Les confidences d'un ancien étudiant du Pape, et le contenu, expliqué par le rapporteur général, Mgr Koch (1er/9/2010)

Source: Radio Vatican en italien, et l'OR, grâce à Raffaella.
Mes traductions.

 



Ratzinger , un professeur attentif et gentil: souvenirs des années d'université de Mgr Jaschke , un ancien étudiant du Pape
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Avec la célébration de la messe suivi par un moment de convivialité, le "Ratzinger Schülerkreis", ou traditionnelle rencontre estivale des anciens élèves de Benoît XVI, a pris fin dimanche dernier à Castel Gandolfo. Le séminaire qui a duré trois jours, à huis clos , a examiné l'interprétation du Concile Vatican II et a été suivi par une quarantaine d'anciens élèves . L'un d'eux , l'évêque auxiliaire de Hambourg , Mgr Hans-Jochen Jaschke , s'est entretenu avec le Père Bernd Hagenkord, directeur de l'antenne allemande de Radio Vatican, se rappellle ses années de doctorat avec le Professeur Ratzinger :

R: Quand j'ai commencé mon doctorat , c'était en 1970. Je suis arrivé à Ratisbonne pour travailler avec le professeur Ratzinger , je m'intéressais particulièrement à la pneumatologie . Puis , dans un cours avec lui, je me suis passionné pour Irénée de Lyon , le grand théologien du IIe siècle et père du dogmatisme chrétien . Nous étions de nombreux doctorants , plus ou moins vingt personnes , et nous rencontrions le professeur Ratzinger une fois par mois . Nous commencions toujours par la messe , puis nous nous réunissions jusqu'à midi et l'un de nous racontait l' avancement de ses travaux . Voilà, c'était la principale forme de son accompagnement professionnel pour nous. Bien sûr, nous pouvions lui poser des questions . Pour ma part, j'ai toujours été quelqu'un d'assez discret. Je suis allé le voir quand j'ai eu presque fini . Il m'a donné quelques suggestions , de faire quelques coupes dans mon travail. En bref , il me disait à chaque fois : "Ça va bien", d'une manière toujours très agréable. Et je pense que je n'ai pas été déçu ...

Q: Le "Ratzinger Schülerkreis" existe maintenant depuis de nombreuses années. Comment pouvons-nous l'imaginer , comme une séance académique ou un rassemblement de vieux amis ?

R: C'est un mélange entre "club d'anciens" et "rencontre universitaire". Nous avons tous grandi , nous nous connaissons depuis longtemps. Cette "Schülerkreis", à l'origine, c'est nous les étudiants qui l'avons fondée . Puis un jour, nous avons invité notre professeur devenu archevêque de Munich, Joseph Ratzinger . Depuis qu'il est Pape, c'est lui qui a pris l'initiative et il a commencé à nous inviter à Rome . Même si aujourd'hui, nous parlons avec le Saint-Père , toujours d'une manière amicale , à un certain point, il redevient notre ancien professeur ... Nos rencontres ont toujours un thème: cette fois , le thème était le Concile Vatican II et son interprétation dans le sens de la réforme et non de la discontinuité. Nous avons entendu des exposés sur cette question , nous avons discuté avec lui et entre nous . Samedi dernier, le Saint-Père a eu un peu de temps pour nous , nous avons fait deux groupes , un le matin , un l'après-midi . C'était presque revenir très loin en arrière, à l'un des cours que nous avions avec lui . Il a dirigé la rencontre , il a écouté très attentivement et est ponctuellement intervenu . C'était une discussion très agréable , sobre et amicale .

Q: Cette fois, il y avait aussi de jeunes théologiens, si j'ai bien lu , ils n'ont jamais étudié avec le professeur Ratzinger ...

