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J'étais à la manif' du 24 mars

Le récit de Carlota (27/3/2013)

Cf. Le choc d'une photo

     

Aux Champs Élysées, le 24 mars 2013
(Carlota)
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Nous étions à Paris, en famille, le 24 mars entre la Défense et les Champs Élysées entre 13h et la fin de l’après-midi, comme peut-être 1,8 million d’autres.
Ce que nous avons vu et entendu, c’est ce qu’ont vu des milliers et des milliers de personnes, comme heureusement cela commence à se dire partout grâce essentiellement à des blogs et sans doute le meilleur sur le sujet, le Salon Beige, avec de magnifiques et formidables témoignages. Je ne reviendrais pas sur les gazages lacrymogènes et les consignes insensées données par les politiques aux malheureuses forces de l’ordre, et je n’aurais donc pas grand-chose à ajouter, si ce n’est quelques visions fugitives.

Je pense notamment à un petit groupe de personnes récitant le rosaire à côté du Palais des Congrès, Porte Maillot et tentant de distribuer des autocollants pour le respect de la vie, tandis que passaient des familles de cette France de toujours que nos gouvernants depuis des décennies veulent faire taire avant de la faire disparaître de facto. Enfin des familles qui passaient, façon de parler, car dès 14h, l’avenue de la Grande Armée était comble et les groupes qui s’étaient rassemblés à la Défense continuaient à arriver.

Quelques 20 chapelets (en comptant large) et quelques personnes s’y ajoutant brièvement de temps en temps, un prêtre en col romain, deux moines en habit, une famille avec des jeunes, deux dames d’origine africaine, le temps d’une courte prière, pour repartir ensuite vers la grande manif pour tous.

Quelques 20 personnes peut-être, alors que tonitruaient, depuis le podium des organisateurs de la manif pour tous, les musiques et chansons anglo-saxonnes (cela doit coûter moins cher à l’entreprise qui loue ses services aux organisateurs – droit SACEM ou bande enregistrée, toujours la même !), des discours dont l’on ne saisissait mêmes pas les mots, et sans doute heureusement, tellement ils étaient en contradiction avec ce que voulaient vraiment les familles, qui n’avaient notamment pas envie que des hommes politiques, tous partis confondus, qui avaient fait voter ou consenti aux lois de dénaturation du mariage et de mort, (pilules, avortement, ivg remboursée, contrats civils renforcés, etc.) soient là pour essayer de gagner les prochaines élections. Or nous savons parfaitement par exemple comme la nouvelle équipe Rajoy (soi-disant de droite), remplaçant celle de Zapatero (Parti Socialiste), a conservé le statu quo en Espagne, et comment par exemple Mme Cristina Kirchner soit disant de la droite sociale dans la belle lignée du péronisme-justicialiste (oh, le bon nom pour un parti !) dans un pays officiellement bien plus catholique que la France, a introduit en Argentine ce contre quoi nous marchons depuis au moins trois « montées » sur Paris depuis novembre 2012.

Beaucoup diront, peut-être avec raison, qu’on ne mélange pas prière et manifestation de rue, et que dévotion n’est pas provocation, ou qu’un pèlerinage n’est pas une revendication politique (enfin apolitique comme voudrait nous le faire croire Frigide Barjot, car tout le monde le sait, les députés et sénateurs, de même que le ministre de la justice et le président de la république sont des a-politiques, des a-tout-court aussi, sans doute !). J’ai d’ailleurs vu le service d’ordre de la manif pour tous venir dire aux « malheureux » qui avaient gardé leur propre banderole (bleue, avec les 4 silhouettes blanche, papa maman et deux enfants) pour réciter un ave, de la replier ! Effectivement ces 20 personnes qui n’avaient pas la banderole de la manif mais une autre, allaient fait échouer la grande armée des marcheurs. Mieux que la Croix de Constantin à la bataille du Pont Milvius (les forces en présence étaient alors 10 fois moins importantes) !

Je remercie ces priants et même si certains vont dire que je dis des bêtises. En effet, j’ai encore plus repensé à ces rosaires à la Vierge, après coup, et en découvrant ce qui s’était passé, avec les forces de l’ordre et ce qui aurait pu encore être pire (cf ici l’un des nombreux témoignages, mais les vidéo sur youtube nous permettent de découvrir chaque fois plus de choses).

Par ailleurs si les chapelets visibles et les prières audibles n’étaient pas les bienvenues, dans l’armée des marcheurs il y avait aussi et heureusement encore les drapeaux de nos provinces où apparaissaient de belles croix (que les organisateurs n’ont pas fait effacer. Ouf, l’on est sauvé !) comme l’occitane de la région qui m’est si chère, et plein d’autres encore dont celles du drapeau basque et le souvenir justement d’un trompettiste au béret bien reconnaissable, qui à côté du dit étendard jouait la Marseillaise et accompagnait les familles chantant en cœur avec lui. Un souvenir à faire s’étrangler certains curés du diocèse de Mgr Munilla (Saint Sébastien du pays basque là espagnol) qui n’ont pas dans leur cœur la notion de petite et grande patries chère à notre Nobel provençal de littérature Frédéric Mistral qui partagea justement son prix en 1904 avec un Espagnol, José de Echegaray y Eizaguirre dont l’origine patronymique était elle aussi bien reconnaissable !

J’ai vu aussi sur les Champs où nous avaient conduits des personnes chargées du balisage, des voitures de luxe qui voulaient circuler coûte que coûte malgré la foule bon enfant mais qui avait envahi la chaussée. L’une notamment, une Lamborghini jaune (enfin ce sont les hommes de la famille qui me l’ont précisé, évidemment très heureux de voir en vrai une voiture de ce type). À bord il y avait deux hommes d'une vingtaine d'années, dont le profil n'étaient pas vraiment celui de ceux qui défilaient. Deux mondes diamétralement différents. Je ne sais des deux qui était le plus surpris de rencontrer l’autre.

J’ai vu aussi deux jeunes femmes avec le drapeau de la fierté « gay » traverser les Champs devant nous, sans que personne ne fasse la moindre remarque. Elles étaient deux… nous étions combien, ah oui, 100 000 d’après les prévisions de la police… Mais nous étions en famille, tout simplement heureux d’être en famille, parents, enfants (parfois encore au biberon) et grands-parents, fatigués mais heureux de finalement nous promener ensemble un dimanche à Paris, de découvrir Paris, nous provinciaux. Et même si les conditions étaient particulières, entre gestion serrée du budget, levée à l’aube, manque de sommeil, longues marches, attentes forcées, repas sur le pouce, nous étions heureux parce que nous étions ensemble en famille et en sachant que le Christ vaincra.
Mais c’est sans doute impossible à comprendre pour ceux qui justement veulent détruire la famille, l’œuvre de Dieu, sous la protection de la Saint Vierge et de Saint Joseph. Ce sont ces hommes politiques-là les plus à plaindre.