"Ratzinger, comme Dante"

Pierluca Azzaro, le traducteur de Benoît XVI en italien, qui vient justement de traduire les "Homélies de Pentling", nous parle du grand écrivain Joseph Ratzinger, qu'il ne craint pas de comparer au monument de la littérature universelle, l'auteur de la Divine Comédie.

C'est un très bel hommage (avec un bémol pour le final... que je suppose obligé)

Voir aussi:
¤ Le cadeau de Noël du pape Benoît
¤ La première "homélie de Pentling"

"Ratzinger comme Dante, nous entraîne dans une histoire d'amour"

Voyage avec le prof. Pierluca Azzaro dans les «Homélies de Pentling": clochers, gratte-ciel et cette vieille femme...


21 décembre 2015
it.aleteia.org
Ma traduction


Supermarchés, gratte-ciel et cloches. Les villes d'aujourd'hui et celles d'il y a 2000 ans, le Kosovo et Auschwitz. Ratzinger est comme cela, «il parle par images, pas par concepts. Il aime les images, ce qui a une racine théologique profonde. Les Saintes Écritures sont toutes en images, Jésus a parlé par des images, les paraboles».
Celui qui parle ainsi est «son» traducteur, le professeur Pierluca Azzaro. C'est lui qui traduit les œuvres complètes de Joseph Ratzinger - Benoît XVI en italien. Et il vient de publier la traduction des "Homélies de Pentling", dix courts textes, des homélies justemement, prononcées par le Cardinal dans les années 80 et 90, à l'occasion de périodes de repos dans la ville bavaroise. Ce livre «sert à démystifier beaucoup de lieux communs». Le premier est que Ratzinger parle «difficile». Rien de plus faux, et même «foutaise», c'est ainsi que le professeur liquide la chose. Et même, va-t-il jusqu'à dire «par moments, je dis que Ratzinger ressemble un peu à Dante. Dante, tout le monde y a accès: les enfants mais aussi les grands théologiens».
C'est un livre plein d'images: «Le but de Ratzinger n'est de se parler à lui-même, de parler de lui, de se glorifier. Il a un amour vraiment profond pour le Seigneur».

Comme le dit Ratzinger lui-même «Prier sans cesse» ne signifie pas répéter continuellement «Ave Maria», mais «avoir une passion qui m'agite constamment, comme l'amoureux qui pense toujours à la personne qu'il aime, quoi qu'il soit en train de faire».
Voilà - souligne Azzaro, «Ratzinger, dans ces homélies, donne exactement cette impression: quoi qu'il fasse, écrive, traite, toujours émerge cet amour pour Jésus. Et c'est quelque chose qui vous entraîne». Comme dans les grands films ou les grands romans d'amour: «Les textes de Ratzinger ont cette poésie, exprimant cette grande histoire d'amour avec Jésus qui est la sienne, et qui nous implique».

Le cardinal, ensuite devenu pape, «s'exalte dans les homélies, il donne le meilleur de lui-même». Et «comme tous ceux qui liront ce livre s'en apercevront, nous sommes tous, en ce moment des paroissiens de la paroisse de Pentling, de Ratzinger». Le Pape émérite lui-même, dans la préface de ce livre, nous invite à aller à la messe avec lui, et avec lui, nous mettre à l'écoute du Seigneur. Ce sont des «homélies pour les petits» dont les contenus sont «accessible à tous».

Le Professeur Azzaro nous rapporte un épisode, raconté par les élèves de Ratzinger, qui exprime bien son approche de la théologie: un jour, le jeune professeur entra dans une église et, voyant une vieille femme à genoux en train de prier, il dit: «Vous voyez cette vieille femme à genoux en prière? Eh bien, elle sait beaucoup plus de théologie que moi».
Une histoire qui rappelle cellle racontée au cours du premier Angélus du Pape François, quand une vielle femme vint se confesser auprès de lui (...)

A ce propos, évitons de tomber dans les oppositions faciles, qui plaisent tant aux médias: «Il s'est créé une opposition entre François, qui parlerait de manière simple, voire simpliste, et le pape Benoît, qui parlerait de façon châtiée, presque inaccessible. Ces homélies montrent que ce n'est pas le cas. Ces deux papes ont le but ultime de transmettre la beauté de la foi».