Des célébrités parlent du Pape (VII)

Suite et fin du résumé par Marie-Anne des témoignages rassemblés dans le livre de don Georg (5/3/2013)

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Franz Beckenbauer, champion de football,
... pour son 60e anniversaire a exprimé le désir de rencontrer Benoît XVI. Touché par la poignée de main de ce pape rayonnant de bonté, il renoue avec la foi de son enfance, va de nouveau à la messe, récite le Notre Père. Il a écouté avec attention les discours prononcés lors de la visite en Bavière (septembre 2006). Sa foi retrouvée l’aide à assumer ses obligations professionnelles et familiales, toujours en rendant grâces. Il garde la photo prise avec le pape Place St Pierre dans sa valise, durant ses déplacements.

(traduction complète ici: Des célébrités parlent du Pape (V) )

     

Peter GAUWEILER, né en 1949, homme politique bavarois, protestant, ministre des affaires étrangères et de l’environnement :

“Benoît XVI est notre Saint-Père à nous tous.” Je connais Joseph Ratzinger du temps où il était archevêque de Munich, il y a 35 ans. Il ose le comparer à un second réformateur en Allemagne ! Dès sa nomination, le Cardinal a rendu visite au Temple, pour instaurer un œcuménisme respectueux des différences. Sa parole a toujours éclairé ma route. Par exemple, c’est à sa demande que je suis parti avec une délégation allemande à Bagdad, en septembre 2001, pour manifester notre désaccord au sujet de la guerre de l’Irak. En 1999, j’étais présent lors d’une interviewe avec les journalistes allemands. Ses réponses données en tant que Préfet de la Congrégation de la Doctrine de la Foi se retrouvent maintenant dans ses discours, par exemple lorsqu’il parle de “l’écart énorme entre les progrès technologiques et le sous-développement éthique” ou encore : “Du fait que Dieu est relégué dans le domaine du subjectif, la société perd les références communes sur le plan éthique.”

(traduction complète ici: Des célébrités parlent du Pape (IV) )

     

Maria HÖFL-RIESCH, née 1984, championne mondiale de ski ; médaille d’or au Val-d’Isère en 2009,et à Van-couver en 2010.

La Foi en Dieu m’accompagne depuis mon enfance, grâce à mon éducation reçue en famille puis à l’école privée. L’entraînement de ski m’empêche d’aller régulièrement à l’église, mais je reste croyante. Je prie en silence avant de me lancer sur la piste. Une fois, malgré une tendinite j’ai obtenu deux médailles de bronze, après avoir prié.
Avec Marc nous voulions aussi nous marier à l’église.
Depuis qu’un fils de la Bavière est devenu pape, ma foi s’en trouve fortifiée. Je rêve de le rencontrer un jour personnellement…

     

Cardinal Kurt KOCH, né en 1950, ordonné prêtre en 1982, professeur de théologie à la Faculté de Locarno de 1989 à 1996, puis évêque de Bâle jusqu’en 2010. Aujourd’hui Cardinal-Préfet du Conseil Pontifical pour l’Unité des chrétiens :

« Benoît XVI a fixé au programme de son pontificat “l’unité plénière et visible de tous les disciples du Christ”. Pour y arriver, il insiste avant tout sur la conversion intérieure. Il développe sa pensée à ce sujet dans le 2e volume de “Jésus de Nazareth” lorsqu’il analyse le chapitre 17 de l’évangile de Jean. Selon lui, “l’Église est la commu-nauté de ceux qui, sur la parole des apôtres, croient au Christ”. Jésus a prié pour l’unité avant de faire quoi que ce soit. Nous devons suivre Son exemple. L’unité qui est d’abord un Don de Dieu, est aussi un objectif de la nouvelle évangélisation puisque c’est l’unité qui rendra crédible l’Évangile. Nous avançons vers l’unité si nous vivons le présent comme le “déjà-là” du Royaume, avec tous les chrétiens. Il s’agit de tendre à l’unité en maintenant la diversité. En réfléchissant sur la réalité des églises locales nous pouvons com-prendre comment les différentes confessions chrétiennes peuvent coexister ; enracinées dans le Christ, elles sont réunies par leur même Foi au Christ. Comme disait le pasteur Locher, en 2007 : “Par son livre, Jésus de Nazareth, Joseph Ratzinger-Benoît XVI a rappelé que tous les chrétiens ont le même Seigneur ; et ils doivent marcher ensemble, à Sa suite.”

