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Louez Dieu avec art

Un album illustré, recueil de textes de Benoît XVI sur la musique: rapport entre musique et liturgie, entre musique et théologie. En italien...
Et une recension parue dans Il Sussidiario (8/1/2011)

On sait quel amoureux de la "grande musique" est Benoît XVI.
J'avais consacré un petit article à une rétrospective des concerts auxquels il avait assisté en 2010 (http://benoit-et-moi.fr/2010-III/... ).
Je pense que ce livre-album illustré - malheureusement en italien - pourra intéresser certains de mes lecteurs. On peut le trouver sur les sites de ces deux librairies dont j'ai déjà utilisé les services à ma satisfaction à plusieurs reprises.


En attendant, voici la recension du journal Il Sussidiario.
Ma traduction.

BENOÎT XVI / Le sens de la musique, de Mozart au rock 'n' roll ...
Henry Ray
Jeudi 6 Janvier 2011
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"Je remercie Dieu d'avoir mis à mes côtés la musique, presque comme un compagnon de voyage, qui m'a toujours donné réconfort et joie. Puisse-t-elle vous donner une inspiration nouvelle et continuelle, pour bâtir un monde d'amour, de solidarité et de paix".
C'est l'une des nombreuses invitations de Joseph Ratzinger dans le précieux "Lodate Dio con arte" - Louez Dieu avec art - , (Marcianum Press), un recueil de textes sur la musique (essais, conférences, agiles discours) écrits par le pape au long de plusieurs décennies.

Le livre est divisé en quatre parties: musique sacrée, musique liturgique, spiritualité musicale, brefs remerciements prononcés lors des concerts du Vatican. Tout le monde pourra y puiser à pleines mains, tant le théologien expert que le simple fidèle attaché à la messe du dimanche: des images nettes et des directives claires y sont rassemblées. Le livre est une mine d'idées, d'enquêtes, de sollicitations. Il brille de synthèses hardies, pique de jugement acérés, aborde des territoires à demi vierges.

On n'y trouve pas de solutions toutes faites , de voeux pieux, d'angélisme, de remèdes miracle. Benoît XVI réaffirme avec décision ses orientations, connues depuis longtemps des initiés, mais le plus souvent superbement ignorées. Quelques thèses liturgique post-conciliaire de Karl Rahner sont reformulées avec un meilleur équilibre, les interprétations musicales de Costa et Rainoldi démolies car elles séparent le Nouveau Testament de l'histoire de l'Église, l'antithèse ésotérique/utile qui souvent bloque le compositeur prolifique est ramenée à une féconde unité.

Ratzinger ne fait de concessions à personne: la musique classique (à quelques exceptions près) s'est retirée dans un ghetto (ambigu) élitiste dans lequel seuls les spécialistes peuvent entrer; le pop est une fabrique de banalité à l'échelle industrielle, le rock exprime des passions élémentaires et ses festivals ont assumé le caractère de contre-culte par rapport au christianisme.

On a l'impression de lire pour la première fois des préceptes que nous pensions déjà connaître: rock et pop sont inconciliables avec la liturgie de l'Église; une certaine musique pour la jeunesse provoque l'extase des sens, mais n'élève pas les sens vers l'esprit, au contraire, elle enveloppe l'esprit dans les sens, provoquant distraction, confusion, étourdissement; la musique liturgique doit être humble, son but n'est pas les applaudissements, mais l'édification; l'orgue est le roi des instruments; la chorale n'est pas face à la communauté à l'écoute comme devant un public, mais fait elle-même partie de cette communauté, et chante pour elle.

Gemmes précieuses et coups de fouets cristallins alternent: réduire l'Eglise à la liturgie de la parole revient à assimiler la nouveauté du christianisme à la synagogue et à quitter le chemin du Christ. Certaines réformes liturgiques sont des morts qui enterrent d'autres morts. Le conflit entre la compréhensibilité / exécutabilité de la musique liturgique et le caractère absolu de l'art ne peut porter ses fruits que s'il se réfère à une unité interne qu'il faut chaque fois rechercher.
S'il n'y a pas de fête, l'art devient musée et vit de souvenirs; mais il n'y a pas de fête sans liturgie, sans une invitation à un au-delà qui tourmente l'homme. Si on élimine la base religieuse de la musique, c'est la musique et l'art eux-mêmes qui sont menacés. La musique sacrée est foi devenue culture; elle doit justifier, face à l'arrogance puritaine, la nécessaire incarnation de l'Esprit dans l'évènement musical et doit rechercher, dans la quotidienneté, l'orientation de l'Esprit et du cosmos vers le divin.

Les conseils aimants et paternels de la dernière partie sont illuminés rétroactivement par les trois premières . Pour le Pape, en Mozart pointe la splendeur de la vérité, son Requiem est une prière au Dieu, juge juste et miséricordieux, dans un petit instrument à vent se cache un morceau de (la) création rempli de promesses.
Touche poétique: les artistes chrétiens ont pris la croix du Christ comme une plume, ils ont utilisé les mots comme des filets, et avec eux ils ont pêché le monde; le Verbe comme hameçon, et comme appât la chair du Souverain de l'univers.



Le Camp des Saints Lecture, DVD