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LE SEUL LEADER MONDIAL
 

Vous devinez de qui il s'agit... non, ce n'est pas l'élu des médias! Carlota a traduit un article très politiquement incorrect du journal espagnol La Gaceta. (26/8/2011)




 
 

Carlota écrit en préambule:

Voici un texte sans doute plus politique que de spiritualité contemplative, écrit par un journaliste espagnol très connu Carlos Dávila (*) qui revient sur la couverture médiatique des JMJ. Je confirme en ayant lu dans les kiosques les différentes couvertures de la presse espagnole pendant toute la semaine (de l’ABC et la Razón qui ont fait du bon travail dès le départ, à d’autres qui ont pris le train en marche voire l’ont complètement raté), et en «zappant » les chaînes TV pour trouver les « bonnes » informations.
Le « procès » que l’auteur fait aussi au gouvernement espagnol actuel notamment en ce qui concerne son combat acharné contre les valeurs non négociables prônées par l’Église, a sa raison d’être, sans aucun doute. Mais je crois qu’il ne faut pas faire d’angélisme de notre côté des Pyrénéens car les attaques existent aussi tout autant mais d’une manière plus feutrée. Je pense notamment à l’idéologie du « genre» (devenue « vérité scientifique scolaire ») qui devrait être enseignée à nos lycéens à la rentrée 2011. Les protestations des parents sur ce programme agacent, lit-on dans la presse, le ministre de l’Éducation dite Nationale. Dans quel pays vivons-nous, nous aussi !

Original ici www.intereconomia.com/noticias-gaceta/ :




Le seul “leader” mondial

En ces temps de vaine, inexistante instance de niveau mondial, il est possible que Benoît XVI soit le seul au monde à avoir une capacité d’attraction qui ne fait aucun doute. Subjuguant.

Je romps ma promesse d’absence jusqu’au mois de septembre, car vraiment, ce qui est arrivé cette semaine en Espagne dépasse largement les limites d’une visite pastorale selon les usages coutumiers à l’Église Catholique. Personnellement j’ai été surpris par la rareté, parfois l’absence totale d’attention que la Presse étrangère a consacré au Pape à Madrid. Ce jeudi, deux journaux d’origine conservatrice comme le sont le Figaro en France, et le Frankfurter Allgemeine Zeitung en Allemagne, ont expédié la première journée espagnole de Benoît XVI avec une mesquine attention. L’Allemand ne considérait pas comme une nouvelle méritant une première page les messages percutants, profonds et plein d’intentions que son compatriote bavarois offrait alors qu’il se trouvait à Madrid. Ces exemples peuvent représenter la parcimonie assez endogène avec laquelle ces journaux s’occupent des évènements qui n’ont pas comme base leur territoire, ce serait l’explication la plus banale, mais non, la partie de football Real Madrid-Barcelone et sa séquelle d’incidents insupportables, a eu, oui, plus d’espaces dans ces mêmes journaux.

Haines médiatiques
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En dehors cependant de cette preuve, j’ai envie de faire quelques considérations y compris politiques (ce qui a toujours été mon domaine de prédilection dans le journalisme) en suivant le fil de ce qui a été dit avec tant de sagesse par le Pape, de la réception plus intime que publique, qu’ont eu ses messages, au sein du Gouvernement laïciste radical de Rodríguez Zapatero, des agressives et intolérantes réponses des athées militants et aussi de quelque exemple de comment des médias espagnols glosent les tenants et les aboutissants de la trajectoire papale en Espagne.

Je commence par ce dernier chapitre qui me rend réellement perplexe. Je laisse de côté la haine prévisible, mais aussi intrinsèquement cynique (une de leur maison de production a été dépositaire exclusif des images du Pape) que le groupe que préside le multimillionnaire marxiste Jaime Roures (**) a déchaîné contre tout ce que suppose, non pas le catholicisme, mais surtout le concept même de Dieu transcendant. On la croyait exilée de notre société, cette rage destructrice de la gauche, mais elle a ressurgi et avec quelle force, avec quel soutien de la part du Gouvernement qui lui a donné rien de moins qu’une chaîne de télévision !

