L'histoire d'une croix blasphématoire

Carlota a traduit un article du Père Jorge López Teulón, prêtre du diocèse de Tolède, qui lève tous les doutes sur les intentions de Morales et sur la connaissance qu'en avait le Pape (mise à jour ultérieure: les explications du Pape en personne)

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François, Morales et la faucille et le marteau

 
Le 30 juin dernier la Chambre des Sénateurs de Bolivie au complet a ratifié le projet de loi qui instituait la Décoration de l’Ordre du Mérite « Père Luis Espinal Camps » pour qu’elle soit remise par le président Evo Morales au Pape François lors de sa visite en Bolivie.

LE PAPE DÉCORÉ DE L’ORDRE BOLIVIEN DU MÉRITE «PÈRE LUIS ESPINAL CAMPS»
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Le « crucifix » de Morales n’a convaincu que ceux qui voulaient l’être et ce n’est pas cela qui va rapprocher de Rome les ex-catholiques sud-américains dégoûtés de la théologie de libération de l’Église (Il peut être intéressant de se rappeler que par exemple au Paraguay, le diocèse le plus fécond en vocations jusqu’à tout récemment, était le diocèse très traditionnel de Ciudad del Este à la tête duquel Msg Livières, s’est trouvé entre 2004 et 2014).
On peut même penser que l’hémorragie va se poursuivre…Pauvre Amérique décatholisée par l’idéologie et «rechristianisée » par une autre ! Chaque pays porte sa croix à sa façon, mais la croix est toujours lourde à porter…Je continue donc à avoir de sérieux doutes sur certaines « stratégies pastorales » vers les périphéries. Elles paraissent au contraire favoriser l’expression d’exigences toujours plus grandes de la part de ceux qui, sous des dehors chaleureux, ne souhaitent que monter les populations les unes contre les autres, en utilisant l’histoire selon un miroir déformant et en oubliant surtout les paroles du Christ.

Le Père Jorge López Teulón, prêtre espagnol de l’archidiocèse de Tolède et grand spécialiste des martyrs catholiques des années trente (et du communisme) dans son pays, complète l’histoire du crucifix blasphématoire de Morales…
(Carlota)

Evo Morales, le crucificateur

Luis Espinal

http://www.religionenlibertad.com

Je ne sais pas si ce qui me paraît le plus douloureux c’est ce qui s’est passé ou que le créateur de la croix blasphèmatoire ait été un prêtre jésuite.

Le père Espinal est celui qui a modelé le blasphème en question. Le communisme assassine des chrétiens depuis 1917. Ce jésuite savait que beaucoup de ses coreligionnaires avaient été assassinés au nom de Lénine et de Staline…au nom de la faucille et du marteau ! L’héritier de la croix originale, le père Albó, dit qu’Espinal n’était pas communiste… qu’il prétendait établir un dialogue…

Maintenant, le communiste Evo Morales a su chercher la croix originale et la remettre au Pape François comme un Ordre du Mérite, de type pectoral. Et au cas où on ne l’aurait pas appréciée, il lui en a offerte une autre de plus grande taille.

Merci, président de Bolivie, d’avoir rappelé au monde que le Christ a été crucifié sur la faucille et le marteau… mais il l’a été par l’assassinat de ses évêques, ses prêtres, ses religieuses, ses religieux (jésuites) et de millions de femmes et d’hommes, d’enfants et de vieillards…

L’histoire nous la réécrivons ainsi: un baptisé, appelé Hitler, a ordonné, lui tout seul, que soient assassinés six millions de personnes. Au nom de je ne sais quoi, le communisme a assassiné cent millions de personnes. Mais vous savez bien : « Tout pour le peuple, mais sans le peuple ».

