Fausses informations
Sur Internet, les informations se diffusent à la vitesse "V" surtout quand ce qu'elles véhiculent rencontre l'agenda de ceux qui se chargent de les répandre, et de les amplifier. (3/7/2013)
Nous en avons eu deux exemples récents - au moins!
Patrizio Poggi
ex-prêtre et pédophile reconnu. Quand le Vatican a refusé de le réintégrer à la prêtrise, il a essayé d'impliquer plusieurs prêtres et évêques romains dans des scandales sexuels.
Un réseau de prostitution masculine aurait été découvert au sein du clergé, et il impliquerait jusqu'à des hauts prélats du Vatican, a-t-on lu la semaine dernière dans les médias, y compris de nombreux blogs (et même catholiques!).
En réalité, l'homme à l'origine de la rumeur dévastatrice pour l'Eglise a été dans la foulée arrêté par la police italienne, pour dénonciation calomnieuse.
Il s'agit d'un ex-prêtre qui avait été réduit à l'état laïc après avoir purgé une peine de prison pour actes de pédophilie, alors qu'il était curé d'une paroisse de la périphérie de Rome. L'homme voulait assouvir une vengeance personnelle. Détails ci-dessous (1).
Mais le mal est fait, comme en témoigne ce que je lis sur ce site: (l'auteur aura-t-il la correction de publier un rectificatif?)
François voudrait passer un bon coup de serpillère au Vatican. Un grand nettoyage qui ferait du bien aux catholiques et à l'Eglise. Mais il y a du boulot, comme disait Hercule qui en a bavé avec les écuries d'Augias. C'était crade, mais crade, vous n'imaginez pas. Il lui a fallu détourner deux fleuves pour y arriver.
Eh bien, l'heure est venue de ne pas se voiler la face derrière son petit doigt.... Une nouvelle affaire de moeurs vient à nouveau d'éclabousser l'image du Vatican. C'est un véritable scandale qu'a révélé jeudi 27 juin le journal italien Il Corriere della Sera: neuf prélats de haut rang auraient payé pour s'offrir de jeunes garçons. Le prêtre Patrizio Poggi aurait dénoncé le 8 mars dernier à la police romaine un vaste réseau de prostitution impliquant des garçons mineurs et des religieux. L'homme d'Eglise aurait cité les noms de 9 prélats qui rencontraient régulièrement des jeunes prostitués à Rome....
Bon, ce sont là les tout derniers cancans du Vatican. Mais des cancans avérés (???).
Et si le pape François est aussi déterminé qu'il le dit, les prélats amateurs de petits garçons qui se font un max de fric en magouillant les comptes de l'IOR ont quand même un peu de souci à se faire.
Et ça, c'est nouveau. (???)
(Source)
Cette deuxième affaire a des motivations moins évidentes (car ce n'est pas l'Eglise qui est visée...) mais on peut avoir une petite idée.
L'observatoire de la Christianophobie en fait une synthèse ici:
Une immonde vidéo montrant un islamiste fou... qui pourrait être un Tchétchène, égorgeant et décapitant au couteau de cuisine trois malheureuses victimes quelque part en Syrie prétendument le dimanche 23 juin dernier, a provoqué un nombre considérable d’articles et de commentaires sur la toile francophone, anglophone…
Il est impossible de les compter, mais la tonalité dominante de toutes ces contributions est l’imprudence pour ne pas dire la propagation de fausses nouvelles.
Beaucoup d’articles annoncent, sans l’ombre d’une preuve, que les trois victimes seraient Franciscains de Syrie, ce que la Custodie de Terre Sainte a formellement démenti le 28 juin, démenti repris le même jour par Radio Vatican. D’autres articles ont cru même pouvoir préciser le nom de l’une de ces victimes : le Père franciscain syrien François Murad. Certes, le Père Murad a bien perdu la vie ce jour là et de la main d’islamistes mais dans des circonstances toutes autres....: il a été probablement tué par balles lors d’un raid mené par des djihadistes liés au groupe Jahbat al-Nusra contre le couvent de la Custodie de Terre Sainte de [Al] Gassanieh dans le nord de la Syrie, sans doute dans le but de le piller.
Voir aussi à ce sujet: fr.lpj.org (Patriarcat latin de Jérusalem)
* * *
Qu'y a-t-il de commun entre ces deux faits?