     

Christine Lieberknecht, née en 1958, pasteur luthérienne. En tant que présidente du gouvernement de la Thuringe, elle a accueilli Benoît XVI à Erfurt, en septembre 2011.
Ce qu’elle retient des discours du pape, c’est son insistance sur le lien entre foi et raison, éthique et politique. Cette visite a été un moment historique pour les habitants de cette région qui a appartenu pendant longtemps au bloc communiste. Ce fut un moment de communion, de solidarité entre tous, et cela dès la préparation durant les 10 mois qui précédaient la visite. Il y avait aussi des imprévus, comme par exemple la limousine prévue pour les déplacements du pape, tombée en panne la veille, et qui a dû être remplacée d’urgence pour le Jour J ! Étant donné que les deux tiers de la population se déclarent sans confession, le déplacement de 92 mille pèlerins pour être présents à Eichsfeld pour la célébration des Vêpres, restera dans toutes les mémoires. Et Christine Lieberknecht considère comme son devoir d’entretenir le souvenir de cette visite pour y puiser de l’énergie spirituelle pour l’avenir. Un an après, un nouveau pèlerinage sera organisé à Eichsfeld pour se ressourcer dans tout ce qui y a été dit par le pape : appel à la justice, à la solidarité. Il y aura des pèlerins qui viendront même du Japon, de la Russie, et d’Autriche !

     

Cardinal Reinhard Marx, né en 1953, archevêque de Munich, 73e successeur de St Corbinien

... parle du “pape théologien qui est capable de dire la Foi de l’Église dans un langage accessible à tous. En 1972, à l’âge de 18 ans, j’ai lu son livre, Introduction au christianisme. Cette lecture m’a aidé à traverser les turbulences de ces années-là. Pour moi, des traits caractéristiques de ce pape sont sa capacité d’émerveillement et son humour. Et bien sûr, sa profonde piété qui est d’autant plus remarquable qu’il s’agit d’un grand théologien.

(traduction complète ici: Des célébrités parlent du Pape (I) )

     

Cardinal Joachim Meisner, né en 1933, ordonné prêtre en 1962, consacré évêque de Berlin en 1980. Créé Cardinal en 1983, il est archevêque de Cologne depuis 1988. Membre de plusieurs Congré-gations et Conseils Pontificaux.

Il souligne la sensibilité de Joseph Ratzinger qu’il connaît depuis 30 ans, à l’égard de la Beauté de la Création. “Ce Mozart de la théologie s’exprime dans un langage harmonieux. Selon lui les meilleures preuves pour la Foi – en plus des Saints – , c’est la Beauté qui jette un pont entre Dieu et les hommes (cf. Sg 13, 3).”
Le Pseudo-Denys, au tournant du 5e et 6e siècle reprend la philosophie de Platon lorsqu’il parle de Dieu comme Source Unique de toute Beauté comme Il est aussi au terme de toute recherche qui découvre derrière le visible, la Beauté invisible de Dieu. La Beauté fait partie des transcendantaux avec la Vérité et la Bonté selon la définition de St Thomas. L’unique Beauté se reflète dans les fragments de la Création, comme le blanc dans les couleurs de l’arc-en-ciel. Ainsi, l’unique Dieu se reflète-t-il dans les trois personnes divines. Les Pères de l’Église, à partir du psaume 44 parlent de Jésus comme du plus Beau des enfants des hommes, mais qui sera défiguré durant la Passion (Is 53). Et Marie, sa Mère est appelée par la liturgie ”Tota pulchra” (Ct 4, 7) parce qu’elle n’est pas enlaidie par le péché. Avant de désigner sa beauté physique, c’est son existence immaculée qui est soulignée.

     

Werner Münch, né en 1940, ministre des finances, puis premier ministre du gouvernement de Saxe, membre du Forum des catholiques allemands, donne son appréciation sur le Discours prononcé au Bundestag intitulé “Un cœur qui écoute”.

Une vague de protestation a précédé la visite du “vieux pape qui n’a rien à dire”. Et pourtant, des centaines de milliers, surtout les jeunes, l’accueillaient, le suivaient partout, de Berlin à Fribourg !
Comme dit Peter Seewald, c’est quelqu’un qui annonce son message dans l’impuissance de celui qui compte uniquement sur Dieu. Il est sympathique, aimable, ayant le souci de tous les hommes.
Les députés, d’abord hostiles, ont été fascinés par son discours centré sur le rapport entre la Raison et la Foi. Certaines de ses phrases resteront gravées dans toutes les mémoires :
“Comment reconnaître le Droit ? Ce qui correspond à la dignité de l’être humain ne coïncide pas toujours avec le vote de la majorité !
Aujourd’hui l’éthique et la religion sont relégués dans le domaine du subjectif comme des réalités non vérifiables.
On devrait de nouveau ouvrir les fenêtres pour découvrir la beauté du ciel de façon à habiter la terre selon le Droit.
L’égalité des hommes vient de leur unique nature créée par Dieu.
La Foi d’Israël, la raison philosophique des Grecs et le Droit romain sont à la base de la culture européenne.”
Le pape élevait la voix contre l’avortement, la recherche sur l’embryon, le diagnostic prénatal qui court le danger de l’eugénisme. En défendant le mariage et la famille, il s’est référé à l’article 6 de la Constitution de la République fédérale Allemande.
Son message comme sa personne sont une bénédiction pour l’Église et le monde, et en particulier pour l’Allemagne.

