Des griefs contre François

(Détail. Cliquez)

Quelques considérations d'un "traditionaliste impertinent" sur le pape actuel, par un blogueur italien fasciné par les "signes des temps"

>>> Ci-contre et ci-dessous: Luca Signorelli, La prédication et les actes de l'Antéchrist (1499-1502), dôme d'Orvieto.
Très intéressantes explications ici: www.aparences.net/art-et-mecenat/les-fresquistes-florentins/fresques-de-luca-signorelli-et-sandro-botticelli/

 

L'auteur du blog Mi-cha-el, que nous avons déjà croisé dans ces pages, s'intéresse aux "signes des temps".
Dans un autre article (benoit-et-moi.fr/2014-II-1/actualites/666) de lui que j'avais traduit, intriguée, il y a un peu plus d'un an, il exposait une vérité troublante, à savoir qu'en additionnant les numéros ASCII des lettres du nom patronymique du Pape actuel, on obtenait (coïcidence absolument extraordinaire!!) le nombre 666, dont tout le monde connaît la signification apocalyptique (1)
L'article qui suit date de septembre 2015.
Autant dire qu'il n'est pas d'une actualité brûlante.
L'auteur, qui s'y présente lui-même comme un "traditionaliste impertinent" y expose minutieusement les "griefs" qu'il nourrit contre le Pape François. Là non plus, rien de nouveau. Mais à deux ans et demi du début du Pontificat, on peut dire que ses critiques sont confirmées par les faits, et qu'il a fait une bonne synthèse. Beaucoup de catholiques peuvent se reconnaître dans ses réserves et son inquiétude.

Quelques considérations d'un «traditionaliste impertinent» sur le pape actuel

mi-chael.blogspot.it
(ma traduction)

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Nous vivons des moments singuliers dans l'histoire de l'Eglise. Nous sommes en effet en un temps où un pape s'est démis et où un autre a été élu, et où tous deux vivent ensemble au Vatican. On n'avait jamais vu un pape émérite et un autre régnant ...


LA DÉMISSION DU PAPE BENOÎT
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Le plus grave, à mon avis, ce sont les événements qui ont conduit Benoît à la démission. Tout cela sentait le complot voilé. Benoît a été laissé seul, beaucoup ramaient contre lui, certains de ses proches l'ont même trahi de manière flagrante, en l'espionnant. Ne parlons pas des médias, martelant journellement leurs critiques contre lui et l'Eglise catholique, comme c'est arrivé par exemple avec la question des prêtres pédophiles. Personne ne veut nier que le problème de la pédophilie a été et est un problème grave, mais Benoît a fait plus que ses prédécesseurs pour l'éradiquer. Mais cela n'a pratiquement jamais été mentionné, ce qui a permis de comprendre qu'il s'agissait d'un prétexte, exagéré à dessein dans le but d'attaquer à la fois le Pape et l'Eglise.
Malheureusement les médias sont aux mains des pouvoirs forts, politiques et financiers, d'idéologie maçonnique et mondialiste, adversaires acharnés du christianisme, en particulier dans son expression catholique, et ont souvent cherché des prétextes pour jeter de la boue sur l'Eglise. Et que ces forces soient fausses, hypocrites, en rien crédibles dans leur «protection» proclamée de l'enfance est confirmé par la publicité et l'encouragement que depuis '68, elles apportent à la promiscuité sexuelle et à l'avortement.
On peut se demander dans quelle mesure la démission de Benoît a été libre. A-t-elle été donnée sans contrainte? Peut-être n'y a-t-il eu aucune menace, aucun chantage manifeste, peut-être est-ce toute la situation difficile qui s'est créée, qui a convaincu Ratzinger que, n'ayant plus l'énergie d'un homme jeune, il serait plus opportun qu'il se retire et qu'on élise une autre personne plus énergique pour défendre l'Église. Voilà comment on pourrait expliquer la raison donnée, ce «pour le bien de l'Eglise» énoncé lors de l'annonce de la démission (ndt: cf. La prophétie de MartinMalachi). Mais on ne peut pas non plus exclure un conseil surnaturel que le Pape pourrait avoir reçu de "se suspendre" et ainsi laisser libre cours aux événements apocalyptiques finaux. Lors de sa démission, il m'est venu à l'esprit la phrase de saint Paul assurant que l'Antéchrist apparaîtrait seulement après qu'ait été «écarté celui qui le retient» (1), qui pour certains des Pères de l'Eglise était et est le Souverain Pontife de l'Église catholique romaine ...

