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L'étonnant et cynique caméléon Rupert Murdoch

Aux Etats-Unis, il soutient les "tea parties" et en Europe, Obama et l'euthanasie... Un très intéressant article sur La Bussola autour du magnat de presse aux multiples nationalités (26/1/2011)

Ce n'est pas un énième épisode du fameux "la vérité est ailleurs" de x-Files. Quoique...

Les gens s'interrogent rarement sur l'identité des vrais faiseurs d'opinion - pour éviter le trop connoté "maître du monde"-. Il est vrai qu'on leur en parle peu.
Cet anglo-australo-américain etc... , patron (1) d'un empire médiatique aux dimensions de la planète (cf sa notice Wikipedia), n'avait pas été pour rien désigné par le magazine News Stateman comme l'européen(???) le plus influent de l'année 2010. Nous en avions parlé ici .

Rappelons qu'au plus fort de la tempête pédophile, Rupert Murdoch avait pris contre le NYT la "défense" du Saint-Père (voir ici). Et que dans une lettre ouverte à Silvio Berlusconi, le défunt Francesco Cossiga suggérait à ce dernier de "faire la paix avec Murdoch". (c'était en 2009, voir ici).
Bref, il n'est pas facile à saisir.

Voici un très intéressant article paru hier sur la Bussola Quotidiana. Il s'agit de faits, qui n'ont rien à voir avec une quelconque théorie du complot. Des faits troublants, malgré tout, qui amènent à se poser quelques questions.

Conservateur aux Usa, progressiste en Italie
La BQ, 25-01-2011
Claudio Siniscalchi
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Avec la télécommande de la télévision par satellite, en appuyant sur un simple bouton, on passe d'un monde à l'autre. Prenons l'information. Sur le canal 516 (avec un abonnement à Sky), on voit la chaîne légendaire CNN. Reculant d'un canal, sur le 514, on voit Fox News. Le premier est un réseau libéral: le second, conservateur. C'est la beauté de la technologie. En quelques instants, on écoute les mêmes nouvelles, le même évènement survenu, mais traité sous des angles différents et parfois contradictoires (ndt: pas en France!). CNN, selon la vulgate actuelle, est considérée comme la source de la vérité, Fox News un modèle de sectarisme. Évidemment, ce n'est pas le cas. Mais c'est cette image qui s'impose.

La raison de cette représentation doit être recherchée avant tout dans un fait: le propriétaire de Fox, Rupert Murdoch, un Australien de Melbourne, naturalisé américain. Murdoch est à la tête d'un empire médiatique mondial. Un «archipel» de l'industrie culturelle composé de télévisions, journaux, magazines et de la société de production cinématographique Fox. Une puissante corporation multimédiale extrêmement moderne. On attend d'un moment à l'autre l'annonce publique d'une alliance entre Murdoch et Apple pour un nouveau journal numérique The Daily, consultable uniquement grâce au support à la dernière mode, la "tablette" iPad.

Sans l'ombre d'un doute, Murdoch est le plus astucieux et le plus cristallin spécialiste des relations entre politique et journalisme.
Depuis toujours partisan de Bush (père et fils) et du Parti républicain américain, avec la victoire d'Obama, il a semblé en difficulté aux yeux de nombreux commentateurs. Mais bien sûr! (ndt: au sens ironique: tu parles!) Son réseau a joué une carte médiatique en apparence risquée, mais qui s'est révélée gagnante, enrôlant comme commentatrice-vedette l'ancien gouverneur de l'Alaska Sarah Palin, candidate à la vice-presidence des États-Unis en 2008, aux côtés de John McCain. Dans la vague du succès médiatique de Barack Obama, en 2009 la fin des républicains semblait proche, mais à peine un an plus tard, les rôles sont inversés. Sarah Palin, souriante comme jamais, célébre sur Fox News la «résurrection» des républicains aux élections de mi-mandat.

Depuis les présidentielles, Sarah Palin a été la cible favorite des journalistes, des comiques, des intellectuels, représentée comme un monstre de foire, une résurgence ignorante et violente, dangereuse et autoritaire, de l'Amérique la plus rétrograde. Personne n'aurait parié sur elle. Pas Murdoch. Fox lui a confié le rôle de principal commentateur politique. Ses journaux ont «couvert» avec le plus grand soin son soutien aux "tea party". Une de ses maisons d'édition a publié son autobiographie "Going Rogue. An American Life" (Harper-Collins), parmi les "essais" les plus vendus aux États-Unis.

Ceci afin d'expliquer qui est Rupert Murdoch. Qui, comme vous le savez, est depuis 2003, le propriétaire de Sky Italie, la télévision payante par satellite offrant le meilleur du sport, du cinéma et des séries télévisées. Et qui donne de plus en plus de place à l'information.
D'un conservateur aussi combatif, on pourrait s'attendre à un service journalistique centré sur ses convictions, peut-être à la recherche de la Sarah Palin italienne. Au lieu de cela, nous nous heurtons à Maria Latella, signature de pointe du Corriere della Sera, l'auteur du best-seller "Tendance Veronica", biographie très autorisée de l'ex-épouse de Silvio Berlusconi. Maria Latella a mené d'une main ferme les "approfondissements" de l'après-midi, avant son arrivée dans la soirée et maintenant l'interview de la semaine. Et aussi d'autres journalistes avec une réputation de «progressistes». L'an dernier, Beppe Severgnini avait un rendez-vous fixe sur le réseau, et encore avant, en 2008 il était au premier rang pour célébrer avec le réalisateur Emilio Carelli, la victoire d'Obama. Et dire que le candidat de Murdoch était McCain! Et qui peut oublier l'émission en soitée "Contre Courant", de Corrado Formigli, journaliste dynamique, agressif et intelligent, actuellement avec Santoro à "Anno Zero" (ndt: nous en avons parlé très recemment ici: La satire télé qui blesse).
L'information sur Sky suit ces rives-là. On est très loin du conservatisme, nous sommes sur la rive opposée. D'un réseau de Murdoch, en principe, on pourrait s'attendre à bien autre chose.

Mais c'est une question de marché, en Italie, ça fonctionne ainsi (ndtet en France!): le consommateur idéal de l'information est cultivé, aisé, technologique, globalisé, sécularisé. Naturellement à gauche. L'offre journalistique de Sky est volontairement neutre, style CNN. En fait, les opinions sont bien là, et comment! En politique, sur les questions éthiques, comme par par exemple dans le cas Englaro. Le schéma de base reste le même: apparente neutralité, se montrer au-dessus des parties, mais en réalité on voit bien de quel côté penche la balance. Pour faire court, sur le réseau italien de Murdoch le conservatisme, même compassionnel, n'est pas de mise.
Les raisons? Tout d'abord, l'information italienne (et plus généralement européenne) est aligné avec le «politiquement correct» et en accord avec le radicalisme progressiste. Donc le modèle d'information, gagnant ou pas, est celui-là.

Note

(1) Traiter Rupert Murdoch de vieux monsieur sympathique revient à tendre un biscuit pour chien à un requin-marteau. La question n'est pas de savoir s'il va vous mordre, mais quel reste de votre bras les chirurgiens parviendront à rattacher. Cette citation du biographe Neil Chenoweth a le mérite d'être claire : Rupert Murdoch n'est pas un amateur dans le milieu des affaires !
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Le reste à lire ici: http://www.performancebourse.com/biographie/rupert-murdoch,25.html

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