Un mystère joyeux

Sur le site Riscossa Cristiana (dont Palmaro était collaborateur), une tentative d'explication de l'inexplicable: pourquoi l'OR a-t-il publié le 9 octobre, en plein Synode sur la famille, une pleine page d'hommage à Mario Palmaro?

>>> Cf. La vérité dévoilée par le temps

 

L'auteur, Marisa Abalone, s'est concentrée sur les titres des livres cités.
J'avoue que j'y avais d'autant moins prêté attention que la capture d'écran que j'avais faite sur le site de l'OR ne permettait pas de les lire.
Voici la page en question en format pdf, et ci-contre (cliquez) l'image agrandie . (le second titre à droite en partant du haut est "L'eutanasia, diritto o delitto?").

Précisons qu'aucun des nombreux essais de Mario Palmaro n'est traduit en français. Et gageons que ni leur qualité, ni la faiblesse du lectorat potentiel, ne sont en cause (il y a trop de contre-exemples).

 

Un mystère joyeux, ainsi que l'a défini un ami

Marisa Abalone
10 octobre 2015
www.riscossacristiana.it
Ma traduction


Mystère, car nous ne savons pas à qui attribuer l'initiative de la publication sur l'Osservatore Romano du 8 Octobre d'une page dans laquelle Mario Palmaro, qualifié de «grand exemple pour tous», est rappelé avec quelques-uns de ses livres.

On ne sait pas quelle circonstance a suscité cette initiative. Sandro Magister, dans son blog Settimo Cielo, hasarde (hasarde?) l'hypothèse que le 8 Octobre ne correspondant ni à la date de naissance de Mario Palmaro, ni à sa naissance au ciel, l'auteur inconnu de cette page a voulu rappeler la publication de l'article - écrit, comme cela est souvent arrivé, à quatre mains avec son ami Alessandro Gnocchi - le plus inoubliable, paru sur Il Foglio précisément le 9 Octobre 2013.
Article scandaleux parce que, quelques mois après l'élection à la papauté de Jorge Mario Bergoglio, dans le climat général d'hosannas pour l'église pauvre de François, hôpital de campagne sortant vers les périphéries existentielles pour guérir les blessures de ce monde et s'opposer à la culture du rebut, Gnocchi & Palmaro se demandaient simplement ce qui était arrivé à la papauté, et si Petrus n'avait pas définitivement disparu derrière un vieux sac en lambeaux, une paire de chaussures noires et un crucifix de vil métal.

Mystère, en fait, la publication de ce souvenir de Mario Palmaro, également pour le choix des titres des livres qui sont présents sur la page.
Celui du livre “Il buon seme fiorirà” (La bonne semence fleurira), présenté par Gnocchi et écrit avec l'aide de tous ceux qui ont connu et aimé Palmaro, semble évident, et tout aussi évident le choix des autres, des textes de bioéthique, contre l'avortement et l'euthanasie. Clairs, vigoureux, sans le mondre "effilochage", comme tous ses écrits. Cohérents autant que lui-même était cohérent dans l'adhésion totale et inconditionnelle à la vérité, lucides devant l'identification du sophisme, la reddition qui affecte souvent le raisonnement de beaucoup.
Mais il y a aussi un livre, "Le cardinal courageux. Giovanni Colombo, soixante-huit et l'avortement", écrit par Mario Palmaro pour souligner le courage et la force de la vérité qui avaient animé le Cardinal Colombo [1902-1992, il fut archevêque de Milan, ndt], même dans des circonstances difficiles, avec une référence particulière à la bataille qu'il avait dû mener contre une opinion publique déchaînée en faveur de l'avortement, au cours des événements de Seveso et de la dioxine en 1976.

En restant dans le domaine des hypothèses, nous pourrions également affirmer que celui qui a eu l'idée et l'autorité nécessaire pour une telle publication sur le prestigieux Osservatore Romano a voulu envoyer un message clair et fort aux pères synodaux, occupés ces jours-ci à Rome à discuter de la famille. Aurait-il voulu rappeler aux évêques réunis là le témoignage d'un laïc qui par sa vie et son œuvre nous a dit l'amour et le respect pour la Tradition, pour le Magistère, pour l'Église catholique, en somme, et pour sa doctrine immuable dont pas un iota ne peut être changé?

Un mystère - comme l'a défini l'ami Silvio Ghielmi - mais un mystère joyeux.

Pas seulement et pas tant parce que nous nous réjouissons de cette initiative dans le souvenir de Mario Palmaro et de son œuvre, que parce qu'elle confirme et augmente la prise de conscience que la bonne semence fleurira.

Et s'il est vrai que la semence pour donner les fleurs et le fruit, doit macérer dans la terre et mourir, de la même manière l'histoire de Mario Palmaro, nous remplit, malgré la nostalgie, d'une attente chargée de consolation et d'espérance.