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Examen d'allemand pour Benoît XVI

Fronde des théologiens allemands: l'avis de Luigi Accattoli (11/2/2011)

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L'appel des théologiens allemands

L'appel des 140 (désormais plus) théologiens de langue allemande, me révulse à titre personnel, par sa mauvaise foi..
Je n'en ai pas moins été d'emblée certaine que le Saint-Père lui accorderait de l'attention, simplement pour que "la tunique sans couture du Christ ne se déchire pas davantage".
Voici ce que dit Luigi Accattoli, vaticaniste de légende désormais en semi-retraite, libéral, tendance catholique adulte... et amoureux du Pape.


D'Allemagne, un appel pour le renouveau de l'Église, signé par un groupe de théologiens, qui appelle à des réformes radicales
Luigi Accatoli,
Liberal, 9 Février
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Voici donc un nouveau défi pour Benoît XVI: un appel de 143 théologiens allemands , autrichiens et suisses demandant des "réformes radicales" afin que l'Eglise sorte de la "crise sans précédent" qui l'a frappée avec le scandale de la pédophilie, mais qui couvait déjà en profondeur et a provoqué une lente érosion de l'appartenance ecclésiale.

Ce texte, publié le 3 Février par le quotidien Süddeutsche Zeitung, a été peu repris en Italie, mais il peut être utile pour comprendre les gestes et les paroles du pape dans les prochains mois. Les réformes demandées par les pétitionnaires - plus de démocratie et de collégialité, des prêtres mariés et le renforcement du rôle des femmes dans les "ministères ecclésiaux", ne pas exclure de la communauté les couples homosexuels et les divorcés remariés ... - Benoît XVI ne les fera pas, mais il pourrait faire quelque chose dans chacun des six domaines qui lui ont été proposés, et en particulier, il pourrait s'impliquer personnellement - un geste où il excelle - par des messages et des «débats» en vue de sa visite en Allemagne prévue du 22 au 25 septembre.

"Eglise 2011: un tournant nécessaire" est le titre du document et il convient d'y jeter un coup d'oeil avant de se demander ce qui pourrait en sortir. L'appel est à "un dialogue ouvert sur les structures de pouvoir et de communication, sur la forme du ministère ecclésial et sur la participation responsable des fidèles, sur la morale et la sexualité."
Parmi les prémisses, l'appel soutient qu'on ne pourra pas mettre en œuvre le renouveau des structures ecclésiales dans un isolement angoissé de la société, mais seulement avec le courage de l'autocritique et la réception de critiques "y compris de l'extérieur".
Benoît XVI a montré sa capacité à saisir - justement dans le cas des abus sexuels - les «impulsions» venues de l'extérieur.
Mais cette fois, le défi vient de l'intérieur et donc une réaction positive pourrait être à la fois plus facile et plus difficile. Nous verrons.

Le premier des six «domaines» pour lesquels on réclame un dialogue ouvert est intitulé "structures participatives". Suivent d'autres titres de paragraphes: Communauté, Culture du droit, liberté de conscience, réconciliation, célébration. Ce qui est dit au sujet de la participation semble être raisonnable: «Les croyants doivent être en mesure de participer à la sélection des "représentants officiels importants" (évêque, prêtre). Ce qui peut être décidé sur place, doit l'être"
Plus dur est le point final du deuxième alinéa: "L'Église a également besoin de prêtres mariés et de femmes dans les ministères ecclésiaux".
Les échos de la presse ont fait leur titre sur l'une et l'autre de ces demandes: pour la seconde le sacerdoce n'est pas nommé, mais peut-être y est-il fait aussi allusion.
"Le droit eccésial - indique le troisième alinéa - "ne mérite son nom que si les croyants peuvent effectivement faire valoir leurs droits".
On plaide pour une "première étape" dans ce sens, la "création d'une juridiction administrative de l'Église".
Ce dont il s'agit n'est pas clair, nous le verrons dans le débat à venir, mais c'est peut-être une allusion à des jurys pour résoudre des problèmes qui sont aujourd'hui laissées à la discrétion du curé ou l'évêque.

Le quatrième point est parmi les plus exigeants, relié au "respect" de "décisions personnelles au sujet de la vie", "la haute estime" de l'Eglise pour le mariage et le célibat n'est pas une option. Mais il ne faut pas pour autant exclure les personnes vivant de façon responsable l'amour, la fidélité et l'attention mutuelle dans le mariage homosexuel ou les divorcés et remariés".

"Un rigueur morale prétentieuse ne convient pas à l'Eglise", dit le cinquième paragraphe et là, je pense que nous pouvons comprendre. Le dernier point est simple: "La liturgie vit de la participation active de tous les croyants. La célébration doit pas se figér dans le traditionalisme".

Que le pape Benoît ne soit pas un réformateur, nous le savons. "On a peut-être placé une confiance excessive dans les structures et les programmes de l'Eglise, dans la répartition des pouvoirs et des fonctions; mais qu'adviendra-t-il si le sel devient sans saveur", a-t-il dit le 11 mai dernier à Lisbonne.
Je ne m'attends donc pas à une réponse réformatrice. Il a autorisé les "Ordinariats" pour les anglicans qui passent à l'Eglise catholique - il en a constitué un le 15 Janvier dernier - à demander au Saint-Siège la capacité, au cas par cas, d'ordonner des hommes mariés. On peut envisager l'extension de cette possibilité à toute l'Eglise catholique, mais pas plus.
Il est possible, cependant, que Benoît ne rejette pas le dialogue "ouvert" qui lui est demandé. Comme réformes désormais matures - c'est à dire: qu'il juge matures - je n'en vois pas au-delà du célibat, dans les limites évoquées. Mais sur chacun des six points, il est possible de faire quelque chose tout de suite: l'espace pour les femmes, les différends soustraits à la discrétion des évêques, des consultations plus amples en vue des nominations, une attitude moins critique envers les couples de même sexe et remariés, avec des moments d'accueil effectif et visible, ...
Tout cela, et plus, peut faire l'objet de la confrontation réclamée. C'est une provocation qui aurait été très forte pour chaque Pape: Paul VI et Jean-Paul II en ont déjà eu d'analogues. Mais pourBenoît, elle l'est deux fois, provenant de théologiens allemands (ou plutôt, de langue allemande) et étant lui-même théologien et allemand.

Je suppose qu'il peut s'impliquer personnellement dans la réponse à cette mise en cause, comme il l'a déjà fait avec la lettre aux évêques sur l'affaire Williamson, avec celle aux Irlandais sur la pédophilie et avec le Livre-interview Lumière du Monde.

Benoît est prêt pour la réception de ce défi. Il vient du monde de ces «collègues» qui aujourd'hui le remettent en question. Il a partagé, dans sa jeunesse - en essayant de les modérer - toutes ces instances, ou du moins leur esprit. Pour l'aider à traiter avec elles, Paul VI le voulut archevêque de Munich et Jean-Paul II le voulut à Rome. Se remettant en cause face à elles, il ne fera que mener à bien le travail de toujours



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