Georg Gänswein s'en prend aux évêques allemands

Le secrétaire de Benoît XVI formule des critiques "à peine voilées" contre l'épiscopat allemand progressiste, dans un discours à Heiligenkreuz. Compte-rendu de Rorate Caeli, traduit par Anna

Le secrétaire du Pape émérite était la semaine dernière à l'abbaye cistercienne de Heiligenkreuz, en Autriche, où il a entre autre dévoilé une grande statue en bronze de Benoît XVI (cf. Une statue de Benoît XVI à Heiligenkreuz).
Il a aussi prononcé un discours pour l'ouverture de l'Année Académique de l'institut de philosophie et théologie qui porte le nom de Benoît XVI.

On peut l'écouter (en allemand) sur Youtube.

Critique à peine voilée de l'Archevêque Gänswein à l'encontre des évêques allemands

Rorate Caeli
5 octobre 2015
Traduction par Anna


Dans un discours prononcé pour l’ouverture de l'année académique du séminaire de théologie de l'Abbaye Cirstercienne d'Heiligenkreuz (Philosophish-Theologische Hochschule Benedict XVI), Son Excellence l'Archevêque Georg Gänswein a prononcé ce qui équivalait à une attaque à peine voilée contre l'actuelle campagne de l'épiscopat allemand afin de conformer l'Église au monde.
L’exposé concernait la réception en Allemagne du Discours de Benoît XVI aux Catholiques Allemands dans la Salle de concert de Fribourg, sur la nécessité de purifier l'Église de la mondanité.
L'Archevêque Gänswein a regretté que beaucoup en Allemagne aient essayé de minimiser les implications de ce discours pour la vie ecclésiale allemande ("le pape n'a jamais mentionné la taxe de l'Église"). Il n'a pas dit exactement qui étaient ceux qui minimisaient les implications, mais il était évident qu'il parlait de l'épiscopat allemand.
Le point culminant du discours de l'Archevêque Gänswein (vers 15’17’’) semblait le suggérer (Traduction par Rorate):

L'adaptation décisive exigée de l'Église et de nous Chrétiens n'est pas l'adaptation au monde moderne et à son esprit, mais plutôt l'adaptation [la conformité] à la vérité de l'Évangile.
Je cite à ce point une source totalement insoupçonnable et je dirai après où je l'ai trouvée:
«La crise dans la vie de l'Église n'est finalement pas fondée sur des difficultés d'adaptation [Anpassungsschwierigkeiten] à notre vie moderne et aux sensibilités modernes, mais plutôt sur des difficultés à nous conformer [Anpassungsschwierigkeiten] à Celui en qui notre espérance est enracinée, et de qui elle (l’Eglise) reçoit sa hauteur et sa profondeur, sa voie et son avenir: Jésus Christ avec Son message du Royaume de Dieu.»
Cette citation n'est ni de Joseph Ratzinger ni de Hans Urs Von Balthasar, mais plutôt du Synode Commun des Évêques de l'Allemagne de l'Ouest de l'année 1976 [Rires, applaudissements].


L'Archevêque a continué en affirmant que dans l'Église allemande nombreux sont ceux qui considèrent l'Église non pas comme un moyen de salut divinement institué, qui doit toujours se tenir dans une certaine opposition au monde, mais plutôt comme une organisation parmi d'autres dans la société allemande, dont la mission principale est de contribuer à un projet social commun, et qui doit donc être en harmonie avec le consensus moral de la société allemande.

La première chose dont l'Église allemande a besoin pour se purifier de la mondanité est une conversion au Christ.


L'Archevêque n'est pas entré dans le détail de quelles mesures pratiques aideraient à assurer cette conversion (..). À notre avis l'abolition de la taxe de l'Église et l'énorme bureaucratie ecclésiale qu'elle finance serait un premier pas salutaire. Mais même dans un pontificat qui a invoqué explicitement une "Église pauvre pour les pauvres" les perspectives qu'une telle mesure soit prise sont faibles face à l'opposition implacable des évêques allemands.