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Les habits du Pape

Extrait d'un entretien accordé par Jean Raspail au mensuel Monde & Vie d'avril 2015 (mise à jour ultérieure)

Jean Raspail: articles sur ce site

Jean Raspail est dans l'actualité à travers (à cause de) son roman prophétique Le Camp des Saints, dont le scénario se déroule en ce moment sous nos yeux alors qu'il a été écrit il y a plus de 40 ans.
Les grands médias l'évitent soigneusement, il est assez peu connu du "grand" public (qui lit peu), et il ne faudrait surtout pas que ses idées empoisonnent l'esprit des moutons de Panurge qu'ils fabriquent inlassablement avec tous les moyens à leur disposition.
Mais il était l'invité d'Olivier Bellamy sur Radio classique le 22 avril dernier, pour son émission "Passion Classique" (à réécouter ICI)

On peut aussi le voir sur la chaîne de télévision en ligne TVL , dans cet entretien remontant au mois de janvier 2015:

Enfin, il est sur la couverture du n° d'avril de la revue Monde et Vie (www.monde-vie.com) à laquelle il a accordé un long entretien.
Merci à l'ami qui m'a envoyé cet extrait:

Aujourd’hui, il n’y a plus aucune espèce de tenue ; et pourtant, ça c’est très important.
Regardez: même le pape François, je ne sais pas ce qu’il faut en penser, ce n’est pas mon sujet, mais je trouve qu’il n’est pas très élégant. J’aimais assez tous les papes précédents, en particulier le pape Benoît XVI. Mais celui-là il le fait exprès, on sent qu’il a voulu prendre à contre-pied le grand appareil millénaire qui est Rome, c’est très dommage. Je trouve, par exemple, que la forme d’humilité qui consiste à ne pas vouloir habiter les appartements du pape, à dîner avec ses copains cardinaux à la maison sainte Marthe et à porter une soutane qui n’est pas à sa taille : il est clair que je n’aime pas ça. C’est sa sainteté le pape et je le respecte comme tel, mais il aurait pu penser que l’humilité consistait justement à se couler dans le moule de ses prédécesseurs sur ce plan-là.

Ce sont des propos que je partage en plein.

Contrairement à ce que ses défenseurs affirment, l'habit du Pape n'est pas une futilité, une histoire de chiffons, ou une simple affaire de style. Ce refus délibéré de la part de François de se vêtir selon la dignité de sa Suprême Fonction s'inscrit dans une désormais longue liste de gestes qui contribuent à banaliser la papauté, à en privilégier la dimension humaine, horizontale; des gestes qui ont commencé avec le choix initial de déserter l'Appartement Pontifical pour habiter à Sainte Marthe, et qui se prolongent à travers un langage volontairement trivial, les choix liturgiques, les attitudes familières, voire déplacées, contredites d'ailleurs par l'autoritarisme qu'on lui prête.

La revue Esquire ne s'y était pas trompé (cf. benoit-et-moi.fr/2014-I/actualites/lhomme-de-lannee-2013): en lui accordant en décembre 2013 le titre d'"homme le mieux habillé de l'année", le magazine américain de mode donnait comme motivation:

«Les choix vestimentaires du pape François ont subtilement annoncé une nouvelle ère de l’Église catholique».

(Mise à jour)

Je vais conclure cette brève réflexion par un contre-exemple, qui nous ramène aux propos de Jean Raspail, et (forcément!) au sujet de mon site.
Une photo que je trouve à l'instant sur la page Facebook "Benedict XVI - The Court of the gentiles". Celle d'un Pape élégant, pas par goût des "chiffons" (ses goûts personnels le portent à la sobriété) mais par vraie humilité: le respect pour sa charge.

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