Une grosse bande de brigands
L'actualité politique en France m'a remis en mémoire un passage du discours de Benoît XVI devant le Bundestag, en septembre 2011 (20/3/2013)
À quelque chose malheur est bon...
Hier, sur Europe 1, le présentateur du journal du soir annonçait un débat autour de l'intronisation du pape François. On pouvait donc s'attendre aux sempiternelles considérations sur la "rupture" (voire la révolution) à mettre en oeuvre au "Vatican", l'Eglise des pauvres, la nécessité de réformer les "écuries d'Augias" de la Curie, l'opacité financière, les malversations de l'IOR, etc.., avec à la barre les habituels faux témoins.
Patatras! La "démission" d'un ministre a contraint la rédaction à passer en hâte à des choses plus sérieuses - ou, si l'on veut, à redescendre sur terre. Le mot "démission" me paraît d'ailleurs tenir de la litote, il vaudrait mieux parler de mise à pied! Et le "grand débat" remis à plus tard.
J'avoue avoir ressenti une certaine satisfaction.
L'épisode m'a remis en mémoire un passage du discours de Benoît XVI devant le Bundestag, en septembre 2011: http://www.vatican.va
Vous me permettrez de commencer mes réflexions sur les fondements du droit par un petit récit tiré de la Sainte Écriture. Dans le Premier Livre des Rois on raconte qu’au jeune roi Salomon, à l’occasion de son intronisation, Dieu accorda d’avancer une requête. Que demandera le jeune souverain en ce moment? Succès, richesse, une longue vie, l’élimination de ses ennemis? Il ne demanda rien de tout cela. Par contre il demanda: «Donne à ton serviteur un cœur docile pour gouverner ton peuple, pour discerner entre le bien et le mal».
Par ce récit, la Bible veut nous indiquer ce qui en définitive doit être important pour un politicien. Son critère ultime et la motivation pour son travail comme politicien ne doit pas être le succès et encore moins le profit matériel. La politique doit être un engagement pour la justice et créer ainsi les conditions de fond pour la paix. Naturellement un politicien cherchera le succès sans lequel il n’aurait aucune possibilité d’action politique effective! Mais le succès est subordonné au critère de la justice, à la volonté de mettre en œuvre le droit et à l’intelligence du droit. Le succès peut aussi être une séduction, et ainsi il peut ouvrir la route à la contrefaçon du droit, à la destruction de la justice. «Enlève le droit – et alors qu’est ce qui distingue l’État d’une grosse bande de brigands?» a dit un jour saint Augustin ...