Au bord de l'abîme

Le cardinal Bagnasco ne mâche pas ses mots sur le vote du parlement français ouvrant le droit au mariage gay, et met en garde les italiens, à la veille des élections générales: "nous devrions nous inspirer de ces situations et de ces résultats extrêmement dangereux, pour ne pas en suivre les traces" (3/2/2013)

     

Le président de la CEI met en garde sur les résultats du vote français qui ouvre la porte au mariage entre personnes du même sexe et à l'adoption

«Nous sommes tout près de l'abîme».
C'est ce qu'a affirmé l'archevêque de Gênes et président de la Conférence épiscopale (italienne), le cardinal Angelo Bagnasco, commentant l'approbation en France du premier article de la loi à instituant le mariage entre personnes du même sexe. Le cardinal en a parlé à son arrivée à la conférence «La famille, une ressource pour l'Eglise et la société», qui a eu lieu hier soir à Gênes.

L'Europe a oublié ses racines.
«L'Europe - a dit le cardinal - a oublié ses racines chrétiennes, les racines de sa culture et de sa civilisation. Voulant éliminer systématiquement la religion de son horizon, elle croit gagner de nouvelles libertés, des autonomies inconnues».
Mais «de nombreux pays européens qui ont déjà adopté des lois erronées sur la vie, la famille, la liberté, démontrent qu'elles ne les acquièrent pas en termes de civilisation plus humaine et solidaire, mais au contraire plus individualiste et plus régressive». Par conséquent, «nous Italiens, notre pays, nous devrions nous inspirer de ces situations et de ces résultats extrêmement dangereux, pour ne pas en suivre les traces».

L'État ne fonde pas la famille. Il doit la reconnaître.

Il a ensuite rappelé que «la famille, fondée l'union d'un homme et d'une femme qui se lient dans un pacte d'amour par le mariage et sont ouverts à la vie, est la cellule fondamentale de la société, car c'est là qu'est assuré l'avenir des générations, et que réside le premier centre d'éducation et de la formation de la personne».
La famille, a-t-il expliqué, «est une école irremplaçable».
Le cardinal a rappelé que «l'expérience universelle est que la famille n'est pas quelque chose que l'État ou l'autorité a inventé», mais bien plutôt «l'Etat a toujours reconnu ce fait, cette valeur éthique, spirituelle et culturelle de la famille, comme Notre Constitution le econnaît». Dans la société, dit le cardinal, nous sommes confrontés à «une inversion par laquelle la grande capacité de faire que l'homme a acquise grâce à la technique - en soi une donnée positive - est en train de devenir la volonté, la prétention de se faire soi-même». Mais «quand l'homme, rendu capable de faire grâce à la science,la technologie et la recherche, prétend se faire lui-même, cela signifie que nous sommes au bord du goufre».

Adoptions aux couples homosexuels? On ouvre une brèche.
A ceux qui lui ont demandé si, à partir du mariage homosexuel, on peut ensuite passer à l'adoption par les couples homosexuels, le cardinal a répondu: «Il suffit de regarder les exemples dans les pays où cela existe déjà. C'est un fait inévitable. On ouvre une brèche, et, tôt ou tard, elle s'élargit jusqu'à l'homologation générale, totale».
Il s'agit - a-t-il conclu - «d'un projet, une intention, un plan qui est présent dans l'esprit de beaucoup, seulement que, parfois, ils n'en parlent pas, par stratégie ou par tactique».

© Copyright SIR (via Raffa, ma traduction)