Une excellente analyse du Père Pedro María Reyes Vizcaíno, un prêtre espagnol, sur l'affaire de Panorama et de ses chaudes nuits romaines. Traduction de Carlota (28/7/2010)

Le prêtre y dénonce vigoureusement les incohérences et les mensonges du reportage à scandale.

J'ajoute que parmi les raisons de sa publication, une qui n'est pas invoquée mais qui est évidente, c'est la volonté, par un journal dont les tirages sont en chute, de se faire de la publicité. Une autre pourrait bien être une rivalité ou un règlement de comptes entre membres de la famille Berlusconi, le journal appartenant non pas à lui mais à l'une de ses filles, Marina présidente du groupe Mondadori (et l'on sait que Silvio Berlusconi a une vie familiale agitée...)
Sur le thème abordé, voir ici: Une nouvelle polémique

Le père Pedro María est notamment l’éditeur d’un site destiné à l’information des prêtres de langue espagnol.
(http://tinyurl.com/27crus8)



Prêtres « gay » à Rome et bonbons empoisonnés
par le Père Pedro María Reyes Vizcaíno
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Calomnier, il en reste toujours quelque chose. Cette révoltante maxime a été utilisée depuis fort longtemps contre l’Église. Déjà au IIIe siècle on disait que les chrétiens pratiquaient le cannibalisme (Ndt ils mangeaient le corps du Christ !). Et plus récemment en 1936 on a diffusé l’information que des religieuses à Madrid distribuaient des bonbons empoisonnés aux enfants. Ce mensonge fit que le 1er mai de cette année-là une foule furieuse prit d’assaut un couvent et l’incendia.

Aujourd’hui on raconte qu’il y beaucoup de curés dans la communauté « gay » de Rome. Le bobard a eu pour origine un reportage de la revue italienne Panorama dans lequel le journaliste a hypothétiquement accompagné un homosexuel tout au long des fêtes nocturnes de Rome et y a rencontré trois prêtres.

La nouvelle a servi à alimenter le scandale. Mais je crois que seuls les plus crédules peuvent se scandaliser. En effet, un des supposés prêtres avait 25 ans : comme par hasard l’âge minimum pour recevoir l’ordination sacerdotale est celui-là, selon le canon 1031. Á Rome il doit un avoir une poignée de prêtres de 25 ans. Néanmoins le journaliste de Panorama veut faire croire à ses lecteurs qu’il a connu l’un des rares prêtres de cet âge, lequel en outre a jeté aux orties ses bonnes résolutions de séminariste en à peine quelques semaines. Quel hasard!

Un autre des prêtres, semble-t-il, a montré au journaliste, dont il venait de faire la connaissance, son placard ouvert, où étaient soigneusement pendus ses habits sacerdotaux. Seuls les ingénus peuvent croire que la première chose que fait un homosexuel qui cache sa condition de prêtre dans un bar « gay », c’est de montrer les soutanes de son placard au premier inconnu venu qui entre chez lui.

L’accompagnant « gay » du journaliste a demandé à l’un des prêtres de mettre la soutane avant de commencer une relation sexuelle, ce à quoi il a donné son accord. Le journaliste pense que c’est normal qu’un « gay » qui cache sa condition de prêtre mette sa soutane à la suite d’une petite demande d’un inconnu.

Deux prêtres, semble-t-il, ont célébré la Messe à des occasions différentes sur une table ordinaire dans sa maison devant le regard du journaliste abasourdi. À ce qu’on en voit, ces prêtres sont disposés à mener une double vie mais pas au point de célébrer la Messe dans leur église ou leur couvent, sauf pour le premier inconnu qu’ils rencontrent.

On pourrait mentionner encore plus d’exemples des incohérences que contient le reportage de Panorama, et il est donc facile de conclure que tout a été un montage. Au grand déplaisir des amis des scandales cléricaux, on peut en tirer une conclusion : ce reportage doit rejoindre la liste du cannibalisme des premiers chrétiens ou les bonbons empoisonnés des religieuses madrilènes. C’est triste de voir que l’on publie ces mensonges mais cela donne à penser qu’il y a quelques crédules pour y croire (Ndt: ou mauvais esprit qui est ravi d’y croire pour se conforter d’une manière malsaine dans ses obsessions anticléricales ?).

La revue Panorama allègue qu’ils ont filmé des images avec une caméra cachée et qu’on peut les voir sur sa page internet. Ce qu’ils ne disent pas c’est que sur ces images les visages des supposés prêtres sont effacés pour qu’on ne les reconnaisse pas…ce qui permet aussi que nous ne nous rendions pas compte qu’il s’agit d’acteurs et non pas de véritables prêtres.

En 1936 les soeurs de Madrid continuèrent à prendre soin des enfants des quartiers pauvres jusqu’à ce qu’en juillet la persécution violente les oblige à se cacher. De la même façon les chrétiens du IIIème siècle ont continué à transformer les structures de la société corrompue bien qu’on les ait jetés aux lions. Devant les insultes d’aujourd’hui nous les prêtres nous continuerons à travailler pour l’amour de Dieu et au bénéfice de la société sans que cela nous importe trop qu’on nous injurie.
Pour ma part, je pense que les responsables de cette calomnie ont obtenu un bienfait, qui est celui de la prière. Le Seigneur nous a demandé de prier pour ceux qui nous calomnient (cf Lc 6,28) et moi en cette occasion j’ai déjà accompli le mandat du Seigneur. Je suis persuadé que la majorité des prêtres l’on fait aussi.