R: Oui , depuis quelques années nous nous efforçons d' élargir notre Schülerkreis , nous voulons la rendre plus jeune. Mais avec une distinction : les rencontres avec le Pape sont seulement pour les anciens membres . Nous ne voulons pas que la vieille " Schülerkreis " perde son identité d'origine. Dans ces trois jours, nous avons rencontré les jeunes théologiens à Rome . Nous avons discuté de manière intensive sur Vatican II et nous avons plutôt approché leurs positions. Certes , s'il y a dix jeunes nouveaux , il est nécessaire de bien les connaître et de voir si un dialogue théologique peut naître . Dimanche dernier, enfin, le Saint-Père a présidé la messe, puis nous avons pris le petit déjeuner ensemble. Les jeunes théologiens ont participé au petit-déjeuner , ils ont donc été inclus dans le groupe . Et au cours de l'Angélus , ils ont brièvement rencontré le Pape, qui a serré la main chacun d'eux .

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Le rapporteur Mgr Koch raconte l' expérience de la rencontre de Castel Gandolfo
Un débat vif et riche d'interventions

"Fidélité à la tradition , ouverture au futur : c'est l'interprétation la plus correcte de Vatican II , qui reste la Magna Charta de l'Eglise pour le troisième millénaire".
Tel est ce qui ressort de ce qu'on appelle le Ratzinger Schülerkreis selon l'archevêque Kurt Koch , rapporteur principal de la rencontre du Pape avec ses anciens élèves qui a eu lieu 27 au 30 août à Castel Gandolfo . Le nouveau président du Conseil pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens , a parlé à notre journal d'une "expérience concrète, vivante , positive" et résume le contenu des deux rapports qu'il a exposés le samedi 28 août.
"Dans le premier - dit-il - j'ai proposé une réflexion sur la façon de lire et d'interpréter le Concile Vatican II , en indiquant la priorité d'une herméneutique de la réforme. Une question que j'ai reprise et développé dans le deuxième exposé, approfondissant en particulier la Constitution Sacrosanctum Concilium sur la Liturgie , justement pour montrer concrètement comment mettre en œuvre une herméneutique de la réforme " .
Les deux exposés , explique-t-il , "ont été suivis d'un débat de plus d'une heure , très intéressant et plein de contributions importantes" . Selon Mgr Koch "on a pu saisir l'importance de la dimension spirituelle de la vie chrétienne , dans tous ses aspects . Et de mon point de vue, cela vaut aussi dans le dialogue œcuménique qui constitue le champ d'application le plus direct du travail qui m'attend". C'est justement, "l'aspect concret qui a rendu la discussion très utile pour le travail de chacun" .
Les paroles encourageantes que lui a adressées Benoît XVI lors d'une audience privé, le 30 août, sont là pour le confirmer. "Nous avons parlé - a dit l'archevêque - de mon nouveau défi oecuménique parce que le Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens n'est pas une entité unique, mais a un mandat du Pape pour voir comment ce dialogue pourrait se développer dans l'avenir " .
Entrant dans le détail de ses deux exposés, Mgr Koch a expliqué que le premier , centré sur "Vatican II entre tradition et innovation " était divisé en sept points:
. une histoire de réception, et non-réception
. herméneutique de la réforme dans une continuité fondamentale
. rupture de la tradition du Concile?
. retour aux sources et aggiornamento
. critères d'une herméneutique de la réforme (interprétation intégrale des textes conciliaires , unité de la dogmatique et de la pastorale, pas de division entre l'esprit et la lettre )
. amplitude et plénitude catholiques; l'héritage du Concile dans les défis actuels
. la réforme de l'Église comme tâche spirituelle

Pour le deuxième rapport sur "la réforme post-conciliaire de la liturgie entre continuité et discontinuité ", Mgr Koch a suivi un schéma en huit points.
"Je suis parti - explique-t-il - du constat que la liturgie est le cœur de l'herméneutique conciliaire , pour traiter ensuite la phénoménologie et la théologie de la liturgie
. la liturgie dans son développement organique ( avec le principe de la participation active de tous les fidèles dans la liturgie et le principe de faciliter la lisibilité et la simplicité des rites )
. lumières et ombres dans la liturgie post-conciliaire
. protection du grand patrimoine de la liturgie
. nécessaire réforme de la réforme , fondée sur la primauté christologique,
. unité du culte neotestamentaire avec la Liturgie neotestamentaire
. la liturgie et les religions chrétiennes
. dimension cosmique de la liturgie .
. Enfin , la revitalisation du mystère pascal a été le dernier thème présenté, avant les conclusions . "

(© L' Osservatore Romano 1er Septembre 2010)