Livres d'images... Portraits de Benoît XVI (14/8/2010)

Trois peintres au moins se sont attaqués à des portraits "officiels":


3 rappel... + un "bonus"
Cliquez sur les vignettes.

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Ulisse Santini

Un portrait pour le Pape qui sourit

"Je n'aurais jamais pensé être émotionnellement si remué en rencontrant Benoît XVI", dit le peintre Ulisse Santini.
(article paru dans l'hebdomadaire CHI, Robert Allegri)

"En 1992, j'avais rencontré Jean-Paul II lors d'une audience privée, pour lui présenter un portrait que j'avais fait de lui. C'est une rencontre qui me transporta littéralement.
Je ne pensais pas rencontrer un jour quelqu'un qui ait un tel charisme. mais je me trompais.
Benoît XVI est incroyablement fascinant -d'une manière très différente de Papa Wojtyla-, mais également forte et extraordinaire."

Les mains et la voix de Santini tremblent, tandis qu'il s'exprime. Il sourit, quand il s'en rend compte.
"Benoît est gentil, ouvert, souriant. Lui parler, c'est comme parler à un ange."

Dans un précédent numéro, ce journal a montré une avant-première exclusive d'une peinture commandée par le Vatican. Une peinture destinée à être reproduite sous forme de mosaïque par des spécialistes, à Saint-Pierre, pour rejoindre la célèbre collection de portraits de papes qui orne la basilique de Saint-Paul-hors-les-murs à Rome.

Il a rejoint sa destination, à présent, mais auparavant, il a été présenté au Pape en même temps que l'artiste.

-Quelle impression avez-vous eue de Papa Ratzinger?
-Il a une personnalité radieuse (solare), quelqu'un qui sourit tout le temps. Quand il vous regarde, vous avez l'impression qu'il vous connaît en profondeur, même s'il ne vous a jamais vu avant. Il est lumineux. Quand il marche, il donne l'impression d'une lumière qui se déplace. Peut-être parce qu'il réalise qu'il est le vicaire du Christ sur la terre. Mais aussi parce qu'il émane de lui une irrésistible humanité. Quand je l'ai rencontré, j'ai ressenti le désir de l'embrasser avec une grande affection. "
-Que vous a-t'il dit?
-Il m'a fait beaucoup de compliment au sujet de la peinture. Il m'a remercié, me disant combien elle lui plaisait, tandis qu'il tenait ma main entre les siennes. Il a examiné à la fois la peinture et la mosaïque avec beaucoup d'attention, et il semblait vraiment satisfait et heureux.
-Comment s'est déroulée l'entrevue?
-Ce jour-là, il était prévu que cela se passerait à Saint-Paul-hors-les-murs. [...]
Quand le Pape arriva, tout le monde applaudit, et la peinture, ainsi que la mosaïque furent dévoilées devant lui.
-Avez-vous une idée du trait qui, dans la peinture, a davantage plu au Pape?
-Je crois que ce sont les yeux. J'ai pris soin de focaliser l'attention sur le regard de ses yeux, et je crois avoir été capable de capter une expression qu'il a semblé apprécier.
-Avez-vous rencontré des difficultés, en le peignant?
-J'ai eu du mal, car je disposais de très peu de temps. La commande remonte au mois de juillet, et on m'a dit que le travail devait être fini en octobre, afin que les spécialistes en mosaïques disposent d'au moins un mois pour le reproduire. Comme c'était en portrait en buste moyen, je devais me concentrer sur le visage, et le regard de ses yeux. J'ai eu aussi quelques problèmes avec la bouche. On m'avait dit que le portrait devait être 'sérieux', mais toutes les photos fournies par le Vatican pour mon travail le montraient souriant....
De plus, il y avait certaines règles imposées pour le portrait, ce n'était donc pas comme si je pouvais peindre ce que je voulais. Il devait plus ou moins ressembler aux autres portraits déjà exposés, le Pape devait regarder vers la droite, vers l'autel, et mêmes ses vêtements devaient avoir un certain drapé...

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Natalia Tsarkova

Le tableau de grande dimension (1,80 mètre sur 1,20) représente Benoît XVI assis sur le trône de Léon XIII qui dirigea l'Eglise catholique de 1878 à 1903, revêtu d'un manteau liturgique rouge "symbole de foi et d'amour".

Natalia Tsarkova, une russe orthodoxe de 39 ans qui a réalisé de nombreuses oeuvres inspirées de la religion chrétienne, est installée à Rome depuis une dizaine d'années. Elle a réalisé deux portraits de Jean Paul II, le pape polonais Karol Wojtyla. L'un est exposé aujourd'hui dans la cathédrale romaine St-Jean de Latran, l'autre au centre culturel Jean Paul II de Washington.
Source: AFP
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Le pape est revêtu d'une chape de cérémonie rouge, symbole de foi et d'amour...Il porte la mitre dorée, symbole du Royaume de Dieu.

La chaire de Léon XIII est décorée d'angelots, symboles de la présence de l'Esprit Saint qui inspire le Successeur de Pierre : sa pensée semble recueillie dans le volume qu'il tient entre ses mains.

