Mariage pour tous: deux manifs

... et réflexions en marge. Une mobilisation massive. La provocation stipendiée des Femmen... et le toupet d'une icône. L'incroyable partialité des medias. L'ostracisme contre les organisateurs de l'"autre" manif. Et pour finir: "elle n'aurait pas dû" (19/11/2012)

>> J'ai ouvert une rubrique spéciale ici: Le mariage pour tous?

     

La manifestation "pour tous" du 17 novembre a été un succès indéniable, malgré le boycott partiel des medias qui avaient choisi de donner la vedette à celle des vétéro-ecolos, contre le projet Ayrault de construction d'un aéroport à Notre-Dame des Landes (un projet peut-être néfaste à court et moyen terme, mais qui n'a pas une portée universelle dans le temps et l'espace, et qui aura infiniment moins de répercusions que l'autre pour notre avenir... mais bon, on a les priorités qu'on mérite).
Il y a sans aucun doute lieu de se réjouir que des dizaines de milliers de braves gens soient descendus dans les rues pour témoigner leur opposition au projet dit du "mariage pour tous". Qu'on le veuille ou nom, les gens conservent un fond de bon sens qui leur permet de réagir sainement aux situations les plus scabreuses - malgré la pression des medias.
Savoir si la mobilisation suffira à faire reculer le gouvernement est une autre affaire. Espérons.

Celle du lendemain, 18 novembre, organisée par les intouchables de Civitas a été ternie par une provocation calculée et prévisible, en réalité un attentat à la pudeur pur et simple d'hystériques dépoitraillées (image ici s.tf1.fr/ ), emmenées par la vertueuse Fourest venue, paraît-il, pour tourner un reportage pour, tenez-vous bien, France 2: une chaîne du service publique!!! Personne n'a réagi là-dessus, préférant gloser (selon sa "sensibilité") qui sur les folles aux seins nus maquillés d'obscénités, qui sur les nervis d'extrême-droite s'acharnant sur de pauvres belles jeunes filles sans défense qui étaient juste là pour une blague de potaches.
Pendant ce temps, les organisateurs de la "bonne manif", celle du 17, c'est-à-dire celle tolérée (mollement) par les medias, se réjouissaient - à peine sous cape - du dérapage de leurs "rivaux" (car, par une inversion diabolique, ce ne sont pas les donzelles aux seins à l'air, qui ont dérapé! mais ceux qui les ont priées, sans trop de formes, certes, d'aller se rhabiller).
Les images et le film mis en ligne sur Youtube montrent pourtant qu'il y avait bien provocation (particulièrement ignoble) et que les "victimes", en réalité des professionnelles de la subversion, se portaient parfaitement bien après avoir été "tabassées violemment et rouées de coups" (sic!).

Je ne veux pas céder à la grossièreté (ce qui n'est pas facile, après avoir vu les images et entendu "la" Fourest sur Europe 1 ce matin, débiter avec un aplomb sidérant et sans être interrompue des contre-vérités hénaurmes), et je me contenterai donc d'imaginer, comme d'autres l'ont déjà fait, ce qui se serait passé si les braves filles avaient manifesté dans cette "tenue", avec des slogans à transposer, évidemment, ... parmi des fidèles d'une autre religion que la nôtre.

Elle n'aurait pa dû

Mais, plutôt que de me plonger dans le traitement par les medias (il y aurait trop à dire, et l'on atteint l'ahurissant!! lire cet échantillon de l'AFP sur le Courrier Picard) je reviens brièvement à l'autre manifestation, ou plutôt à sa très narcissique organisatrice.
La photo d'elle qui a été mise en ligne sur le site "Boulevard Voltaire" (ici) suscite en moi un profond malaise.
Je devrais évidemment commencer par les mots convenus "je ne suis pas bégueule" (apparemment, ne pas être "bégueule" est le principal souci des gens qui ont peur de passer pour des vieilleries et/ou des punaises de sacristie). Mais non - et au fond, j'assume!
Je me contente de cette remarque qui m'est venue spontanément à l'esprit: elle n'aurait pas dû...

Elle devrait pourtant savoir que Jésus (elle qui en parle tant!) a dit «Malheur à celui par qui le scandale arrive!» (Lc 17, 1).
Qu'elle se fasse photographier - disons les mots - à poil, c'est son affaire. Mais pas à côté de la Mère de Jésus! Là, elle flirte avec la transgression des tabous ultimes et justifie les provocations obscènes des femmen emmenées par "la" Fourest (et même les caricatures douteuses, comme celle qui avait fait l'édito du précédent numéro des inrocks, ici).

Et je pose juste une question: la fin justifie-t-elle TOUS les moyens?

Je cite à nouveau Michel de Jaeghere (Contre l'Eglise, la stratégie du "goutte à goutte" )

On conduit les braves gens par une progression subtile de provocations, une accumulation d’images, d’informations à ne plus ressentir comme choquantes des situations qui le sont objectivement. Les catholiques en finissent, par là, par perdre conscience de ce qui se passe , à considérer comme normales des choses qui auraient horrifié leurs parents, qui les auraient eux-mêmes horrifiés il y a dix ou vingt ans...

Je ne sais pas si Frigide Barjot est ou non consciente de participer à cette "stratégie".