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L'humble travailleur dans la vigne du Seigneur

Cet article a été écrit dans le numéro spécial de Tracce (http://www.tracce.it/default.asp?id=266&id2=332 ) paru après la renonciation, mais il est particulièrement approprié en cet anniversaire du 19 avril (19/4/2013)

>>> Voir aussi:
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Huit amis chez le Pape
¤ J'ai vécu affamé de son magistère

     

Grâce à lui, rien ne m'est resté étranger
Roberto Fontolan
http://www.tracce.it
Ma traduction
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C'est justement cette humilité qui, au début de son pontificat se dégageait d'une phrase qui, dans un premier temps, semblait trop modeste : un travailleur dans la vigne du Seigneur? D'accord, mais ...

Mais au fil du temps j'ai vérifié et j'ai compris: Papa Ratzinger n'a jamais utilisé des expressions «façon de parler», jamais dit une chose à la place d'une autre, jamais d'approximation, jamais de confusion, jamais d'involution. Une qualité d'expression qui tient du surnaturel. Personne comme lui ne sait être aussi clair, précis, pointu. Avec la main légère et sûre du grand chirurgien, elle pénètre dans chaque profondeur et difficulté, apportant la lumière là où il y a les ténèbres et la simplicité là où il y a un labyrinthe.
Le prodigieux talent du cardinal est devenue la marque unique du pasteur universel. Il n'y a pas de hauteur de la pensée que sa parole n'ait rendu disponible et intelligible, il n'y a pas de thème embarrassant qui n'ait été restitué dans sa désarmante vérité acceptable, il n'y a pas de question humaine qui n'ait reçu [de lui] honneur et considération. Le grandiose dessein du Dieu-Logos de l'Université de Ratisbonne, la géniale métaphore du bunker dans le voyage allemand (ndt: au Bundestagg); la critique lancinante des maux de l'Eglise (de la «saleté» dans la méditation, le Vendredi Saint, quelques jours avant l'élection, à la demande de la prise de conscience de la pédophilie, et à l'absence d'unité rappelée jusqu'à la fin); l'éloge de l'inquiétude dans la dernière homélie de l'Epiphanie; les catéchèses sur saint Augustin et celles, mirobolantes, sur la création; l'identification, dans l'énigme la douleur; la proposition constante de s'interroger sur Dieu et sur l'âme humaine; les sensationnelles recensions en marge des concerts donnés en son honneur (en particulier ceux à la Scala et après un Mozart dans l'Aula Paul VI) ... Avec lui, j'ai parcouru un sentier lumineux et toujours droit, posant mes pieds sur des pierres extraordinairement lisses, pour me trouver la destination (la source, le sommet, le spectacle de l'océan), presque sans y prendre garde.
Benoît XVI a construit sa syntaxe avec le détail millimètré de Canaletto et la douce discrétion de Vermeer: rien ne lui est resté étranger, et grâce à cela, rien ne m'est resté étranger. Pas même l'humilité d'un pape qui, après avoir travaillé si dur, confesse qu'il n'en peut plus.