L'ouverture à la Ville et au monde est symbolisée par le fond représentant la Place Saint-Pierre.

Pour l'artiste, le regard « tendre et lumineux du pontife » veut traduire la manière dont le pape guide l'Eglise catholique moderne par son enseignement limpide : le pape « grand théologien », mais aussi le pape de « l'amitié avec Dieu ».

L'œuvre a été commandée à Natalia Tasrkova par l'association « Patrons of Arts in the Vatican Museums ».
Source: Zenit
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On lira aussi ici (http://hebdo.nouvelobs.com/.. ) une interviewe de l'artiste datant de 2003, où elle explique comment elle a travaillé pour peindre le portrait de JPII.
Et ici (http://benoit-et-moi.fr/2007/... ), un reportage de la remise du tableau au Saint-Père par l'artiste, en 2007 (je n'ai malheureusement pas daté l'article), illustré par les photos de Fotografia Felici.

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Igor V. Babailov

Le plus beau des trois, sans aucun doute...
C'est à la fois un portrait très technique - par la maîtrise de l'éclairage, l'élégance du drapé de la chasuble, la beauté des détails, particulièrement les mains, la richesse du fond - et très "spirituel", par l'expression priante, pleine de lumineuse sérénité, et le ciselé du visage.
Si l'on compare avec de nombreuses photos du Saint-Père vu de profil (par exemple, celle-ci , prise par mon amie Michelle), on observe que la ressemblance est frappante, et que l'artiste a très bien restitué la finesse des traits, sans chercher à rajeunir son modèle, au contraire.

Le site de l'artiste: http://babailov.homestead.com/PopeBenedictXVIsitting.html
On l'y découvre lors d'une audience générale au Vatican, "croquant" le Saint-Père dans des esquisses très vivantes destinées sans doute à servir d'étude préliminaire pour son tableau.

L'oeuvre était un cadeau d'anniversaire pour les 80 ans du Pape, et lui a donc été offerte le 16 avril 2007, au cours de son voyage aux Etats-Unis. Igor Babaïlov avait commencé à y travailler 18 mois plus tôt, et s'était rendu à Rome, où le Saint-Père, malgré ses multiples engagements, lui avait concédé "une demi-douzaine de séances de pose".
Dans une interviewwe accordé au Daily Telegraph en avril 2008, l'artiste expliquait qu'il souhaitait ouvrir une "fenêtre unique sur l'âme de son modèle", et créer une image réaliste, mais aussi communiquer le pouvoir intérieur qui lui permettait d'inspirer des centaines de millions de personnes dans le monde.
Et d'ajouter: "There is this special aura about him. When he touches you, something special happens in the room." (il y a cette aura particulière qui l'entoure. Quand il vous touche, il se passe quelque chose de spécial dans la pièce)

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Une surprise pour le pape Benoît !

300 drapeaux jaunes et blancs du Vatican claquent au vent le long de Pennsylvania Avenue, un peu avant l'arrivé de Benoît XVI. Lorsqu'il arrivera à ses appartements, à la Nonciature apostolique, sur Massachusetts Avenue ...le pape devrait découvrir, accroché au mur, un portrait de lui grandeur nature par le grand peintre russe émigré, Igor Babailov.
Mgr Pietro Sambi, le Noce apostolique, dit que le portrait capte la timidité, la force, et la présence presque physique du pape, avec des couleurs d'or léger se fondant dans l'obscurité. La figure du Christ Ressuscité dressée au-dessus du pape Benoît, est à sa place pour rappeler qu'il est le Vicaire du Christ.

[..] le portrait, qui a été peint aux Etats-Unis,.. marquera l'occasion de la visite du pape pour un grand nombre de générations dans le futur.
Par son style, il rejoint la tradition des grands artistes de la Renaissance. Il y parvient en saisissant avec amour les traits de l'être humain, depuis le feu calme dans les yeux du pape jusqu'à la description réaliste de ses doigts. À peine perceptible à l'arrière-plan, on devine le dôme de Michel-Ange, Place Saint-Pierre, un ciel légèrement plus lumineux autour de la chasuble de Benoît XVI, et, en-dessous, trois bougies allumées honorant la Sainte-Trinité et, reflété dans leur lumière, les pages du Missel avec les textes de la bible.
(Source: http://www.michaelnovak.net/ )

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Et un bonus!

J'espère ne choquer personne en ajoutant cette "caricature", trouvée sur ce site: http://www.toonpool.com/... .
En général, je n'aime pas le genre de la caricature, qui me rappelle trop "Charlie Hebdo", et qui est au dessin ce que le rap est à la musique: la plupart des caricatures sont méchantes, et blessantes pour leurs "cibles".
Dans le meilleur des cas, elles peuvent paraître, à juste titre, irrespectueuses.
Or, ici, il n'en est rien. L'auteur a étonnamment réussi à capter la gentillesse espiègle (et même le côté enfantin si attachant) de son "modèle", depuis l'implantation des cheveux, si caractéristique, jusqu'au vaste volume crânien (!) - suggéré par la fragilité du haut du buste - et à la lumière des immenses yeux clairs au regard vif et pénétrant.
Je dirais, comme un commentaire du site: he is so cute...

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