Eh bien, la divulgation de fausses informations, très grossières, répandues ensuite par capillarité par ceux-là mêmes qui sont les cibles de ces campagnes de désinformation. S'agit-il de tester leur naïveté?
Et ne devrions-nous pas être plus prudents en rapportant des nouvelles, évitant de nous comporter comme les médias dont nous dénonçons par ailleurs l'absence de déontologie?
Note
Il Messagero
30 juin 2013
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Le procureur: «Il a tout inventé. Il voulait se venger et faire chanter le Pape »
Il a dénoncé un réseau de prostitution masculine en faveur de plusieurs membres du clergé
La police de Rome a arrêté l'ex-prêtre Patrizio Poggi
Poggi (46 ans) est mis en examen pour délit de diffamation aggravée, pour avoir dénoncé mensongèrement en Mars 2013 l'existence d'une organisation criminelle gérés par trois personnages romains, actifs dans le recrutement de jeunes, italiens et étrangers, y compris mineurs, pour les livrer à la prostitution masculine en faveur de divers membres du clergé romain, dont Poggi a indiqué les noms dans la plainte.
[Patrizio Poggi, 46 ans, a déclaré aux autorités italiennes qu'un ancien policier procurait des garçons à neuf membres du clergé. . . .
Les garçons étaient selon ses dires choisis parce qu'ils étaient affamés et désespérés.
L'ancien policier recrutait les garçons, principalement des immigrants européens de l'Est, devant un bar gay près de la gare Termini de Rome.
Il était aidé dans son processus de recrutement par un ami qui dirigeait une agence de mannequins. Il attirait des jeunes garçons mineurs dans la prostitution à travers de fausses offres de travail, comme mannequins et acteurs.
L'agent faisait également son choix dans les discothèques gays, les saunas et les gymnases de Rome.
Les garçons recevait de 150 à 500 eurois pour accomplir l'acte sexuel dans des églises de la capitale.
Poggi a également accusé l'ancien policier de vendre des hosties consacrées pour des rites sataniques.]
Les enquêtes menées par la police ont montré qu'en fait Poggi a conçu et mis en œuvre un plan diffamatoire, exposant des circonstances mensongères ou au moins basées sur de simples ouï-dires; il était animé par des raisons personnelles de ressentiment contre certains prélats qu'il accusait de bénéficier de prestations sexuelles homosexuelles avec des mineurs; et il était convaincu qu'un résultat positif de l'enquête ainsi stimulée par lui sur le phénomène de "prêtres pédophiles" pourrait avoir un impact favorable, y compris à travers le chantage, sur sa tentative d'obtenir du Vatican la levée de la démission de l'état clérical et la révision éventuelle du procès dans lequel il avait été condamné dans le passé pour des actes sexuels avec des mineurs.
L'enquête a également révélé que Poggi avait prévu de construire de fausses preuves concernant des abus sur mineurs commis par des personnes qu'il avait dénoncées, afin de mieux étayer ses déclarations; et qu'il avait essayé d'influencer certains sujets cités par lui comme témoins, afin que, convoqués par le tribunal, ils fournissent une version compatible avec le cadre de sa plainte. Poggi a été conduit à la prison Regina Coeli.
«Si j'avais eu les moyens, je les aurais tués» aurait dit l'ex-prêtre dans une conversation téléphonique avec sa mère, interceptée par les enquêteurs, se référant à certains prêtres et prélats qu'ils considéraient comme des ennemis parce qu'ils s'étaient opposés à lui après sa condamnation devenue définitive, pour abus sexuels contre des mineurs, dans la paroisse de Saint-Philippe Neri.
Pour attirer les jeunes avec qui il avait des relations sexuelles, Patrizio Poggi se faisait passer pour un magistrat, et même le procureur de la République. Lors d'une conférence de presse tenue dans l'après-midi, le procureur adjoint et le colonel de l'unité d'enquête de la police ont révélé que l'ex-prêtre avait commencé à rencontrer des jeunes s'adonnant à la prostitution, y compris des mineurs, dès 2001-2002. Le dernier épisode remonte à environ un mois.
Poggi voulait faire chanter le Pape et organiser «une sordide conspiration» afin de «susciter un scandale mondial impliquant les plus proches collaborateurs de la Curie romaine et, indirectement, le Souverain Pontife appelé à évaluer les demandes pressantes de Poggi qui n'a pas hésité à manifester des exhortations pressantes au pape, afin d'obtenir le retour à l'état clérical».
