Le vrai-faux prix d'"Ainsi soient-ils"

Polémiques, cafouillages, et mise au point (13/10/2012)

>>> Avant
de lire ce qui suit, lire d'abord:

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Le faux prix catholique d'"Ainsi soient-ils"
¤ Le faux prix catholique d'"Ainsi soient-ils" (II)

Suite au premier de ces deux articles, je vois que je suis mise en cause par un internaute, 'C', sur le site l'Observatoire de la Christianophobie .
Je lis en effet:

Avant de faire la morale aux autres, Benoît et moi devrait investiguer un peu plus sérieusement. La « mascarade carnavalesque » (cf. Mgr di Falco) qu’est la série Ainsi so[ie]nt-ils a bien reçu en juillet dernier le prix du meilleur film au Festival international du film catholique, « sous le haut patronage du Conseil pontifical pour la culture ».
Comme ça faisait désordre, des personnes bien placées au Vatican se sont émues de l’affaire, et Mirabile Dictu a dû faire machine arrière, en supprimant ce film de la liste de son palmarès et en retirant de son site toutes les mentions qui en étaient faites.
Si vous ne me croyez pas, vous n’avez qu’à regarder le cache Google du palmarès qui montre la page telle qu’elle était il y a trois semaines.
Donc, non, ce n’est pas un « vilain mensonge » (les producteurs d’Arte sont évidemment hostiles et sans scrupules, mais pas stupides au point d’inventer un prix de toutes pièces).
...

Avant de m'accuser, quant à lui, l'internaute aurait mieux fait de lire ce que j'ai écrit.
Je n'en retire pas un mot: au final, le film a peut-être essayé d'obtenir le prix (en quelque sorte par effraction), et il ne l'a pas obtenu: le prétendre était un mensonge.
Le dernier mot sur ce point revient à la note explicative paru sur le site du Conseil Pontifical pour la culture, transmise par le Père Amar, et reproduite sur mon site ici.

* * *

Cela ne dispense pas de quelques réflexions personnelles, qui ne me sont venues qu'après avoir vu les premières réactions.

Les deux premiers épisodes étaient déjà... éprouvants.
Il semble que cela ne s'arrange pas avec la suite, si j'en crois le programme télévision du Figaro, cité sur le site Boulevard Voltaire:

« L’ancien meurtrier converti va finir, poings liés, avec deux balles dans le dos. Le jeune scout angélique avec une bonne dose de drogue dans le lit d’une rockeuse. Le jeune homme riche de bonne famille dans celui de la femme de son meilleur ami. Le jeune Noir dans la chambre de son ami séminariste. » (Figaro TV)

Difficile de faire plus caricatural.
Est-ce vraiment le même film qu'a vu la critique de La Vie il y a une dizaine de jours?

« La bonne surprise c'est que le christianisme y est plutôt bien traité dans l'ensemble. On peut se réjouir qu'à une heure de grande écoute les téléspectateurs trouvent l'occasion de découvrir quelques perles de la spiritualité chrétienne.
...
La bande de séminaristes dont on suit les premiers pas vers la prêtrise est quant à elle bien troussée - et bien interprétée.
Cinq profils archétypaux, certes, mais pas caricaturaux. Surtout, on sent la bienveillance des scénaristes pour leurs personnages.?? Ils ne nous présentent pas des réactionnaires ni des doux dingues de la mystique mais cinq jeunes les deux baskets dans l'époque. »

Est-ce de la naïveté, ou du cynisme?
De quel christianisme parlons-nous? Se pourrait-il que le film reflète le sentiment d'une partie des catholiques, à l'intérieur?

Même remarque, sur "Les matinales de la Vie" qui parle d'une occasion de "communication positive", et met en lien une note du Service national des jeunes et des vocations de la Conférence des évêques de France !! (ici, au format word) qui justifie et explique finalement entièrement les trois fameux "visuels":

L’écriture d’une série demande de mettre les téléspectateurs dans le désir de voir la suite des épisodes. Ils sont écrits dans ce sens, la fin du huitième épisode appelle déjà la saison 2. Se déploie donc une tension dramatique avec des intrigues qui tournent autour des trois sujets habituels: l’argent, le sexe et le pouvoir, ce qui n’est pas sans rappeler les 3 conseils évangéliques (pauvreté, chasteté, obéissance).

Et que penser, enfin, du site ouvert pour l'occasion, www.ainsisontils.com, avec l'assentiment de la production (puisque, disent les auteurs "nous avons pu nous procurer les huit premiers épisodes de la série, ce qui nous a encouragé à proposer une réponse positive, polie, professionnelle").
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Renseignement pratique

On peut adresser ses observations à cette adresse:

Bruno Nahon
Zadig Production
70 rue Amelot
75011 Paris