BERGOGLIO
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Et cela nous amène à Bergoglio. Peut-être parce que j'ai toujours aimé Benoît et que j'ai ressenti sa démission - même si elle doit être considérée comme valide - comme une blessure grave, un vulnus inconcevable, je n'ai jamais réussi à accepter Bergoglio comme Pape.
Depuis sa première apparition en mondiovision, à la loggia de la Basilique le soir de son élection, j'ai senti dans mon cœur que quelque chose n'allait pas dans le bon sens. Je sentais autour de Saint-Pierre un air lourd et j'ai eu un mauvais pressentiment, qui s'est aggravé en regardant cet homme apparaître au balcon. Sans doute ne s'agissait-il que d'une impression de moi, mais je sentais peu de participation de sa part, une attitude froide, presque agacée, face à la foule qui l'acclamait. Je me souviens que tous les papes précédents semblaient étonnés et surpris de ce qui leur arrivait, lui, au contraire, semblait préparé, comme s'il savait depuis longtemps. Et puis ce signe d'«humilité» de se faire bénir par la foule et cette insistance à se définir «évêque» de Rome, m'a fait immédiatement redouter que des attitudes de ce genre, si elles devaient se répéter à l'avenir, pourraient nuire à la figure du Pape , et avec le recul, je dois dire qu'hélas, je ne me trompais peut-être pas.
Cela semble anodin, mais dans certains évènements, je crois qu'il faut aussi remarquer les signes et je dois dire que cette mouette, perchée pendant une demi-heure sur la cheminée de la chapelle Sixtine durant l'élection du pape ne m'a pas semblé de bon augure. Rappelons-nous que la mouette est un charognard. En en effet, quelques mois après l'élection, que découvrons-nous? Que les votes ont donné lieu à un imbroglio, l'un d'eux, en fait, a été annulé, peut-être abusivement, et les bulletins n'ont pas été brûlés immédiatement comme cela est prescrit. Où ont-ils été placés en attendant d'être brûlés avec ceux du vote suivant? Personne n'a donné de réponse! Il y a eu un vote supplémentaire qui n'aurait sans doute pas dû avoir lieu puisque le précédent, le quatrième, avait peut-être été injustement annulé et les votes prévus pour la journée devaient être seulement quatre et non cinq comme cela a été. C'est ainsi que sont nées des polémiques et des discussions, entre ceux qui croient que l'élection est canoniquement valide et ceux qui affirment le contraire. Il est pourtant vrai que même en la considérant valide, on ne peut nier qu'une aura sinistre d'irrégularités, non dissipée, plane désormais au-dessus d'elle et que pour beaucoup de fidèles l'élection n'est pas certaine.

Une des premières réactions positives à l'élection a été celle du Grand Maître de la Franc-maçonnerie, qui s'est réjoui de Bergoglio. Comme on le sait, la franc-maçonnerie est une véritable ennemie du christianisme et de l'Eglise, condamnée à plusieurs reprises par différents papes. Et à la suite, tous les médias, pour la plupart aux mains des pouvoirs forts, ont salué le nouvel élu. A les entendre «Bergolglio réussira enfin à "réformer" l'Église, malgré qu'il ait contre lui de nombreux cardinaux conservateure et à l'ancienne».
Mais ne doit-on pas appliquer la maxime qui dit que lorsque vos ennemis vous louent, alors vous devez vous arrêter un moment et réfléchir que c'est peut-être parce que vous faites quelque chose de mal? Cette ouverture de crédit joyeuse et inconditionnelle du monde qui a toujours été contre l'Eglise et la Religion catholique n'a peut-être pas beaucoup inquiété Bergoglio, mais moi, comme fidèle, si!

