The show must go on (I)
Mais pas pour moi. Premier volet: le témoignages de deux amies venues de Paris pour assister à la dernière audience de Benoît XVI (15/3/2013)
The show must go on...
C'est ce qui me vient à l'esprit en parcourant non seulement la presse (ce n'est pas une surprise!) mais surtout, et c'est le plus décevant, les blogs, y compris ceux catholiques, à peine deux semaines après le départ de Benoît.
C'est probablement normal. Cela l'est d'autant plus à notre ère de dictature de l'information instantanée, où les nouvelles se succèdent à un rythme frénétique sans laisser le moindre répit à la réflexion et à l'approfondissement.
La disparition presque complète du nom de Benoît XVI dans les commentaires n'en est pas moins insupportable. Comme s'il n'avait été qu'une parenthèse à refermer très vite. Un moment d'obscurantisme à oublier comme une erreur (une de plus!) de l'Eglise, permettant enfin à celle-ci d'entrer de plain-pied dans le troisième millénaire!
Cette cruauté, qui nous invite une fois de plus à méditer sur la frivolité de la gloire terrestre est bien représentée par un reportage (ignoble) diffusé ce matin à la radio: dans la course à l'anecdote dérisoire pour tenir l'antenne coûte que coûte, l'envoyé spécial (!!!) avait choisi de parler de la perspective des bonnes affaires pour les marchands du Temple (sic!) de la place Saint-Pierre. Soucieux de booster ses ventes avant le premier angélus, l'un d'eux lui confiait qu'il avait effacé le portrait de Benoît sur toute sa bimbloterie, grâce à des autocollants à l'effigie du nouveau Pape, commandés sur Internet!!!
A pleurer!
Je précise que mon commentaire n'est en aucun cas une critique du Pape François, qui n'y est pour rien.
On me permettra toutefois de continuer ici à parler de Benoît XVI, de continuer à penser à lui, dans ce site qui lui est consacré.
Le témoignage ci-dessous (merci à mon amie de très longue date Marie-France) est issu du site français de l'Opus Dei (http://www.opusdei.fr/art.php?p=52481).
Deux amies à Rome
La dernière audience de Benoit XVI: deux jeunes femmes nous racontent
13/03/2013
Parties de Paris le mardi 26 février, Alexandra et Madeleine étaient à Rome pour vivre aux côtés de Benoit XVI ses derniers jours comme Souverain Pontife. Elles nous expliquent pourquoi elles ont décidé de faire ce voyage.
Madeleine : « Benoit XVI a toujours été présent quotidiennement dans notre famille. Nous avions l’habitude de lire ses écrits, ses homélies et de prier pour lui. Nous savions qu’il était un roc sur lequel s’appuyait l’Eglise. Aussi, j’ai éprouvé un choc affectif à l’annonce de son renoncement et lorsqu’une amie m’a appelée pour me proposer de partir à Rome, je n’ai pas hésité. Mon mari a pris deux jours de congé pour garder nos enfants et j’ai pu dégager du temps ».
Alexandra ajoute : « pour ma part, quand j’ai su que la dernière audience serait place saint Pierre et non pas dans une salle du Vatican, je me suis dit que nous pouvions être très nombreux à y aller et je me suis décidée rapidement car je voulais lui dire au revoir. Et surtout merci. Benoit XVI m’a énormément apporté dans le domaine de la doctrine, de l’approfondissement de ma foi et dans mon intimité avec le Christ. Sa décision a dû lui coûter et être très difficile à prendre, alors je voulais aller à Rome pour participer à un moment de réconfort pour lui ».
Ces deux amies ont vécu la dernière audience sur la place saint Pierre avec une grande émotion et une grande reconnaissance. Madeleine a été frappée par l’affection de ce Pape envers les fidèles présents. » Il était visiblement ému de nous trouver là à ses côtés et nous l’étions évidemment nous-mêmes. Dans son discours, il nous a indiqué une nouvelle fois la source de cet amour : « Je voudrais que chacun se sente aimé par ce Dieu qui a donné son Fils pour nous et qui nous a montré son amour sans limites. Je voudrais que chacun sente la joie d’être chrétien ». Cela nous donne un grand espoir et cet amour de Jésus qui nous unissait tous Place saint Pierre, ne passera pas. J’ai eu la chance de croiser son regard : c’était un regard d’humilité, de douceur et de simplicité. Je ne l’oublierai jamais ».
De son côté, Alexandra constate combien Benoit XVI a su se livrer, parler de ses émotions. Nous étions là pour lui, dit-elle, et il nous a parlé de lui. « Je ne lui dirai jamais assez : merci très saint Père ».
Le jeudi 28, Madeleine et Alexandra se sont rendues en train à Castelgandolfo comme des centaines d’autres personnes. Sur la place de la petite cité, la foule était dense, recueillie et mesurait l’intensité et l’importance du moment.
Elles ont écouté une dernière fois ce Pape qui laisse aux jeunes d’aujourd’hui des trésors et des appuis solides pour leur foi et la mission qui leur est confiée.
Il a renoncé à sa charge de Souverain Pontife, mais il est toujours là. Il l’a redit lui-même : « « Le « toujours » est aussi un « pour toujours » ‑ il n’y a plus de retour dans le privé. Ma décision de renoncer à l’exercice actif du ministère, ne supprime pas cela. Je ne retourne pas à la vie privée, à une vie de voyages, de rencontres, de réceptions, de conférences, etc. Je n’abandonne pas la croix, mais je reste d’une façon nouvelle près du Seigneur crucifié. Je ne porte plus le pouvoir de la charge pour le gouvernement de l’Église, mais dans le service de la prière, je reste, pour ainsi dire, dans l’enceinte de saint Pierre.