Les chaussures rouges et la "révolution" Bergoglio
Extraits d'une interviewe de la soeur cadette du Pape. (4/8/2013)
Michael Hesemann est ce journaliste allemand qui a co-écrit avec Georg Ratzinger le livre "Mon frère le Pape". Nous l'avons rencontré à plusieurs reprises dans ces pages (ici).
Il vient de publier un livre sur le pape François (1). Dans le livre figure un entretien avec la soeur cadette du Pape, Maria Elena Bergoglio, 64 ans, qui vit en Argentine. Le site kath.net lui consacre un bref article.
Entre les anecdotes plus ou moins convenues, émergent trois éléments très intéressants:
. La soeur du Pape associe le mot «révolution» à son frère
. François a refusé de porter les chaussures rouges car elles sont pour lui un attribut de royauté (voilà pour clore définitivement ce "débat", et notamment les histoires de chaussures orthopédiques)
. Elle a eu «beaucoup de mal» avec Benoît XVI...
Merci à l'auteur du site Proliturgia qui a attiré mon attention sur l'article - qu'il avait par ailleurs très bien résumé.
[Sur le site Proliturgia, en date du 3 août, on peut lire par ailleurs une très bonne analyse du calvaire de Benoît XVI, intitulée Benoît XVI est l’un des Pape des temps modernes qui aura le plus souffert....]
Article en allemand ici: http://www.kath.net/news/42296
Traduction VB.
La soeur du Pape: Mon frère est une révolution pour l'Europe
Maria Elena Bergoglio: «Le Pape veut des bergers qui sentent comme leurs brebis...».
-----
D'après sa soeur Maria Elena, le Pape François va donner un nouveau visage à l'Eglise. «C'est une révolution pour l'Eglise et le monde» (ndt: dans le titre, il y a bien écrit "L'Europe") dit cette femme de 64 ans dans une interviewe accordée au journaliste Michael Hesemann, et publiée dans son livre, consacré au pape François (1), sorti ces jours-ci.
«Celui qui veut des changements doit changer lui-même». Ce processus «ne peut s'effectuer que très lentement».
D'après Maria Elena, François veut une Eglise qui se dépouille de ses richesses matérielles et de ses privilèges, et des pasteurs «qui sentent comme leurs brebis et donc qui ne s'isolent pas en se plaçant très au-dessus des fidèles et en évitant tout contact avec eux, mais au contraire qui vivent au milieu d'eux, et qui les servent».
C'est pour cette raison que le Pape a refusé de «porter les chaussures rouges, qui sont pour lui un symbole de la royauté».
La soeur du Pape dit que ces dernières semaines, François l'a appelé le plus souvent possible. Elle-même ne le fait pas: «Je ne sais même pas comment je pourrais le joindre , et je ne veux pas le savoir, parce que je ne veux pas le déranger».
Maraia Elena Bergoglio vit avec sa famille dans la banlieue de Buenos Aires. Lorsqu'ils se téléphonent, ils ne parlent pas du travail du Pape, ni des évènements qui s'y rapportent. «Nous ne parlons que de la famille».
Au moment de partir pour le Conclave, son frère ne pensait absolument pas qu'il pourrait être élu Pape. Lui-même avait comme favori l'un des 4 cardinaux franciscains (Mailey?)
Maria Elena avoue qu'elle avait du mal avec le prédécesseur de son frère. «Nous - je ne veux pas m'exclure - nous n'avions pas de sympathie pour lui (nous avons été injustes avec lui?)». Elle a eu besoin d'un peu de temps pour découvrir le Pape Benoît et sa grande richesse intérieure (??). Ce qu'elle apprécie chez lui, c'est qu'il a su commencer à exposer les problèmes et les scandales de l'Eglise. Et aussi «l'honnêteté et l'humilité de mettre fin à ses fonctions». Heureusement, «il y aura de plus en plus de monde qui reconnaîtront qu'il a été un grand Pape et un homme extraordinaire, qui a montré beaucoup de courage en toute occasion».
* * *
(1) Papst Franziskus: Das Vermächtnis Benedikts XVI, und die Zukunft der Kirche (http://www.amazon.de): "L'héritage de Benoît XVI et l'avenir de l'Eglise".
