Jeu de mots réjouissant... mais peut-être aussi réalité. Carlota a traduit un article de l'agence Zenit, reproduit sur le portail espagnol Religion en Libertad. (22/9/2010)

Carlota:


Voici un texte sur la "dépression post-papale" des Anglais, bien sûr un jeu de mot, mais pour nous qui sommes catholiques et qui étions à Paris pour la venue du pape, nous l'avons sans doute eu un peu cette dépression post-papale, alors des Anglais, et une visite vraiment d'état avec les honneurs militaires, etc.
Que de fatigues pour le Pape de 83 ans, mais aussi que sa mission est indispensable! Personne sur 7 milliards d'individus, sinon lui , qui ose ou peut parler dans de telles condition, et dire que l'Eglise catholique n'est pas rien, qu'elle est tout - c'est pour cela que les méchants en ont si peur et veulent tant la combattre.


Il est sans doute trop tôt pour faire le bilan du voyage du Saint Père en Grande Bretagne, et d’ailleurs le terme bilan qui fait penser à des chiffres n’a rien à voir avec l’Église mais il est évident qu’une telle visite ne peut laisser personne indifférent.
Un journaliste britannique résidant à Rome et notamment correspondant du Catholic Herald, Edward Pentin (cf. La BBC cathophobe ), a notamment déclaré: « Pour moi, personnellement en tant que catholique britannique, voir le vicaire du Christ passer devant des lieux aussi familiers que le Palais de Buckingham et donner sa bénédiction à Hyde Park, a été une expérience presque surréaliste et quelque chose que je n’aurais jamais imaginé pouvoir arriver à voir » (article complet ici ).
Et Anna Arco, vaticaniste britannique a dit: "Beaucoup de Britanniques sont affectés par la dépression post-papale ou le pourquoi d’un si grand succès".
En effet les Britanniques ont vu directement le Pape et « les choses comme elles sont » et non plus ce qu’un certain journalisme a voulu présenté. Voilà ce qu’en a écrit Luis Badilla, de Zénit (original de l'articleici ).

Ma traduction:

Anna Arco, vaticaniste britannique, collaboratrice de nombreuses publications spécialisées a avoué souffrir du « PPD » c'est-à-dire de la Post Papale Depression. Peut-être parmi la quantité d’articles écrits en ce moment pour faire un bilan des 4 jours de Benoît XVI, il n’y a pas de meilleur jeu de mot pour donner une mesure même si elle n’est qu’immédiate, de ce qu’a été la dimension du succès pastoral, ecclésial, spirituel et humain de la visite du Pape.

Les premiers surpris d’un si grand succès, selon ce qu’écrit aujourd’hui Fiona Ehlers dans le Spiegel (en ligne), pas toujours tendre avec Benoît XVI, sont les citoyens du Royaume Uni. D’un extrême à l’autre du tissu social, se faufile, même parmi les critiques (et malgré leur « mais ») une seule idée, celle de Damian Thompson (cf. Sociologie des "protest the pope" ) dans le Telegraph : « Un véritable triomphe personnel ».

Pourquoi ?
Les raisons sont multiples, mais la première est une seule : Les Britanniques ont vu « les choses comme elles sont », la vérité, et non plus ce qu’un certain journalisme très chic, cultivé et aux signatures illustres, a vu pendant des mois ; parfois contre toute évidence et en ne respectant pas toujours la vérité.
Ils ont « vu » le Pape (des centaines de milliers de près et quelques millions par l’intermédiaire de la télévision). Ils ont « écouté parler » le Pape, en diverses circonstance, et sur beaucoup de sujets qui sont importants pour les personnes simples qui ont soif de réflexion et de sérieux. Ensuite, il y a une autre raison qu’on ne doit minorer : la société britannique et toutes les autres sociétés européennes, traversent une période, déjà très longue et dévastatrice, de superficialité existentielle, et elle ressent en profondeur, avec douleur et affliction, l’absence d’un projet, de futur, d’utopie, en un mot : d’humanité (et d’humanisme), à l’intérieur de ce qui est pour chacun, personne, est non pas seulement citoyen, électeur, utilisateur ou consommateur.

Benoît XVI n’est pas allé à la conquête des bulletins de vote ; vendre des parfums ou des voitures de grosses cylindrées ; promouvoir un improbable format télévisé ou dire le contraire de ce qu’il pense. En définitive, comme a dit son porte-parole, le Père Federico Lombardi, il est allé proposer « le message de la foi comme quelque chose de positif », proposer des réflexions pour pouvoir discerner, pour pouvoir comprendre la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui historiquement, comme société, comme monde, face aux grands défis d’aujourd’hui et du futur, les valeurs vers lesquelles nous pouvons nous orienter, les risques qui peuvent aussi nous faire perdre le sens des valeurs essentielles.