Naturellement le journal El País a accompagné son odieux collègue Público (**) dans cette persécution furieuse d’une manière insolite (ndt je pense qu’il faut le lire comme une ironie !) mais ce qui a été une surprise, par exemple, c’est le traitement qu’a fait de l’évènement celui qui est supposé encore aujourd’hui être un journal du centre droit catalan : La Vanguardia (ndt sans doute l’un des plus anciens journaux espagnols, édition en castillan et en catalan). Vendredi dernier, un rédacteur de Madrid écrivait textuellement que l’image de Madrid avait été celle d’une ville intolérante, rien de moins, envers les anticatholiques. C'est-à-dire que les pauvres pèlerins, parce qu’ils avaient envie, - manquerait plus que cela - de se promener à la Puerta del Sol (***) et même, parce qu’ils en avaient le goût, se sont mis à réciter sur les lieux mêmes les prières de leur choix, ce sont eux qui ont été intolérants face à une tribu de déguenillés pleins d’insultes, agressifs, féroces qui menaçaient des gamins avec d’extraordinaires et pieuses prières comme celle-là : « Nous, on va vous brûler de nouveau comme en 36 ». Intolérants dit cette cruche catalane aigrie à Madrid. Dans quel pays vivons-nous!

Le Gouvernement de son côté a avalé des couleuvres, ces jours-ci. Le sourire grossier de Zapatero durant la cérémonie d’arrivée à l’aéroport de Barajas, reflétait, comme aucun autre instantané, l’horreur méprisante produite sur ce Gouvernementpar les mots tenaces de Benoît XVI en faveur de la vie et de la dignité humaine, et en faveur, surtout de la liberté. Cette dénonciation : « il y en a qui croient qu’ils ont le droit de décider qui doit vivre » a été une condamnation directe, sans palliatifs, de la Loi de l’Avortement Libre produit par l’anticatholicisme combattant [I] de Zapatero. Cela a été aussi un avertissement, ensuite répété à domicile durant l’audience que le Pape a concédé (Jamais ce verbe n’a été mieux utilisé) sur la loi-euphémisme de la mort digne, enveloppe illégitime, que prépare ce Gouvernement à l’agonie à la vieille (fasse qu’il en soit ainsi) de terminer son pesant mandat.

Rappelez-vous à ce sujet que, il y a quelques jours, Ramón Jáuregui, un ministre qui semble-t-il se dit catholique, quoiqu’on ne sache pas à quel niveau, informait le Pape de ce qu’il ne s’avise pas à formuler une quelconque critique à l’égard de son Gouvernement. Mais dans quel pays vivons-nous ! Qu’est ce qu’un ministre d’un Gouvernement en USI (ndt Unité de Surveillance Intensive) pour limiter la liberté d’expression de la plus puissante, influente et bénéfique Église du monde ? Ces socialistes sont tellement habitués à poursuivre celui qui ne pense ou n’agit pas comme eux que, dans le comble de l’audace totalitaire, ils ont la grossièreté d’exiger que les autres s’expriment comme il leur semble. Bien sûr que le Pape, comme disent les personnes de bonne éducation, a fait à Jáuregui et à son président, un “nullus casus omisus”. Il a dénoncé le manque de liberté, il a proclamé la valeur intouchable de la vie, il a présenté une photographie comme personne de la persécution dont souffrent les catholiques dans « l’Europe sécularisée »”, - que dire de l’Espagne !, et il a demandé à tous, aux jeunes plus encore, « qu’ils n’aient pas honte du Seigneur ». Cet homme n’est pas venu ici pour remplir une formalité et encore moins pour rester en bonne relation avec un Gouvernement qui pendant huit ans a essayé d’enlever de la peau des Espagnols tout indice de racine chrétienne de notre culture.

Un dirigeant qui subjugue
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Quiconque avec le minimum de sensibilité intellectuelle aura été remué par l’énorme, pantagruélique, capacité de réflexion du Pape. Dans un pays comme le nôtre où comme nous l’avons démontré récemment dans La Gaceta, le plus remarquable c’est le désert intellectuel (ndt: Pas qu’en Espagne, Estimé Don Carlos !) dans lequel nous a porté des années et des années de destruction socialiste (ndt: Bis repetita, Estimé Don Carlos, et même sans qu’il s’agisse de socialistes…) dans l’éducation et dans l’enseignement, l’architecture de la pensée du Pape apparaît comme un luxe pour tous, même aussi pour ceux qui ne se considèrent pas strictement catholiques. Ses discours sont remplis d’arguments privilégiés, pleins d’humilité chez un professeur d’université dont la renommée a traversé les frontières. Ici en Espagne, le plus grand signe de notre distinction actuelle est la grossièreté culturelle (ndt: bis repetita, encore, Don Carlos!) aujourd’hui représentée jusqu’à la nausée par des prétendus indignés que veulent copier des communistes les plus ringardisés, ou quelque sot membre du Parti Populaire (ndt l’UMP espagnol) qui pense ainsi, dans son impéritie, qu’on va le respecter un minimum et qu’il ne va pas être l’objet des diatribes les plus abjectes.

