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Mauvaise nouvelle du Portugal

Le président Anibal Cavaco Silva a approuvé lundi une loi autorisant le mariage homosexuel. Mais les choses ne sont peut-être pas aussi simples. (18/5/2010, mise à jour ultérieure, Carlota)


Il s'agit du titre d'une dépêche AFP: http://www.google.com/...

La première réaction est évidemment: ce président a fait des beaux sourires au Saint-Père, qu'il a accompagné (fait rare) durant toute sa visite. Et à peine le Pape a-t-il le dos tourné qu'il rompt sa "promesse".
De là à dire que le voyage de Benoît XVI, malgré son succès populaire, n'a servi à rien, il n'y a qu'un pas, que certains vont se hâter de franchir.
C'est évidemment une très mauvaise nouvelle, mais les choses ne sont peut-être pas si simples.

Le gouvernement du Portugal est dirigé depuis 2005 par un socialiste, José Socrates. Lors des élections législatives de 2009, il a perdu sa majorité absolue et, face à l'impossibilité de former une coalition avec l'un des quatre autres partis, pris la tête d'un gouvernement minoritaire (wikipedia).
Comme tous les partis de gouvernement en Europe, plus particulièrement les socialistes, échouent à faire de réformes sur les sujets que les gens croient vraiment importants - économie, chômage, immigration - , ou même à gérer les problèmes, ils se rabattent sur les questions dites de société, où ils peuvent faire beaucoup de ravages sans que grand monde ne réagisse.
C'est le gouvernement de José Socrates qui en 2008 avait légalisé l'IVG au Portugal , à la suite d'un référendum non contraignant faute d'avoir atteint une participation suffisante (50% des inscrits). J'imagine que la coalition avec laquelle il doit gouverner, contient des éléments d'extrême-gauche à qui il doit donner des gages, comme Prodi en Italie, avant d'être battu par Berlusconi et ses alliés.

Le président de la République, Cavaco Silva, qui n'a qu'un rôle de représentation, appartient à l'opposition de centre-droit.
Il ressort d'une lecture plus attentive de l'article de l'AFP, qu'il n'a pas eu le choix.
Il s'est trouvé dans une sitation un peu analogue à celle du Roi Juan Carlos, contraint en février dernier de ratifier la loi dépénalisant l'avortement en Espagne (http://benoit-et-moi.fr/2010-I/.. )
On peut toujours dire qu'il aurait dû démissionner, mais cela n'aurait rien changé à l'issue du vote, ouvert une nouvelle crise, et "accentué les divisions entre les portugais".

Voici les précisions de l'AFP:


"J'ai décidé de promulguer aujourd'hui la loi qui autorise le mariage entre personnes de même sexes", a déclaré M. Cavaco Silva dans une allocution télévisée.
Ce texte, adopté en février par la majorité de gauche du parlement, modifie la définition du mariage dans le code civil en y supprimant la référence au "sexe différent". Toutefois, elle exclut explicitement du droit à l'adoption les couples homosexuels mariés.
Cette décision intervient après la visite la semaine dernière du pape Benoît XVI qui a réaffirmé que le mariage homosexuel était parmi les "défis les plus insidieux et les plus dangereux" d'aujourd'hui.
M. Cavaco Silva, catholique pratiquant et membre du principal parti d'opposition de centre-droit, a tenu à rappeler qu'il promulguait cette loi malgré ses convictions personnelles.
"Connaissant les positions des différents partis lors du débat au parlement, tout indique que les forces politiques qui l'ont approuvé le feraient de nouveau", a-t-il expliqué.
"J'estime ne pas devoir contribuer à prolonger inutilement ce débat, ce qui aurait pour effet d'accentuer les divisions entre les Portugais et détournerait l'attention des responsables politiques des problèmes du pays, tels que le chômage, la situation économique ou la pauvreté", a-t-il ajouté.

Le chef de l'Etat avait déjà transmis le texte à la Cour constitutionnelle, disant avoir des "doutes" sur sa constitutionnalité, mais celle-ci avait estimé que la loi fondamentale n'interdisait pas "l'évolution de l'institution" du mariage.

Réaction de Carlota

Je complète cet article avec l'analyse de mon amie, qui consolide la mienne par des arguments auxquels je n'avais pas pensé.
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(..) Je ne pense pas que ce que cette signature ait été facile pour le président portugais. La majorité parlementaire et le premier ministre sont de gauche, ils ont voulu ces lois, et ceux qui ont voté pour eux aussi.
C'est malheureux à dire mais tant qu'il n'y aura pas un "réveil" populaire, rien ne changera dans cette logique de suicide démographique et démocratique. Il est illusoire de s'appuyer sur un pays, en disant que le Portugal est catholique (pratique 10% seulement, pilonnage de l'opinion par les medias en faveur des nouveaux droits, passé du régime autoritaire de Salazar lancé à la tête de ceux qui sont contre les lois imposées par l'Europe bruxelloise et l'ONU en marche pour l'avortement et le "mariage" des "paires", adoptions etc...
Oui bien sûr, on peut toujours démissionner, mais le successeur aurait dit "je signe".
Par contre, la visite du Saint Père va considérablement aider les gens à réfléchir, j'en suis sûre. Déjà dans beaucoup de pays, il y a un frémissement.

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