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RATZINGER ET LE GRAND SÉDUCTEUR
 

Ou l'art de dire l'essentiel en peu de mots! "L'attraction de l'Evangile doit aussi quelque chose à la crédibilité de celui qui l'annonce". (26/8/2011)

Un article qui semble fait pour répondre aux doutes que j'exprimais ici: JMJ: ce n'est pas ce pape qu'on vient voir .




 
 

Aucun journaliste français n'a, à ma connaissance, le courage de faire cette constatation, d'une évidence qui crève pourtant les yeux. Par peur de passer pour ringard, sans doute, il est de bon ton de manifester envers le Saint-Père un scepticisme distancié, condescendant.
Le discours récurrent est: "Les JMJ ne sont pas d'un Pape".
Traduction: "Ce pape, ou un autre....".
Cela me fait penser aux élèves qui, s'ils réussissent un concours, ne le doivent qu'à leur travail et à leur génie, mais s'ils échouent, n'ont pas de mots assez sévères pour incriminer les insuffisances du professeur.
Je suis donc particulièrement heureuse de lire, non pas ce compliment, mais cette évidence (et aussi, le rappel que, contrairement à ce que j'ai lu partout, ces jours-ci, Cologne était déjà pleinement des JMJ-Benoît XVI, et furent un grand succès) ailleurs que sous ma très modeste plume , mais sous celle, prestigieuse, de Vittorio Messori, le seul écrivain ayant co-signé un livre avec deux Papes!!




 

Ratzinger et le grand séducteur
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L'épreuve du feu, ce fut la première fois, à Cologne. Avec l'avantage de jouer à domicile, donc? Ceux qui parlent ainsi ignorent comment, dans les Länder allemands d'aujourd'hui, on juge un prêtre bavarois plus qu'octogénaire. Un survivant, un vieux superstitieux qu'on peut tolérer, en attendant qu'il cesse de gêner. Mais même dans le monde "papiste", beaucoup étaient convaincus que les journées mondiales de la jeunesse s'identifiaient avec Wojtyla, et son charisme explosif: comment un professeur de théologie réservé pouvait-il en recueillir l'héritage? Nous savons ce qui s'est passé: des masses de jeunes encore plus compactes, un enthousiasme non seulement pour l'évènement lui-même, pour la joie de vacances avec des jeunes du même âge, mais pour le Protagoniste lui-même, pour ce petit homme (omino) tout blanc, cheveux compris. Voyant ces foules bruyantes devenir attentives et silencieuses quand il parlait, certains ont commenté: "Wojtyla on le regardait, Ratzinger, on l'écoute". Un paradoxe, bien sûr, et comme tel, exagéré. Mais peut-être avec un fond de vérité. De toutes façons, c'était clair: les JMJ n'allaient pas mourir avec Jean-Paul II, ses papaboys (et pas seulement) l'avaient accueillis comme le successeur adéquat.
Une conviction qui se renforça à la seconde épreuve, à Sidney, où la distance ne découragea pas les jeunes, ni n'éclipsa l'"appeal" de ce petit grand octogénaire.
Et à présent, Madrid, avec le scenario de foules et de ferveur qui se répète.
Le "mérite" de Joseph Ratzinger, ces succès? Il s'offenserait, rien qu'à y penser. II dirait qu'il n'est qu'un pauvre instrument, seulement le porte-parole de Celui qui est le grand séducteur. D'accord, l'humilité doit être admirée: mais nous, nous pouvons ajouter que l'attraction de l'Evangile doit aussi quelque chose à la crédibilité de celui qui l'annonce.

(Il Corriere della Sera, ici, ma traduction)




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