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L'"hôpital de campagne" du Pape François.

Une révolution dans la préparation au mariage: les suggestions de Monique, en prévision du Synode de 2015 (9/11/2014)

>>> Image ci-contre: http://www.paroissequiberon.com/partage/mariage.html

     

L'"hôpital de campagne" du Pape François.

L'"hôpital de campagne" du Pape François reçoit toutes sortes de blessés, dont les blessés du divorce.
Concernant les soins à prodiguer à ces blessés, le synode 2014 s'en est tenu à de simples constats et à l'évocation de quelques "solutions" rejetées par une partie des Pères.
Il y a un point qui pourrait faite l'unanimité des Pères du synode 2015... à savoir une révolution dans la préparation au mariage.
On pourrait PRÉVENIR les divorces grâce à une vraie préparation au mariage.
Actuellement en France, on se contente, dans le meilleur des cas, de huit ou dix "rencontres" dans un laps de temps d'environ un an avant le mariage. On ne pose aux fiancés aucune exigence, par laxisme ou de peur de les faire fuir! Ce n'est pas sérieux. Pensons au temps de préparation imposé aux catéchumènes et aux candidats à la vie religieuse ou au sacerdoce. Le mariage serait-il moins important?
Il ne faut pas s'étonner qu'au bout de quelques années, on dénombre tant de divorces et tant de mariages invalides.

LA PRÉPARATION LOINTAINE.
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On n'apprend pas ce qu'est le mariage sacramentel, en catastrophe, huit mois avant la cérémonie. Il faut éduquer les adolescents au sens et à la valeur du mariage.
L'Eglise ne peut toucher que la partie de la jeunesse qui fréquente les aumôneries (élèves de l'enseignement public), les écoles catholiques, les mouvements comme le scoutisme, les JMJ. En France, les élèves des établissements catholiques (de la maternelle à post-bac) sont 2 millions, soit 17 % des élèves scolarisés en France. Ils ne sont pas tous croyants et ils ne suivent pas tous une formation catéchétique.
Mais, malgré tout, on peut s'étonner du faible impact de l'enseignement religieux sur cette population. Je ne pense pas exagérer en disant que ces écoles, qui accueillent une partie non négligeable de la jeunesse, forment surtout des agnostiques et des catholiques non-pratiquants. On serait en droit d'espérer l'émergence de noyaux substantiels de jeunes catholiques fervents, bien formés et aptes au mariage. S'ils existent, on ne les voit guère dans les églises... Il y a probablement un problème de quantité (temps consacré à la formation chrétienne) et de qualité (les contenus).
Tenons-nous-en à la question de la préparation au mariage avec ses exigences: indissolubilité, fidélité, ouverture à la vie.
Les adolescents sont assaillis par les contre-valeurs qui les préparent... au divorce ou au concubinage.
Apprend-on la fidélité (pour l'âge adulte) quand on pratique le vagabondage sexuel pendant toute son adolescence, avec parfois la complaisance des parents (qui donnent la pilule à leur fille et des préservatif à leur fils) et le silence gêné de l'école catholique sur ces questions.
Il faudrait donc revoir quelle éducation affective et sexuelle reçoivent les jeunes à la maison et à l'école. Il n'est pas rare qu'un chef d'établissement catholique laisse entrer chez lui quelque représentant de la "culture de mort" (l'évêque n'en sait rien ou se tait) alors qu'il existe des organismes de formation sains. Les filles apprennent dès 12 ans à utiliser les contraceptifs (du jour même ou du lendemain!) et à savoir quoi faire pour avorter. Bien sûr, l'encyclique Humanae vitae, remise à l'honneur par le synode, n'est jamais expliquée. Et ne parlons pas de Evangelium vitae! N'est-ce pas scandaleux dans une école catholique? Est-ce une bonne préparation au mariage?
L'aspect sacramentel est-il vraiment expliqué aux jeunes. Savent-ils que la grâce divine vient au secours des époux? Leur parle-t-on de la gravité de l'adultère et de l'avortement?
Leur dit-on ce qui pourrait arriver en cas de divorce? En cas de divorce et de remariage? Les jeunes savent-ils seulement que le mariage est indissoluble et qu'en cas de remariage, ce lien ne se dissout pas?
Le synode avait envisagé au départ de parler de la transmission de la foi aux jeunes. Le sujet est tellement vaste qu'il mériterait la convocation d'un autre synode.

