croient à rien, cela montre bien que Jeanne les dérange...."
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Le reportage incriminé est à voir ici.
Il est suivi du commentaire salutaire d'un certain Johannes (dont on regrette que les lois de la jungle ayant cours sur Internet lui interdisent de signer de son vrai nom...):
Scandaleux ! En tant qu'historien je suis scandalisé de voir une chaine de télévision publique propager des loufoqueries aussi grotesques à une heure de grande écoute.
Nous annoncerez-vous demain que Louis XIV était une femme ??? Et Napoléon un extra-terrestre ?
Quand même ! Quand même !
Ce qui me scandalise le plus, c'est que vous feignez l'impartialité, en donnant quelques secondes de parole à un vrai historien, mais tout votre reportage est orienté en faveur de l'historien-amateur que vous avez décidé, Dieu sait pourquoi (l'éditeur vous aurait-il payé ??) de promouvoir ...
Vous venez de commettre une gigantesque faute professionelle. Elle appelle une réparation de même ampleur. Attendant le rectificatif en bonne et due forme que vous devez aux téléspectateurs (et à Jeanne d'Arc !), je me tiens à votre disposition pour toutes les informations complémentaires dont vous pourriez avoir besoin.
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Moi, en attendant les excuses de France 2, que je finance à travers la redevance, je préfère relire la magnifique catéchèse que le Saint-Père a consacrée à Jeanne d'Arc, le 26 janvier 2011, et que j'avais traduite en son temps:
Aujourd'hui, je voudrais vous parler de Jeanne d'Arc , une jeune Sainte de la fin du Moyen Age, morte à 19 ans, en 1431. Cette sainte française, citée plusieurs fois dans le Catéchisme de l'Eglise catholique , est particulièrement proche de sainte Catherine de Sienne , patronne de l'Italie et l'Europe, dont j'ai parlé dans une récente catéchèse. Ce sont en effet deux jeunes femmes du peuple, laïques et consacrées par la virginité; deux mystiques engagées, non pas dans le cloître, mais au milieu des réalités les plus dramatiques de l'Eglise et le monde de leur temps. Ce sont peut-être les figures les plus caractéristiques de ces "femmes fortes" qui, à la fin du Moyen Age, portèrent sans crainte la lumière de l'Evangile dans les événements complexes de l'histoire. On pourrait les rapprocher des saintes femmes qui sont restés près du Calvaire, auprès de Jésus crucifié, et de Marie, sa Mère, tandis que les apôtres avaient fui, et que Pierre lui-même l'avait renié à trois reprises.
L'Eglise à cette époque, vivait la crise profonde du Grand Schisme dOccident, qui a duré près de 40 ans. Lorsque Catherine de Sienne est morte en 1380, il y avait un pape et un antipape; quand Jeanne est née en 1412, il y a deux papes et un antipape. Avec cette déchirure au sein de l'Église, il y avait des guerres fratricides continuelles entre les peuples chrétiens d'Europe, dont la plus dramatique fut l'interminables "Guerre de cent ans" entre la France et l'Angleterre.
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La suite à lire ici: http://benoit-et-moi.fr/2011-I/
