Actualités Images La voix du Pape Visiteurs Livres Sites reliés Lu ailleurs Index Recherche
Page d'accueil Actualités

Actualités


Pie XII vénérable Noël Statistiques du site Le Pape et les artistes Retour des anglicans République tchèque Un an déjà Le blog du P. Scalese Navigation Dernières entrées

L'encyclique incomprise des cathos de gauche

... et des verts. Une analyse (remarquable) d'Antonio Gaspari. (31/8/2009)

C'est la meilleure analyse de Caritas in Veritate que j'ai lue à ce jour, très loin des clichés et des généralités qui n'apprennent rien et ne servent que de faire-valoir à leur auteur....
C'est celle-là même que j'aurais voulu faire!
Elle est signée du journaliste catholique italien Antonio Gaspari, dont j'ai déjà traduit des articles ici, et et qui collabore au site Zenit en italien. En 2007, il s'était indigné de l'attribution du prix Nobel de la paix à Al Gore, "un homme de l'impérialisme contraceptif" (http://benoit-et-moi.fr/2007/... ). Il était à l'époque présent d'une association Chrétiens pour l'environnement, "mouvement international engagé à faire connaître la doctrine sociale de l'Église et en particulier à pratiquer les lois de l'écologie humaine et du bien commun, selon l’enseignement des papes": le lien vers le site internet ne fonctionne plus.

« Caritas in veritate ».
Catho-communistes et verts feignent de ne pas comprendre
Antonio Gaspari
-----------------
Texte original:
http://www.rassegnastampa-totustuus.it/... ; ma traduction
ragionpolitica.it mardi 21 juillet 2009
---------------
L'encyclique Caritas in veritate est extraordinaire par l'innovation et le progrès dans le débat économique. Elle dépasse le dilemne entre marché et État, tire un trait sur les idéologies contraires au développement, rétablit la centralité de la personne et de la famille dans le progrès des nations et propose une révolution sociale en passant de la solidarité à la fraternité.

Toutes les grandes nouveautés de l'encyclique ont été accueillies par un silence insolite autant que significatif de la part des Catho-communistes (*), post-communistes, verts, associations écologistes et radicaux. Silencieux aussi les défenseurs des théories malthusiennes. Il s'agit d'un silence assourdissant, compte tenu de la clarté avec laquelle Benoît XVI affronte les questions centrales du débat économique et social.

Face aux multiples commentaires, quelques-uns pragmatiques, d'autres confus, certains précis et prêts à relever les défis de Caritas in veritate, il est nécessaire de réaffirmer quelques-uns des points fondamentaux de l'encyclique.
Caritas in veritate, annule toutes les idéologies anti-développement, expliquant en détail que le progrès humain et intégral est vocation et fait parti du dessein de Dieu (n° 14, 16, 17, 18, 29 et 30). Toute la réthorique sur le développement qui pollue, sur la nécessité de la décroissance, sur les théories de Vandana Shiva et d'auteurs comme Serge Latouche), que même la presse catholique héberge depuis des décennies, sont balayées.

Le second point fondamental et la clé pour comprendre le sens de l'encyclique est dans l'explication que les politiques anti-vie et les idéologies relativistes qui les ont accompagnées, sont les causes principales de la crise. Des politiques et des idéologies qui ont produit un désastre social atteignant un milliard de jeunes en moins (les Nations Unies calculent qu'au moins 45 million d'avortemnts légaux se sont produits tous les ans lors du dernier quart de siècle). Ceci signifie une réduction radicale de tous les projets de développement et une augmentation conséquente des coûts, surtout en ce qui concerne les impôts, le système de santé, la protection sociale et les retraites.

L'idée de suppléer à l'hiver démographique en développant l'immigration pénalise les pays en développement et crée de considérables problèmes d'intégration. L'encyclique réaffirme de manière forte et claire qu'il ne peut pas y avoir de développement économique et social sans croissance démographique et soutien à la famille naturelle. En particulier, il est expliqué que toute approche au développement doit repartir d'une conception anthropologique qui mette la personne et la famille au centre de chaque priorité (n° 15, 28, 44).

Un autre point sur lequel l'encyclique est innovatrice concerne la question de l'environnement. Aucun document du magistère n'avait jamais dénoncé de manière aussi explicite l'idéologie verte qui a tenté d'effacer le Créateur et de réduire l'humanité à une valeur inférieure à celui de la flore et de la faune. Les mots utilisés par Caritas in veritate sont très clairs pour repousser l'environnementalisme et pour promouvoir l'écologie humaine. Dans ce cas aussi, il est souligné squ'on ne peut pas défendre l'environnement si on ne sauvegarde pas la personne humaine et la famille (n°48, 49, 50).

Décisif aussi le passage dans lequel l'encyclique dépasse le concept "buoniste" de solidarité générique et indique la fraternité comme ligne conductrice pour réaliser la révolution sociale nécessaire afin de ramener le développement dans le monde. Pour Benoît XVI le concept "buoniste" de solidarité est trop limitatif et il n'engage pas intégralement la communauté humaine et l'Église, dans la sollicitude pour l'autre. La fraternité entendue comme charité dans la vérité signifie aimer l'humanité, exprimant un amour gratuit, qui signifie donner avant de recevoir. (n° 11, 13, 19, 20, 36, 73). Dans ce contexte l'encyclique demande explicitement la conversion des coeurs de chacun.

(*) En France, nous dirions sans doute "catholiques de gauche".

Plus de plâtre! Angelus du 23 août La réforme de la réforme (3)