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La nouvelle constitution hongroise

Elle fait référence aux racines chrétiennes! Les medias unanimes s'étranglent de rage. Mais en décembre dernier, le Saint-Père avait reçu Viktor Orban, et peu avant, il s'était adressé au nouvel ambassadeur hongrois, en des termes que l'on retrouve bien dans le texte. Dossier (19/4/2011)

1. Dépêche de l'AFP


Hongrie: la Constitution fait polémique
AFP, 15/04/2011
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L'adoption prévue lundi d'une nouvelle Constitution contenant des références à Dieu et à la famille traditionnelle fait des vagues en Hongrie où les détracteurs de Viktor Orban annoncent de nombreuses manifestations et dénoncent un véritable "putsch" constitutionnel.
Cependant, le texte devrait passer sans problème le test du Parlement, où le parti conservateur du chef du gouvernement, Viktor Orban, le Fidesz, détient une majorité des deux-tiers.
"Il n'y a qu'une seule possibilité désormais de stopper son adoption, c'est que le président Pal Schmitt refuse de signer le texte", cérémonie prévue le 25 avril, a déclaré Attila Mesterhazy, président de la principale formation de l'opposition, le Parti socialiste (MSZP). Un espoir bien mince, puisque le chef de l'État est lui-même un fidèle de Viktor Orban.
Une constitution votée par un seul parti "ne convient pas à un état de droit", font valoir des organisations non-gouvernementales (ONG), dont TASZ, l'association pour les droits de l'Homme, dans un communiqué. La semaine sera émaillée de manifestations organisées par les syndicats et des partis d'opposition, avec des points forts demain et lundi.

2. La presse unanime: c'est "ultra"!


Polémique sur la constitution

Capture d'écran Google (clic!)


3. Benoît XVI reçoit Viktor Orban (décembre 2010)


Le 6 décembre 2010 le Pape reçoit le Premier Ministre hongrois Viktor Orbán:
Source: Radio Vatican
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L’Europe était au cœur de l’entretien entre Benoît XVI et le premier ministre hongrois Viktor Orbàn ce lundi matin au Vatican. Un entretien cordial qui a duré une vingtaine de minutes.
Pour la première fois, le 1er janvier 2011, la Hongrie prendra la présidence semestrielle de l’Union Européenne. Elle aura l’occasion de jouer un rôle actif dans la formulation de l’agenda de l’UE. Des convergences de vues ont été constatées entre Budapest et le Saint-Siège sur les questions principales concernant le continent européen. Viktor Orbàn a exposé la situation sociale, économique et politique actuelle de son pays. L’accent a été mis sur l’importance des traditions chrétiennes dans la vie nationale et le rôle joué par l’Église catholique dans le développement du pays. La coopération régionale a également été évoquée.
Le premier ministre hongrois été accompagné du vice-premier ministre, Semjen Zsolt, théologien catholique, et du sous-secrétaire pour l’intégration sociale, un théologien protestant.
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Le gouvernement hongrois a présenté un projet de réforme constitutionnelle rendu public jeudi dernier sur le site internet du parlement hongrois. Le texte prévoit la référence au christianisme, en tant que valeur culturelle fondamentale dans l’histoire du pays. Le texte stipule également que la vie mérite d’être protégée depuis la conception comme un droit humain fondamental, que la vie et la dignité humaine sont inviolables, que la Constitution protège le mariage, considéré comme l’union de base la plus naturelle entre un homme et une femme et fondement de la famille. Le texte sera soumis à l’examen de commissions parlementaires ad hoc entre le 10 et 15 décembre, puis le Parlement commencera à en débattre.
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Jeudi dernier (5), recevant les lettres de créances du nouvel Ambassadeur de Hongrie, Benoît XVI avait affirmé que la foi catholique est manifestement l’un des piliers de l’histoire hongroise. L'Europe ne serait plus l'Europe – avait ajouté le Pape - si l’institution familiale disparaissait ou était complètement transformée.

4. Video de la rencontre, sur Gloria TV



On notera la cordialité, le geste de Viktor Orban, s'inclinant pour baiser l'anneau du Saint-Père, et celui de ce dernier, le retenant d'une main ferme.