LES SYMBOLES DE LA PAPAUTÉ
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Une autre chose qui a donné la mesure de l'intention de "démanteler" la figure du pape est le refus de Bergoglio des symboles extérieurs de la papauté. Ici, nous ne parlons pas de la Tiare en or sertie de pierres précieuses, de la Triple Couronne ("Triregno"), qui était utilisée dans les cérémonies de couronnement et qui, avec les Clés, a toujours été le symbole de Pierre; nous considérons les signes plus simples, comme la croix pectorale en or, que lui a voulu en argent, et les chaussures rouges, qu'il n'a plus voulu chausser. Sous chaque signe, il y a une signification, et donc, en agissant ainsi, avec l'excuse de l'humilité, un peu trop ostentatoire cependant, il a avili sinon désavoué ces significations. En outre, involontairement (??), il a fait passer ses prédécesseurs pour vaniteux.
Bergoglio semble ignorer ce que pensait le Poverello d'Assise, dont il partage le nom.
Saint François recommandait que les objets sacrés, comme le calice et le ciboire, fussent du matériau le plus précieux, parce qu'en contact avec la Chair et le Sang de la Divinité, et parce que le Sacré ne peut pas être représenté dans le laisser-aller. Les vêtements du célébrant, que certains considèrent comme "somptueux", surtout quand c'est le Pape qui les porte, indiquent la gloire du Christ, dont le prêtre, pendant la messe, est la figure.
Et entre autres choses, à propos de la Messe, avec son refus de s'agenouiller devant l'Eucharistie, après la consécration, que faisons-nous? Bergoglio sait-il qu'il est devant la Divinité? Je crois que oui, puisqu'il en a eu la preuve à Buenos Aires, quand il eut l'occasion de constater un miracle eucharistique dans lequel les hosties s'étaient transformées en chair sanglante (ndt: cf. benoit-et-moi.fr/2015-I/actualite/miracles-eucharistiques-a-buenos-aires). Et pourtant, il ne montre pas la déférence dûe, donnant ainsi le mauvais exemple.

L'HUMILITÉ
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Dès le début, on a compris qu'il voulait être humble et pauvre. Mais quel rapport entre le paupérisme et le laisser-aller d'une part, et la pauvreté et la simplicité de l'autre? Quel sens cela a-t-il de porter une paire de chaussures noires usées sous les vêtements pontificaux neufs et propres? Ou de porter une serviette de visiteur médical ou de représentant de commerce quand il monte dans l'avion? Ou d'aller dans un magasin pour acheter des verres de lunettes, comme une personne ordinaire, disant entre autres choses qu'il ne veut pas changer de monture pour ne pas dépenser trop, comme cela est arrivé récemment?

LES HOMÉLIES DE SAINTE MARTHE
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Les célèbres prédications de Sainte Marthe ont souvent été pour le moins «surprenantes» - pour user d'un euphémisme.
Ces homélies sont fréquemment un ramassis de banalités, un ensemble de phrases politiquement correctes et attendues, d'affirmations évidentes réaffirmant l'orthodoxie catholique, mais aussi de bourdes qui semblent friser l'hérésie (ndt: cf. 27 décembre, Fête de la Sainte Famille).
On ne compte plus, en fait, les propos qui ont alarmé de nombreux croyants en raison de leur ambiguïté. Parmi eux, j'ai été très frappé par ce qu'il a dit un jour à propos de la Vierge Marie, elle qui n'a jamais douté de la parole de Dieu et qui pendant des siècles a été considérée comme la Première Croyante, à la foi inébranlable. Il a affirmé que sous la Croix, Elle a peut-être pensé qu'elle avait été trompée par Dieu, parce que Jésus avait été crucifié! Bravo, cher Pape, en quelques mots imprudents, vous avez mis en doute la foi de la Mère de Dieu, faisant presque passer le Très-Haut pour un trompeur!

