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Le livre d'or de l'Avvenire

Le quotidien de la CEI a ouvert une page spéciale pour envoyer des voeux d'anniversaire au Saint-Père Benoît. Accompagné de ce bel article (18/4/2013)

>>> Envoyer ses voeux au Pape Benoît ici: www.avvenire.it/Chiesa/Pagine/Auguri-Benedetto.aspx

Une cascade de voeux pour l'anniversaire de Benoît XVI
Cette étreinte du peuple à une présence cachée mais proche

Antonella Mariani
(ma traduction)
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Les souhaits, comme à un être aimé, inaccessible, et pourtant proche. Qui se laisse désormais voir peu - et même pas du tout - mais dont on respecte le choix de vivre retiré. «Je te veux un monde de bien» (je t'aime énormément), «Tu me manques tellement», «Je t'embrasse fort», «Je voudrais dire quelque chose de beau qui vous fasse sourire, je ne peux que vous dire: je vous aime».

Des souhaits spontanées, comme à quelqu'un de la famille. Sincères. Vrais. Il semble presque qu'elles attendaient juste la bonne occasion, les centaines de personnes - maintenant plus d'un millier - qui, hier, en l'espace de quelques heures ont laissé un message de voeux au pape émérite le jour de son 86e anniversaire.
Un «livre d'or» accessible à partir du site Web de l'Avvenire, une simple invitation à envoyer ses voeux à Benoît XVI. Et une réponse impétueuse, avec des messages qui arrivent tel un fleuve en crue. Un signe que le silence attendait juste d'être rompu, la distance d'être comblée, la fréquentation d'être renouvelée.«Wish you all the best», écrivent-ils d'Indonésie. «Felicidades», fait écho l'Espagne. Et puis les messages en provenance d'Allemagne, des Philippines, de Pologne ...

Benoît est dans le cœur du peuple chrétien, la séparation inattendue les a laissés sans voix, mais n'a pas interrompu le dialogue avec lui. Les mots ont débordé à la première occasion. Comme si la nouvelle et irrésistible affection pour le Pape François, l'attente et l'espoir que suscitent chaque jour ses mots, tiraient ses racines de la tendre amitié et de la profonde communion avec son prédécesseur. Comme s'il s'agissait de deux personnes de la même famille. Et en réalité, c'est ce qu'ils sont.

Ont écrit à Benoît des personnes qui l'ont vu de près, comme cette jeune espagnole de seize ans paraplégique, qui se souvient avec émotion de la rencontre au cours de la dédicace de la Sagrada Familia à Barcelone en 2010. Des gens qui le portent dans leur cœur pour ses enseignements, ses écrits, «l'éducation à la paix, l'idée de la toute-puissance désarmée», comme Sergio Paronetto de Pax Christi. De simples familles touchées par le courage de ce geste si inhabituel de quitter le pontificat. «Merci de nous avoir appris que même les grands comme toi peuvent être humbles», dit la famille Innocenti de Buccinasco.
Il semble que prenne corps ce que Benoît XVI a dit dans dernier son Angelus, le dimanche 24 février: «Le Seigneur m'a appelé à "gravir la montagne", me consacrer encore plus à la prière et à la méditation. Mais cela ne signifie pas l'abandon de l'Eglise, au contraire». Continuez à vous sentir proche de moi, avait-il demandé.

Et beaucoup de courrier arrivé à www.avvenire.it, saisissant à fond la dimension évangélique de l'existence désormais preque erémitique du pape émérite: «Il y a une forte certitude que Votre vie est un don jusqu'au bout pour Votre et notre Eglise bien-aimée», écrit sœur Theodora de Pietrarubbia. Lui fait écho Giovanna, avec l'espoir «que Votre prière soit encore plus fructueuse que tout le bien que Vous nous avez injecté sans fin».
C'est comme si la prière de Benoît accompagnait les gestes de François, dans une communion inédite et extraordinaire qui implique toute l'Église, jusqu'à son plus petit et plus humble composant.
«Vous nous manquez en tant que père et en tant que professeur, en tant que théologien et exégète - écrit Francesco (ndt; pas le Pape) - mais nous savons que vous serez toujours proche la grande communion de l'Église».
Petits messages, qui nous restituent l'image d'un peuple qui aime ses pasteurs. Et qui, en les regardant, redécouvre sa seule vraie richesse: le Christ.

© Copyright Avvenire, le 18 Avril, 2013 (traduction B&M)