5. Le discours du Saint-Père à l'ambassadeur


Curieusement, le discours du Saint-Père à l'Ambassadeur n'a jamais été traduit en français, sur le site du Vatican.
J'ai donc traduit à la hâte hâte l'essentiel (sources:
Vatican, et Zenit, pour un passage):
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La foi catholique est sans aucun doute partie des piliers fondamentaux de l'histoire hongroise. Lorsque, dans la lointaine année 1000, le jeune prince hongrois Etienne reçut la couronne royale que le Pape Sylvestre II lui avait envoyée, il y était joint le mandat de donner à la foi en Jésus-Christ un espace et une patrie dans cette terre. La piété personnelle, le sens de la justice et les vertus humaines de ce grand roi sont une référence élevée, qui sert de stimulant et d'impératif, aujourd'hui comme alors, à ceux à qui est confié le rôle de gouvernement ou des responsabilités de même type.
On n'attend certes pas de l'Etat qu'il impose une religion particulière, mais plutôt qu'il garantisse la liberté de professer et de pratiquer sa foi. Toutefois, la foi chrétienne et la politique se rejoignent. Certes, la foi a sa nature spécifique en tant que rencontre avec le Dieu vivant, qui nous ouvre de nouveaux horizons au-delà de la sphère de la raison. Mais c'est aussi une force purificatrice pour la raison elle-même, lui permettant de mieux accomplir sa tâche, et de mieux voir ce qui est juste. Il ne s'agit pas d'imposer des règles ou des modes de comportement à ceux qui ne partagent pas la foi. Il s'agit simplement de la purification de la raison, qui veut aider à faire en sorte que ce qui est bon et juste puisse, ici et maintenant, être reconnu et ensuite aussi réalisé (cf. Encyclique Deus Caritas Est , 28 ).

Au cours des vingt dernières années, depuis la chute du rideau de fer, événement dans lequel la Hongrie a joué un rôle remarquable, votre pays occupe une place importante dans la communauté des peuples. Depuis désormais six ans, la Hongrie est également membre de l'Union européenne. Ainsi, elle apporte une contribution importante au chœur à plusieurs voix des États européens. Au début de l'année prochaine, il reviendra à la Hongrie, pour la première fois, d'assumer la présidence du Conseil de l'UE.
La Hongrie est appelée de manière particulière à être un médiateur entre l'Est et l'Ouest. Déjà la Sainte Couronne, héritée par le roi Etienne, en reliant la coronna graeca circulaire avec la corona latina placée en arc au-dessus d'elle - les deux portent le visage du Christ et sont couronnées par la croix - montre comment l'Orient et l'Occident devraient se soutenir mutuellement et s'enrichir l'un l'autre à partir de l'héritage spirituel et culturel et la profession vivante de la foi. Nous pouvons comprendre cela comme un leitmotiv de votre pays.

Le Saint-Siège prend note avec intérêt des efforts déployés par les autorités politiques pour élaborer une modification de la Constitution. Il s'est exprimé l'intention de vouloir, dans son préambule, faire référence à l'héritage du christianisme. Il est également souhaitable que la nouvelle Constitution soit inspirée par les valeurs chrétiennes, en particulier en ce qui concerne la position du mariage et de la famille dans la société et la protection de la vie.

Le mariage et la famille constituent un fondement décisif pour un sain développement de la société civile, des pays et des peuples. Le mariage, en tant que forme juridique de base du rapport entre un homme et une femme, et, en même temps, comme cellule fondamentale de la communauté de l'Etat, a été façonné aussi à partir de la foi biblique. De cette façon, le mariage a donné à l'Europe son aspect particulier et son humanisme, et c'est aussi justement parce qu'elle a dû apprendre et réaliser continuellement la caractéristique de fidélité et de renoncement tracée par lui. L'Europe ne serait plus l'Europe si cette cellule fondamentale de la construction sociale disparaissait ou venait substantiellement transformée. Nous savons tous, combien le mariage et la famille sont aujourd'hui en danger, d'un côté du fait de l'érosion de leurs valeurs plus intimes de stabilité et d'indissolubilité - en raison d'une libéralisation croissante du droit au divorce, et de l'habitude, toujours plus répandue, de la cohabitation d'un homme et d'une femme sans la forme juridique ni la protection du mariage -, de l'autre du fait de différents types d'union qui n'ont aucun fondement dans l'histoire de la culture et du droit en Europe. L'Eglise ne peut pas approuver des initiatives législatives qui impliquent une mise en valeur des modèles alternatifs de la vie de couple et de la famille. Ils contribuent à l'affaiblissement des principes du droit naturel et ainsi à la relativisation de toute la législation, ainsi que de la conscience des valeurs de la société.
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6. J. Smits a traduit le texte de la Constitution


Sur son blog, Jeanne Smits a traduit le texte de la Constitution. Une façon d'échapper aux raccourcis insupportables des medias!

Extraits:
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Nous sommes fiers de ce que notre roi saint Etienne ait établi l’Etat hongrois sur des fondations fermes il y a mille ans, et qu’il ait fait de notre pays une partie de l’Europe chrétienne
Nous reconnaissons le rôle du christianisme dans la préservation de notre nation. De même nous apprécions les différentes traditions de notre pays.
Nous déclarons qu’après les décennies d’événements du XXe siècle qui ont conduit vers un déclin moral, nous avons un besoin éminent d’un renouveau spirituel et intellectuel.
Nous avons confiance dans l’avenir que nous construisons ensemble, l’engagement des jeunes générations. Nous croyons que nos enfants et nos petits-enfants utiliseront leurs talents, leur persévérance, et leur force émotionnelle pour que la Hongrie redevienne grande.

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