Et ne parlons pas des appels répétés pour les immigrés, afin qu'ils soient accueillis, des phrases qui sèment de faux espoirs et mettent gravement en difficulté des pays comme le nôtre, qui sont ainsi pratiquement envahis, surtout après ses propos à Lampedusa. Mais quelle est cette attitude en faveur des déhérités? Nous savons que la plupart de ces pauvres gens ne fuient pas pour des raisons politiques ou de guerre, mais pour chercher travail ou fortune dans le monde occidental opulent, tandis que chez certains d'entre eux, il y a un plan de conquête, y compris religieuse, avec des formes violentes. Est-ce la solution? Les accueillir tous? Ne serait-il pas préférable de s'engager à l'échelle internationale pour que ces gens ne fuient pas leur pays, mais y trouvent emplois etprospérité?
On me dira que ce que veut le Pape, c'est la charité, que c'est le devoir du chrétien d'accueillir ceux qui sont en difficulté. Très bien. Sauf que dans ces discours, on risque souvent de placer l'attention surtout et seulement sur l'aspect matériel. Mais l'âme, y pense-t-on? Voilà, il semble que la plupart des discours du Pape sont dédiés à l'aspect matériel, pas à celui spirituel. C'est vrai qu'il faut lutter contre la faim et la pollution, mais on ne peut pas s'arrêter là, on doit également penser à l'Esprit. Il faut donc pousser à la vraie charité. Le Pape ne peut pas parler uniquement de miséricorde corporelle, parce que l'Église n'est pas une organisation humanitaire, elle doit également mettre en garde contre le péché, elle doit convertir, encourager les humains à lutter constamment contre le diable qui veut notre damnation éternelle!

LES PROPHÉTIES SONT-ELLES EN TRAIN DE S'ACCOMPLIR?
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Mais malheureusement depuis quelque temps, il semble que les loups déguisés en brebis ont réussi à entrer dans la bergerie et dévorent le troupeau, à cause aussi de l'apathie des bergers. Le prochain va en enfer, croyant que le péché n'existe pas et nous restons là, inertes.
Parfois je me demande: serait-ce que les prophéties sont en train de s'accomplir sous nos yeux, mais qu'à cause de notre aveuglement nous ne nous en sommes même pas aperçus? Peut-être l'Apocalypse se déroule-t-il à la lettre et le faux prophète est-il déjà parmi nous; l'Abomination de la désolation s'installe probablement déjà dans le Lieu Saint et il ne manque plus que l'abolition du Sacrifice Perpétuel pour que l'Antéchrist se révèle, puisque celui qui le retient a été écarté, et nous, que faisons-nous? sommes-nous en train de dormir, ou, pire, d'anesthésier les âmes?
Mais j'ai peur de connaître déjà la réponse qui sera donnée à ceux qui tentent de lancer des avertissements: ils seront accusés d'être traditionalistes, présomptueux et bigots, ignorants et même arrogants. On dira: «Comment osez-vous critiquer et dire au Pape ce qu'il doit faire»! Et la chose fera particulièrement impression parce qu'elle sera dite aussi, et sans la moindre pudeur, par beaucoup de ceux qui ne se gênaient pas pour adresser des critiques vénéneuses et s'opposer à Benoît quand c'était lui le pape régnant!
Malheureusement, je crains que ceux qui tentent de signaler les dangers que nous courons ne seront pas entendus, mais plutôt ridiculisés sinon insultés et persécutés, accusés d'être des prophètes de malheur et des semeurs de peur.
Je crois que la situation est réellement dramatique, mais beaucoup s'en désintéressent! Il faudrait revêtir l'armure de la foi et combattre pour sauver les âmes, mais beaucoup restent inertes et même s'opposent à ceux qui lancent l'alarme.
Mais la chose la plus triste, c'est que, comme les vierges folles de l'Evangile, ils ne réalisent pas que la bataille a commencé et peut-être qu'avant longtemps, l'Epoux reviendra et nous demandera ce que nous avons fait, et si nous avons vraiment fait tout notre possible pour sauver les âmes de nos frères

Notes

(1) Il y a dans l'article une erreur que l'auteur a corrigée un peu plus tard: les lettres du nom du cardinal Turcotte (décédé récemment) ne donnent pas 666, total auquel avait permis d'arriver l'ajout intempestif d'un "espace". Dans la listre des cardinaux électeurs, seul le nom Bergoglio permettait d'atteindre ce résultat.

(2) Que personne ne vous égare d'aucune manière; car auparavant viendra l'apostasie, et se manifestera l'homme de péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève contre tout ce qui est appelé Dieu ou honoré d'un culte, jusqu'à s'asseoir dans le sanctuaire de Dieu, et à se présenter comme s'il était Dieu. Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais ces choses, lorsque j'étais encore chez vous? Et maintenant vous savez ce qui le retient, pour qu'il se manifeste en son temps.
Car le mystère d'iniquité s'opère déjà, mais seulement jusqu'à ce que celui qui le retient encore paraisse au grand jour.
Et alors se découvrira l'impie...
(II Th 2: 3-8)