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Sollicitude envers les souffrants

De ce point de vue, il n'y a aucune rupture entre les deux pontificats, sinon celle que les medias inventent, exploitant chaque geste du nouveau Pape (1er/4/2013)

>>> Io, sediario pontificio: http://www.libreriadelsanto.it

     

La stratégie de division que nous lisons depuis presque trois semaines passe par des affirmations selon lesquelles François témoignerait aux malades et aux enfants une sollicitude inconnue jusqu'ici.
Il ne s'agit pas de paranoïa de ma part, et ce ne sont même pas des sous-entendus: les médias affirment (et n'insinuent pas) qu'il s'agit de nouveautés.
Chaque sortie de François dans la foule, dans la jeep (et non la papamobile) découverte, est l'occasion de souligner sa tendresse et sa proximité envers les enfants, les handicapés, les souffrants.
Piège diabolique, car évidemment, il ne doit pas cesser de le faire, c'est son rôle, et son devoir. Et ceux qui (y compris dans la presse dite catholique) le disent uniquement pour souligner, plus ou moins implicitement, que son prédécesseur, soi-disant d'une froideur toute germanique, ne le faisait pas, sont tout simplement des menteurs et des faussaires.

Je renvoie mes lecteurs à cet article datant d'il y a moins d'un an: un sédiaire pontifical venait de publier un livre de souvenirs, où il racontait la tendresse avec laquelle Benoît XVI manifestait sa compassion aux personnes qui souffrent.
Le livre est dans ma bibliothèque. Il ne s'agit pas d'hagiographie, mais simplement de témoignage vécu. Benoît XVI, et Jean-Paul II avant lui, ne faisaient pas ces gestes pour la galerie: la charité des Papes n'a pas à se donner en spectacle.

     

“Io, sediario pontificio”: Massimo Sansolini, sédiaire pontifical, raconte dans un livre les émouvantes rencontres de Papa Benedetto avec la souffrance
Salvatore Izzo (AGI)
23 Avril
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A la fin de chaque audience générale, Benoît XVI salue un par un, avec une grande tendresse, les malades présents dans les premiers rangs. Pour les aider, tandis qu'ils attendent une caresse du Pontife, il y a les «Sédiaires», c'est à dire les hommes qui, jusqu'à il y a 34 ans avaient pour tâche de porter le Pontife sur la Sedia Gestatoria et qui aujourd'hui encore sont à côté de lui dans les occasions publiques (ndt: ce sont eux qui poussent la fameuse estrade roulante de la Basilique Saint-Pierre). L'un d'eux, Massimo Sansolini, qui avait consacré un livre aux rencontres entre Jean-Paul II et la souffrance, a décidé de faire la même chose avec Papa Ratzinger pour témoigner que sur ce point, il n'y a pas de différences entre les deux pontificats.
Dans le nouveau livre, intitulé «Io sediario pontificio» et publié par la Libreria Editrice Vaticana, il y a le récit de plusieurs épisodes poignants, parmi lesquels l'un touche particulièrement: c'est l'histoire d'un jeune phocoméle (1) présent Place Saint-Pierre lors de la rencontre avec les enfants de choeur (2), qui essayait de se rapprocher de la Jeep du Pape. Sansolini s'en aperçoit, et au lieu de l'éloigner, le soulève afin que Benoît XVI - qui en voyant les malades se penche souvent beaucoup et tend les mains - puisse l'embrasser. «D'urgence - c'est le récit du sédiaire - je demande la permission d'agir au régent de la Maison pontificale, puis je m'approche du jeune par surprise, lui dis d'enlever sa casquette, je l'invite à se lever et le soutenant par les avant-bras je le conduis vers la voiture du Pape qui arrive à ce moment-là; le Pontife lui caresse les cheveux, le garçon lui tend ses bras que le Pape serre tendrement: quelques instants merveilleux qui dans une jeune existence vivront pendant des années: si quelqu'un faisait un commentaire sur le pourquoi des membres manquants, il pourrait répondre que cette réalité lui a permis de rencontrer le Vicaire du Christ».

«L'amour du Pape n'a pas de limites», témoigne Sansolini, qui avec discrétion décrit les gestes, les mots les regards que Joseph Ratzinger offre aux souffrants qu'il rencontre chaque semaine (*). S'arrêtant devant chacun d'eux, écrit le sédiaire, «toujours, et j'aime à le souligner, le pape les bénit et les embrasse».
«Humainement - ajoute-t-il - je rappellerai que, parfois, la maladie se présente sous un aspect difficilement acceptable à l'œil: kystes, ecchymoses, traits du visage irrémediablement altérés».
Mais rien de tout cela ne décourage Papa Ratzinger....
«Chaque rencontre unique des deux papes (ndt: Massimo Sansolini avait déjà écrit il y a une dizaine d'années un livre au même titre, consacré à Jean -Paul II) avec la souffrance est vivante dans mon âme, et j'essaie de l'exposer non pas dans son caractère dramatique, qui existe aussi, mais dans sa dimension d'amour, et d'amour chrétien».

(*) On se rappellera aussi la rencontre avec la fillette défigurée, à l'hopital Gemelli, en janvier 2011, il lui avait murmuré "tu seras toujours bénie"... (http://benoit-et-moi.fr/2011-I/)


Notes additives
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(1) La phocomélie (du grec phôkê : phoque et mélos : membre) est une malformation se caractérisant par une atrophie des membres aboutissant en quelque sorte à l'implantation directe des mains et des pieds sur le tronc.

(2) C'était en août 2010: http://benoit-et-moi.fr/ete2010/
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