Articles Images La voix du Pape Lecture, DVD Visiteurs Index Sites reliés Recherche
Page d'accueil Articles

Articles


Le parvis des gentils, à Paris Catastrophe au Japon Jésus de Nazareth L'appel des théologiens allemands Béatification de JP II Assise Crise du monde arabe, et retombées Des nouvelles du site

Le Pape n'accable pas Berlusconi

C'est ce qui ressort du discours très attendu du cardinal Bagnasco devant les évêques italiens réunis ces jours-ci à Ancône (25/1/2011)

Les évêques d'Italie sont réunis ces jours-ci à Ancône, dans le cadre du Conseil permanent de la Conférence épiscopale.
Le cardinal Bagnasco, archevêque de Gênes, est le président de la CEI, et devait à ce titre prononcer le discours d'ouverture, un discours très attendu dans le contexte de la crise politique et institutionnelle que traverse en ce moment l'Italie, secouée par les "scandales" Berlusconi.
La presse de gauche, en particulier, qui, pour des raisons obscures, veut la peau du Cavaliere, et qui pousse des cris d'orfraie dès que l'Eglise élève la voix pour la défense de la vie et de la famille, contre l'avortement et le "DICO", réclame cette fois fermement l'ingérence du Pape.
Nous en avons déjà parlé ici (Berlusconi, l'homme à abattre et Berlusconi, l'homme à abattre (II) ).

Le discours du cardinal a finalement été prononcé hier. Comme je suis agacée par les affirmations de gens qui écrivent n'importe quoi sur le sujet en se fiant aux dépêches d'agences, et aux articles qu'en tirent "Le Monde" et consorts, j'ai eu la curiosité de lire le long texte d'une douzaine de pages, disponible sur le précieux site de Raffaella.
Sur un total de 26 paragraphes, et de 490 lignes, la fonction "statistiques" de Word m'a permis de déterminer qu'un seul paragraphe de 36 lignes, vers la fin, abordait l'actualité de l'Italie.
Ma traduction ci-dessous.
Objectivement, on ne peut pas dire que l'Eglise accable Berlusconi. Les propos du Cardinal sont très équilibrés, et renvoient les différents protagonistes dos à dos. Rien ne justifie les titres du genre "Le Vatican lâche Berlusconi". Non. L'Eglise veut simplement le bien commun, et rappelle chacun à ses devoirs. Point

Un mot encore.
Il convient, avant de lire ce qui suit, de souligner un fait qui n'est pas anodin, et qui justifie que je me suis permis d'écrire "Le Pape n'accable pas Berlusconi" (car il est évident que le Cardinal Bagnasco n'est pas le Pape).
Samedi, soit deux jours avant, selon le bulletin de VIS, le Saint-Père recevait en audience séparée le cardinal Bagnasco. Comme il était à titre personnel très sollicité par les medias, on peut supposer que le discours tant attendu a été au coeur de leur entretien.



Extrait du discours du Cardinal Bagnasco, en ouverture de Congrès de l'Assemblée de la CEI

24 Janvier 2011(ma traduction)
---------------------------

Comme je l'ai exprimé à plusieurs reprises, notre pays doit rapidement et définitivement surmonter cette phase convulsive qui voit se mélanger de façon de plus en plus menaçante la faiblesse éthique avec la fibrillation institutionnelle et politique, dans laquelle non seulement les pouvoirs se regardent les uns les autres avec méfiance, mais se tendent mutuellement des pièges, dans une logique conflictuelle qui dure désormais depuis de trop nombreuses années.
On voit se multiplier les nouvelles sde comportements contraires à la décence publique, et d’échantillons de styles de vie, vrais ou présumés, qui sont incompatibles avec la sobriété et la correction, tandis que certains se demandent ce qui motive l'énorme quantité des enquêtes en cours.

De cette manière, passant d'une situation anormale à l'autre, c'est l'équilibre général qui s’en ressent progressivement, sans parler de l'image du pays.

La communauté nationale, en effet, regarde avec effroi les acteurs de la scène publique dans un climat de malaise moral évident. Nous savons que la vie d'une démocratie se compose d'équilibres délicats et nécessaire, reposant sur la capacité de la part de chacun de fixer ses propres limites, c’est-à-dire se maintenir sagement dans les limites infranchissables de ses propres prérogatives.

«Agir dans une perspective de responsabilité », avertissait le Pape lors de notre dernière semaine Sociale » comporte la disponibilité à sortir de la recherche exclusive de ses propres intérêts, afin de poursuivre ensemble ce qui est bon pour la nation » (Benoît XVI, Message pour la 46e Semaine des catholiques Italiens, le 12 octobre 2010).
Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire « quiconque accepte d’assumer un mandat politique doit être conscient de la mesure et de la sobriété, de la discipline et de l’honneur que celui-ci comporte », comme nous le rappelle aussi notre constitution (cf article 54)

De la situation actuelle, quelle que soit la façon dont les choses vont tourner, personne ne peut vraiment trouver une raison de se réjouir, ni se déclarer vainqueur. Trop nombreux aujourd'hui - chacun à sa manière propre – sont ceux qui contribuent à la perturbation générale, à une certaine confusion, à un climat de dé-légitimation réciproque.

Et il est facile de prévoir que cela pourrait laisser des marques profondes sur l'esprit collectif, si ce n'est pas de vraies blessures. La communauté nationale a sans doute sa robustesse propre et ne se laisse pas facilement « charmer», ni distraire de ses tâches quotidiennes.

Néanmoins, il est possible que certains poisons subtils s'insinuent dans les esprits comme dans les relations, et que de cette façon - à Dieu ne plaise! – s’affirment des modèles mentaux et de comportements radicalement factieux.

Ne serait-ce pas une grave menace pour la cohésion sociale? Quel avenir commun pourra en résulter si le terrain sur lequel vit cette nation en reste empoisonné?

Il est nécessaire de s'arrêter – TOUS – à temps, de mettre les choses au clair de manière attentive et pacifique et dans les sièges appropriés, et d’écouter la voix de la nation qui demande à être conduite avec clairvoyance et efficacité, mais sans aventurisme, à commencer par l'éthique de la vie, la famille, la solidarité et le travail.

En tant que pasteurs qui aimons notre communauté chrétienne, et en tant que citoyens de ce pays bien-aimé, nous disons à tous et à chacun de ne pas céder au pessimisme, mais de regarder l'avenir avec confiance. Telle est l'attitude intérieure qui nous permettra d'avoir cette poussée de conscience et de responsabilité nécessaire pour cheminer et construire ensemble ....

Le pape a un regard positif sur Internet L'étonnant et cynique caméléon Rupert Murdoch