     

Wolfgang Schäuble, né en 1942, ministre de l’Intérieur, puis ministre des Finances de la République Fédérale Allemande, rappelle le discours du pape au Bundestag, en septembre 2011.

“Le pape a le mérite d’avoir parlé de Dieu en citant le roi Salomon (1 R 3, 9) qui a demandé un cœur qui écoute pour bien gouverner. En général, les hommes politiques ont d’autres références et évitent de mentionner le nom de Dieu. Or il est important de confesser sa foi en Dieu car c’est Lui seul qui soit capable de marquer une limite à nos actions, et finalement c’est à Lui que nous devons rendre compte de notre gestion. La crise économique a ses racines dans l’avidité qui ne connaît aucune limite. Le pape a rappelé à juste titre que c’est la Foi en Dieu qui garantit l’égale dignité de toute vie humaine. De confession luthérienne, je fais mien son point de vue ; moi aussi, je suis convaincu que le rapprochement des chrétiens se fera par des actions communes, au-de-là de la douloureuse réalité de nos différences. Sa visite historique au couvent de Luther à Erfurt peut ouvrir aussi des perspectives nouvelles dans le dialogue œcuménique

     

Franz-Peter Tebartz-Van Elst, né en 1959, docteur en théologie, en 2002 professeur de liturgie à la Faculté de théologie de Passau, de 2004 à 2008 évêque de Münster, en 2008 évêque de Limburg., depuis 2011 président de la Commission pour le mariage et la famille au sein de la Conférence épiscopale allemande, résume la pensée théologique de Benoît XVI – Joseph Ratzinger.


Je suis venu à la rencontre des hommes pour leur parler de Dieu”, disait Benoît XVI à son arrivée à Berlin, en septembre 2011. Il considère son ministère pétrinien comme une mission. Par l’annonce de l’évangile, il veut donner un visage et une voix à l’Église vis à vis du monde. “Cet humble ouvrier de la vigne a mis toute sa confiance dans le Seigneur qui est capable de travailler même avec des instruments quelconque… ”
Celui qui était un des plus proches collaborateurs de son prédécesseur a su lui succéder avec son charisme propre : sa modestie, sa sensibilité, son charme. Lorsqu’on a la chance de le rencontrer on est frappé par son regard attentif, sa mémoire phénoménale. Ses paroles d’une rare clarté nous montrent le chemin pour avancer avec notre foi au Christ, en Église. Comme il disait aux jeunes tout au début de son pontificat, le 24 avril 2005 :“N’ayez pas peur du Christ, Il ne prend rien, Il donne tout !”
Lorsqu’il était professeur, ses étudiants le qualifiaient “confesseur de la foi” ; et c’est vrai que pour ce pape, l’Église doit être une communauté de témoins, d’hommes et de femmes de conviction. Toujours le 24 avril 2005, il proclamait : “Quoi de plus beau que d’être trouvé par le Christ, de Le connaître, et de communiquer aux autres la joie de cette amitié.” Dans sa thèse sur saint Augustin, écrite en 1954, il développe sa pensée sur l’Église, fondée sur l’Eucharistie. Les membres de l’Église sont reliés dans une même communion de vie par le sang versé et la chair donnée du Christ. Si l’Église peut être appelé peuple de Dieu c’est seulement en tant que Corps du Christ. Chacun de ses membres est appelé par le baptême personnellement à être incorporé dans ce Corps. Chaque baptisé et confirmé est appelé à contribuer selon son charisme à l’ensemble de l’Église.
L’évêque de l’Église locale doit gouverner dans la collégialité avec les autres évêques. Le Nous de l’Église commence par celui qui, personnellement a confessé le Christ : l’apôtre Pierre. Il personnifie tout au long des âges l’unité de l’Église qui a sa source dans la célébration de l’Eucharistie. Cette fonction de garant d’unité se transmet d’un évêque de Rome à l’autre, tous successeurs de Pierre. La pensée de l’actuel pape théologie reflète l’enseignement du concile Vatican II sur l’Église. “Celui qui croit n’est jamais seul” : Nous portons les uns les autres, en communion avec l’Église de tous les lieux, de tous les temps au ciel et sur la terre. Nous annonçons le Christ comme source de Vie qui se donne à nous. Par Lui nous avons avec nous le Dieu d’amour, source de bonheur. Celui qui croit en Dieu a un avenir car Dieu veut nous donner la vie en abondance.”