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Dictionnaire amoureux du catholicisme

Dans la série des "dictionnaires amoureux": il était temps! (20/2/2011)

La collection des "dictionnaires amoureux" (publiés chez Plon) est une initiative éditoriale qui rencontre un certain succès depuis dix ans, comme en témoigne la liste impressionnante des titres déjà publiés (cf. wikipedia).
C'est un peu le pendant littéraire de la collection américaine venue en France sous l'appellation "pour les nuls" (enfin, c'est le même principe, et c'est ce qui me vient à l'esprit, surtout que les "nuls" ne sont parfois pas si nuls que ça! il y a sûrement des sujets en commun entre les deux collections); il y a donc un côté "ouvrage de commande", un cadre artificiel, aussi, qui peuvent laisser sceptique.
Mais il faut compter avec le talent de l'auteur.
Depuis le lancement de la collection en 2010, on a eu des dictionnaires amoureux du judaïsme, de l'islam, de la franc-maçonnerie, et (je cite en vrac) des chats, du rock, du golfe, de De Gaulle, de l'opéra, de la chasse, de l'Italie, de l'Amérique, de l'Inde, etc. etc.... et même de la France (déjà de Denis Tillinac)!!
Oublier le catholicisme, dans cette liste, pouvait passer pour une faute de goût, ou du parti-pris idéologique. L'oubli est réparé avec ce Dictionnaire amoureux du catholicisme, signé, donc, par Denis Tillinac, et joliment illustré de petits dessins d'Alain Bouldouyre.
La sortie du livre nous a aussi valu quelques très belles interviewes de Denis Tillinac, dans le Figaro, Valeurs Actuelles , Le Point. Il y parlait du catholicisme sans citer les "affaires", le célibat des prêtres, etc.., en des termes très personnels et nostalgiques dont nous avons perdu l'habitude, le fait est si rare qu'il mérite d'être souligné, pour le plaisir.

C'est un dictionnaire, donc rien n'oblige à le consulter de façon linéaire. On préfère y flâner, et c'est très agréable, y compris par les surprises que la lecture nous réserve.
Il y a par exemple une entrée consacrée à Tintin, présenté comme un "héros du catholicisme imbu de l'idéal du scoutisme", et une autre, savoureuse et très bien vue, consacrée à... Don Camillo (dont nous savons que c'est un des films préférés du Saint-Père).
Extrait:

C'est l'histoire d'une rivalité entre le prêtre et le maire communiste d'un patelin de la plaine du Pô, en Émilie-Romagne, juste après la guerre, quand les disciples de Staline faisaient peser sur l'Italie la menace d'une autre guerre civile. Don Camillo et Peppone sont également costauds, roublards, truculents, vindicatifs, matamores et sentimentaux. Ils mentent volontiers pour l'honneur de leur cause, Dieu ou le Parti. Mais en dépit des camarades de sa section, des directives de la hiérarchie et du culte rendu à Staline, Peppone est moralement seul. Tandis que Don Camillo, au moindre dilemme, s'adresse à Jésus en personne devant le crucifix du maître autel de son église. S'il ment ou fanfaronne, Jésus le rabroue; une conscience règne sur sa conscience, avec douceur, parfois avec ironie. Et Don Camillo s'incline, fût-ce à contrecceur. D'où sa supériorité morale. D'ailleurs, à la fin de chaque épisode, c'est presque toujours lui qui gagne.
...
Guareschi y a mis de l'humour, de l'émotion, de la candeur - et, l'air de rien, un fonds de valeurs évangéliques qui métamorphosent les deux rivaux en complices objectifs. Méme si Peppone n'en conviendrait jamais devant sa garde rouge. On perçoit la religiosité faussement paradoxale de ces « rouges » dont le langage, la liturgie, les rituels, l'espérance méme se calquaient sur ceux de l'Église. ...
La méme catholicité, surtout en Italie mais à peine moins en France, en Espagne et au Portugal, a incliné le fidèle stalinien à se tailler une ville sainte - Moscou - dans la masse de l'Histoire, avec un pape à moustaches, un Vatican (le Kremlin), une curie (le Soviet supréme), des diocèses (les fédérations), des paroisses (les sections), des bréviaires (oeuvres de Marx, Engels, Lénine, Staline, etc.).

J'ai aussi consulté l'entrée "Papauté", assez frustrante (pour moi!); on y lit tout à la fin:

Benoît XVI, le dernier médaillon en date à Saint-Paul-hors-les-murs est un intellectuel allemand, ancien universitaire, très au fait de l'idéologie "moderne" - ce relativisme qu'il condamne sans relâche. Sa sensibilité (plutôt augustinien, amoureux de Mozart...) le qualifie pour transmettre, sans le dénaturer ni le figer un héritage somme toute (ndlr: ?) fabuleux.

Présentation de l'éditeur
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Le catholicisme romain a enfanté puis mis en forme toutes les figures de l'imaginaire occidental. On lui doit notre éthique, notre métaphysique, notre esthétique, notre rapport à la féminité, nos aspirations idéales. Le cloître, le vitrail, Don Rodrigue et Don Quichotte, l'art depuis le roman jusqu'au baroque, le monachisme, les mystiques d'Avila et les docteurs des grandes universités, les semaines saintes à Séville, les anges, le grégorien, les utopies politiques : le patrimoine spirituel et culturel du catholicisme est d'une variété et d'une fécondité extraordinaires. Au-delà des apparences d'une institution aux péripéties historiques fabuleuses, son universalisme continue de rayonner. Cet abécédaire effeuille avec tendresse, humour et gratitude les aspects les plus insolites et les visages les plus émouvants de la religion catholique.

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Le Camp des Saints