 

ORDRE DU MÉRITE « PÈRE LUIS ESPINAL CAMPS »
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Le 30 juin dernier la Chambre des Sénateurs de Bolivie au complet a ratifié le projet de loi qui instituait la Décoration de l’Ordre du Mérite « Père Luis Espinal Camps » pour qu’elle soit remise par le président Evo Morales au Pape François lors de sa visite en Bolivie.
La Décoration du Mérite « Père Luis Espinal Camps » sera décernée à toute citoyenne ou tout citoyen qui professe une foi religieuse et qui s’est fait remarqué(e) par son travail dans la défense des pauvres, des marginaux et des malades de la société

MAIS, QUI ÉTAIT LUIS ESPINAL?
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Luis Espinal Camps (Lucho Espinal) est né le 2 février 1932, près de Manresa, Espagne. En août 1949 il entre à la Compagnie de Jésus et est ordonné prêtre en juillet 1962 à Barcelone. Il est envoyé en Bolivie comme missionnaire où il lutte pour la défense des Droits de L’Homme.

Cinéaste, communicant social et radicaliste dans son travail pastoral en Bolivie. Ses positions opposées aux dictatures et son soutien aux mouvements miniers, en particulier aux grèves anti - dictatoriales des travailleurs et de leurs épouses, lui ont valu des inimités durant le gouvernement de fait de Luis García Meza Tejada (cf. fiche en français wikipedia).

Luis Espinal a été arrêté par les paramilitaires, torturé et assassiné. Il a été séquestré la nuit du 21 mars 1980 et son corps a été retrouvé l’après midi du lendemain au km 8 du chemin allant à Chacaltaya, à côté de la rivière Choqueyapu. L'assassinat avait été planifié, en janvier de cette année-là, par García Meza lui-même, avec à ses côtés Luis Arce Gómez (ndt colonel, ministre de l’intérieur de García Meza, également en lien avec les narcotrafiquants).

En 2007, le gouvernement du président Evo Morales Ayma, a déclaré, conformément au Décret Suprême Nº 29067, le 21 mars Jour du Cinéma Bolivien, en commémoration de l’anniversaire de l’assassinat de Luís Espinal comme un hommage à la lutte du père Espinal en faveur des droits de l’homme et de la démocratie dans le pays et en reconnaissance de son apport à la cinématographie de la Bolivie.

LE PÈRE XAVIER ALBÓ
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Le prêtre jésuite Xavier Albó est le propriétaire de l’étrange croix avec la faucille et le marteau dont une réplique a été donnée au Pape François mercredi par le président Morales. La croix originale, qu’ Albó possède, il en a héritée du père Espinal et elle renferme une profonde histoire personnelle.

 

Mise à jour

Le Pape lui-même a mis un terme aux ambiguïtés et aux questionnements, et on peut espérer que les bergogliens qui (selon l'expression d'Antonio Socci) s'exercent depuis deux jours à escalader les miroirs (arrampicarsi sugli specchi) pour le dédouaner feront leur mea culpa.

Comme d'habitude, cela s'est passé lors de la conférence de presse, dans l'avion du retour vers Rome.
Interrogé par les journalistes sur sa réaction en recevant le cadeau de Morales, le pape a répondu:
"Pour moi, ce n'était pas une offense. J'ai laissé à la Vierge de Copacabana les deux distinctions honorifiques (ndr: les colliers, voir la video ci-dessous) que le Président m'a données, mais le Christ, je le porte avec moi".

La Pape est revenu sur la signification du crucifix fixé sur la faucille et le marteau, dessiné par le Père Jésuite Luis Espinal Camps, tué le 22 mars 1980 durant la dictature, auquel il a rendu hommage durant son passage en Bolivie: "Pour moi, ç'a été une surprise, et je crois qu'on peut le qualifier comme un genre d'art de protestation. Par exemple à Buenos Aires, il y a quelques années, il y a un une exposition d'un bon sculpteur argentin, créatif, qui avait dessiné un Christ crucifié sur un bombardier qui tombait, pour indiquer le christianisme allié avec l'impérialisme qui bombarde".
Il a précisé que "dans certains cas , l'art de protestation peut même être offensant. Pour François, il ne faut pas oublier que quand le Père Espinal a été tué "c'était l'époque où la théologie de la libération faisait une analyse marxiste de la réalité", et "le jésuite était enthousiasmé par cette analyse".
(d'après www.ilfattoquotidiano.it)

Voici pour mémoire la video complète de l'échange de cadeaux.