Il m’est agréable finalement de souligner que cet Allemand obstiné et sage n’est pas venu en Espagne pour flatter les jeunes, les combler de compliments comme s’il s’agissait d’un vendeur de produits de beauté féminine ou d’hormones musculaires pour les rondeurs du physique des bellâtres de gymnase, non, le Pape a proclamé les généralités de sa Vérité que des millions de personnes partagent dans le monde et qui n’est pas, parfois, particulière confortable. C’est le Pape que certains appellent Ratzinger comme si ce nom de famille prestigieux en Bavière était synonyme d’un inquisiteur implacable (****). Rien de plus éloigné de la réalité : En ces temps de vaine, inexistante instance de niveau mondial, il est possible que Benoît XVI soit le seul au monde à avoir une capacité d’attraction qui ne fait aucun doute. Subjuguant.

* * *

[I]: Oui, nombreux sont ceux qui, se croyant des dieux, pensent ne pas avoir besoin d’autres racines ni d’autres sources qu’eux-mêmes. Ils voudraient décider eux-mêmes ce qui est vérité ou pas, ce qui est bien ou mal, le juste et l’injuste ; décider ce qui est digne de vivre ou peut être sacrifié sur l’autel d’autres préférences ; marcher à chaque instant au hasard, sans but préétabli, se laissant guider par l’instinct du moment. Ces tentations sont toujours aux aguets. Il est important de ne pas y succomber car, en réalité, elles mènent à quelque chose d’aussi évanescent qu’une existence sans horizons, une liberté sans Dieu. (Fête d'accueil des jeunes, Plaza de Cibeles, jeudi 18 août 2011)




Notes de traduction

(*) Carlos Dávila Pérez de Camino (né en 1948) est directeur du périodique La Gaceta et directeur de publication du groupe Interconomia qui se revendique pour de le libéralisme et se dit fier d’être de droite. Il a été chroniqueur politique dans des journaux comme Diario 16, la Razón, ABC et journaliste à la televisión espagnole. Il a écrit de nombreux livres.

(**) Jaume Roures Llop (Barcelone 1950) est actuellement propriétaire à 1/3 du Groupe Mediapro dont fait partie le journal Público (un exemple de blog hébergé par ce « remarquable » journal ici ; et même , l’article sur l’accueil par les petits « gardes suisses » à l’aéroport de Barajas est plein de fiel – En bref on les a endoctrinés !) et la chaîne La Sexta. Roures a récemment coproduit le dernier Woody Allen qui se passe à Paris (et qui a au générique une certaine Dame Bruni). L’argent n’a vraiment pas d’odeur!

(***) La presse espagnole signale ce jour que des pèlerins français de Normandie ont porté plainte le 19 août contre des « indignés » et le journal la Croix précise qu’ils étaient en partie originaires du diocèse de Coutances dont une jeune fille en fauteuil roulant.

(****) Dans l’une des plus célèbres avenues madrilènes, j’ai vu dans une vitrine devant laquelle ont du passer des centaines de milliers de JMJistes, l’un à côté de l’autre, le livre « Lumière du Monde », le « Jésus de Nazareth » et un ouvrage de Juan José Tamayo, ce dernier livre sans doute pour faire bonne figure en matière de pluralité éditorialiste. En effet il s’agissait de « Juan Pablo II y Benedicto XVI. Del neoconservadurismo al integrismo », RBA, Barcelone, 2011. L’auteur est un théologien lié à la théologie de la libération que l’on retrouve sur le portail de « Redes Cristianas» qui fait partie des 150 associations signataires de l’appel collectif à la manif. du 17 août. Mais je ne crois pas que beaucoup de pèlerins soient repartis avec cet ouvrage dans leur « mochila » rouge et jaune !




 



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