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Latin...

Ce que disait Joseph Ratzinger à Peter Seewald, en 2000, sur le pouvoir rassembleur du latin comme langue de l'Eglise (14/7/2013)

Voir aussi: Benoît XVI et le latin

Je ne peux m'empêcher de faire écho à ce billet d'Yves Daoudal.

Parmi les sources qu'il cite, il y a Zenit en anglais (je n'ai rien trouvé sur les pages en français), ce qui nous assure en principe qu'il ne s'agit pas des fantasmes de sites tradis/tradis.

Je retrouve cette réponse du préfet de la CDF à son compatriote dans le livre-interviewe paru en 2000, et traduit en français sous le titre "Voici quel est notre Dieu".
On notera, une fois plus que le Cardinal Ratzinger n'est absolument pas crispé sur des positions passéistes, parfaitement lucide, et conscient des problèmes.

     

D'une manière générale il n'est plus possible de célébrer la messe en latin, et sans doute n'est-ce pas souhaitable. Il est évident que la liturgie de la Parole au moins doit se faire dans les langues vernaculaires.
Je suis toutefois d'avis qu'une nouvelle ouverture au latin devrait intervenir.

Célébrer la messe en latin apparaît actuellement presque comme un péché.
On exclut par là du même coup des possibilités de communication qui sont si nécessaires dans des régions plurilingues.
...

Pensons aussi aux lieux touristiques : ce serait certainement une belle chose de se reconnaître mutuellement dans ce qu'on a en commun. Il faudrait garder présentes à l'esprit de telles éventualités. Lorsque, lors des grandes liturgies romaines, plus personne ne sait chanter le Kyrie ou le Sanctus, que plus personne ne sait ce que signifie « Gloria », il s'agit alors d'un déficit culturel et d'une perte de points communs.

Voilà pourquoi, à mon avis, la liturgie de la Parole devrait se faire dans tous les cas en langue vernaculaire, mais il faudrait qu'il subsiste un fond commun en latin, qui nous relie tous.

* * *

On se rappellera que lors des catéchèses du mercredi, sous Benoît XVI (est-ce encore le cas?) les prélats chargés de présenter les personnes présentes dans les différentes langues, disaient en substance:

"A l'issue de cette audience, nous réciterons le Notre-Père en latin, que vous trouverez au dos de votre billet d'audience...".

Précisions de Monique

J'ai conservé trois billets d'accès à des audiences générales au Vatican, sous Benoît XVI.
Au dos du billet de 2009, il y a le Pater Noster en latin.
Au dos des deux billets de 2012, il y a le Credo en latin (je pense que c'est à cause de l'Année de la foi). Mais le fait est que nous avons chaque fois dit le Pater en latin à la fin de l'audience.

Lors de la messe de canonisation du 21 octobre 2012, nous avons pu dire en latin d'une même voix, le Kyrie, le Gloria, le Credo, le Sanctus et L'Agnus Dei.
Personne n'a été choqué. Je n'ai vu que des gens heureux, moi la première!

Il y a bien quelqu'un qui nous dira si les usages ont changé sous le Pape François.

Dans le livre de Joseph Ratzinger Mon concile VaticanII (Artège), il y a quelques pages consacrées à la controverse sur la langue de la liturgie (pages 67 à 70).
Beaucoup seraient surpris de ce que dit le jeune théologien!

On peut essayer de lire quelques articles des Actes du Concile sur ce sujet. Là encore, certains seraient surpris de ne pas trouver exactement ce qu'ils imaginent.
En fait, tout est plus nuancé qu'on croit. J'ai entendu et lu des dizaines de fois: "Le concile a supprimé le latin". Pour beaucoup, c'est la seule oeuvre identifiable du concile!!
On peut consulter Sacrosanctum concilium , spécialement §36 et §54.