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Lettre d'une amie

Geneviève m'écrit, à propos des "deux papes" (5/5/2013)

>>> Rubrique spéciale: Retour au Vatican

     

Chère Béatrice

(...)
Les dernières réflexions que vous rapportez de quelques vaticanistes et journalistes qui ont un absolu besoin de parler, me font de la peine à moi aussi.
Dans ma naïveté et ma méconnaissance de beaucoup de choses, je me dis que Benoit XVI, s'il est affaibli par l'âge, par la lourdeur de la tâche qu'il a menée, par les critiques et les trahisons dont il a été l'objet, s'il est visiblement diminué physiquement, reste en pleine et entière possession de ses facultés intellectuelles et de sa raison, pleinement conscient de la charge qui lui avait été confiée et de ce qu'il représentait dans le monde entier.
Et si Lui, avec cette intelligence précise et hors du commun, si profond, si mesuré, si humble et si plein de Dieu, a pris les décisions que le monde connaît : renonciation à sa charge de pontife, retraite d'un long moment dans un silence total et hors de Rome, et retour dans ce Monastère, il l'a fait en connaissance de cause, après une mûre réflexion, une intense prière en sachant ce qu'il faisait et ce que seraient les conséquences.
Rendons-lui cette justice, faisons-lui ce cadeau de croire qu'il n'est, qu'il n'a jamais été animé d'aucune intention médiocre ni mesquine.
Pensons plutôt au cas de conscience - énorme - qui s'est posé à lui. A la douleur de constater que ses forces l'abandonnaient. Au courage, à la force d'âme et à l'humilité dont il a fait preuve pour prendre la décision qu'il a prise et la faire connaître au monde.
Pensons à l'angoisse qui a dû l'envahir pendant cette dernière année, aux hésitations qu'il a pu éprouver, à la façon dont il s'est abîmé dans la prière, suppliant l'esprit Saint de lui montrer le bon chemin et de l'éclairer.

Il a souffert notre Pape ! Sans jamais se plaindre, sans jamais le montrer, il a beaucoup souffert. Il a demandé au Seigneur de lui montrer ce qu'il devait faire, non pour lui, mais pour l'Eglise et, par définition, pour nous tous.
Le Seigneur lui a répondu. Il a obéi. Pas plus aujourd'hui qu'hier ou qu'avant-hier il ne mérite le moindre reproche.
Au contraire, il mérite notre affection et notre reconnaissance. Et notre admiration car ce ne fut pas facile pour lui.

Aujourd'hui il semble apaisé. Il revient dans un lieu connu. Fidèle à sa parole, il vient vivre en solitaire pour prier, écrire,
travailler, et prier encore. Qui peut-il gêner ? Et qui gênerait-il en quoi que ce soit ? L'homme qui est élu Pape au terme d'un conclave n'est pas un sot. Ni François ni Benoit ne le sont.
Nous avons un Pape en activité et en mission.
Et nous avons un Pape émérite qui est en "retraite".
C'est une situation inédite, peut-être un peu délicate dans sa nouveauté, mais qui n'a rien de choquant, encore moins d'illégal ou d'anormal. Qui se renouvellera très probablement dans l'avenir. Pourquoi le Monastère Mater Ecclesiae ne serait-il pas la résidence naturelle des éventuels Papes Emérites ?

Réjouissons-nous devant les quelques magnifiques et émouvantes photos que nous avons pu voir ces dernières semaines, symboles d'une unité, d'une fraternité qui sont probablement d'un grand réconfort pour Benoit XVI et le fruit des prières à l'Esprit Saint. Remercions notre Pape bien-aimé pour tout ce qu'il a été, pour tout ce qu'il nous donné.
Souhaitons-lui une retraite heureuse, paisible, sereine, une longue vie tournée vers le Christ, une santé qui n'entrave ni ses projets ni ses désirs.
Ayons pour lui une pensée toujours pleine d'affection et une prière constante, et confions-le entièrement au Seigneur.
Et ne prêtons pas trop attention à tous ceux qui exercent leur métier de médias, en maniant leur papier, leur stylo et leurs suppositions mais qui, trop souvent oublient leur coeur et le coeur des autres, et parfois la vérité et sont malheureusement
souvent à côté de la réalité.
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