LA PRÉPARATION RAPPROCHÉE.
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1. Ne pourrait-on pas proposer aux fiancés une préparation assez semblable à celle que suivent les catéchumènes (certains en ont parlé au synode): environ deux ans de mise à l'épreuve(1)? Beaucoup de prêtres déplorent que la plupart des fiancés n'aient reçu aucun enseignement religieux. Ce serait justement l'occasion de leur faire ce don en organisant des séances hebdomadaires de catéchisme pendant deux ans, incluant bien sûr un enseignement approfondi sur le sacrement du mariage. On entend déjà les cris de ceux qui pensent que l'on ferait fuir les fiancés. C'est un risque à prendre. On le prend bien avec les catéchumènes! Préfère-t-on que les fiancés se marient sans la foi, pour échouer quelques années après avoir contracté un mariage auquel ils n'ont rien compris et peut-être même invalide? Il ne s'agit pas d'encombrer les tribunaux ecclésiastiques; il faut prévenir les drames.
C'est les respecter que d'exiger d'eux certaines démarches. C'est les mépriser que de les croire incapables d'efforts. On a trop entendu le slogan facile: "Il faut prendre les gens où ils en sont!" Pour leur faire faire du sur-place?

2. La deuxième exigence devrait concerner la cohabitation. Pendant les deux ans de préparation, les fiancés devraient vivre séparément (2). Ce serait une excellente occasion de discernement et un entraînement à la fidélité et à la maîtrise de soi.

3. Troisième exigence: après une catéchèse sur l'Eucharistie et le sacrement de la pénitence, l'engagement dans une pratique religieuse régulière avec assistance à la messe dominicale. Un foyer chrétien est censé donner toute leur place à la prière et aux sacrements. Pourquoi se marier à l'église si l'on entend vivre comme un païen? A cause du décorum? Pour plaire à la famille?

4. Quatrième exigence: se soumettre aux recommandations du Code de droit canonique:

Can. 1065 §1: Les catholiques qui n'ont pas encore reçu le sacrement de confirmation le recevront avant d'être admis au mariage, si c'est possible sans grave inconvénient.

Can. 1065 §2: Pour que le sacrement de mariage soit reçu fructueusement, il est vivement recommandé aux époux de s'approcher des sacrements de la pénitence et de la très sainte Eucharistie.

Dans certains pays, la confirmation est exigée avant le mariage mais en France, on ne sait pourquoi, il n'y a que de "graves inconvénients".
Pourquoi ne pas préparer les fiancés à la confirmation au cours des deux ans de réflexion?

5. Cinquième exigence: s'engager à faire baptiser les enfants nés ou futurs et à leur assurer un enseignement religieux.

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Beaucoup diront qu'un certain nombre de fiancés abandonneraient en cours de route. C'est probable. Mais faut-il préférer tous ces divorces, suivis ou non d'un remariage civil et le nombre invraisemblable des mariages invalides (dont bien peu sont reconnus comme tels)? On aurait au moins la quasi-certitude que les fiancés se marieraient avec la foi!
Cette façon de faire serait un vecteur extraordinaire d'évangélisation!
On toucherait les "périphéries": à savoir de jeunes adultes situés à la lisière de l'Eglise mais non évangélisés.

Personne ne sait ce que le synode 2015 décidera au sujet des blessés du divorce et au sujet de la préparation au mariage, le Pape François ayant dit :" L'Eglise n'est pas une douane".
Il paraît qu'entre les deux synodes, la parole est à la "base". Osons donc faire quelques propositions, respectueuses de la doctrine de l'Eglise.

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Notes:
(1) Ceux qui seraient pressés pour des raisons administratives (rapprochement de conjoints, naturalisation etc...) pourraient toujours se marier civilement, sans entamer une vie commune.
(2) On serait bien obligé de faire une exception pour les couples ayant au moins un enfant né ou à naître.

Monique T.