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Eglise et médias: histoire d'une incompréhension

Le Pape et les medias

Illustration sur le site Vatican Insider

Un séminaire organisé par l'Osservatore Romano s'est tenu hier au Vatican. Compte rendu de Vatican Insider. Et l'absolution - surprenante - du Cardinal Ravasi. (11/11/2011)

Cette initiative est sans doute dans le prolongement de la rencontre avec les blogueurs, en mai dernier, au Vatican. Après les "amateurs" et les protagonistes des nouveaux medias, c'est le tour des "pros" et des vaticanistes, sans d'ailleurs que la séparation entre les deux groupes soit étanche.
Point commun des deux initiatives: l'influent et imaginatif Cardinal Ravasi....

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Vatican et les médias: une relation difficile
Un séminaire organisé par l'Osservatore Romano analyse une relation qui a toujours été difficile.
"Pour les médias, le meilleur pape est toujours celui d'avant"
Giacomo Galeazzi (Vatican Insider, 10.11.2011, ma traduction)
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Déjà, la première interviewe d'un pape (celle à Léon XIII du «Figaro» en 1892 sur l'antisémitisme) déchaîna les polémiques à la Curie et des critiques au secrétaire d'Etat pro-français Rampolla del Tindaro, qui l'avait encouragée et revue avant publication. Rien de nouveau sous le soleil, donc. Par ailleurs, on peut faire remonter au pontificat de Pie XI l'importance médiatique du Saint-Siège et les malentendus qui s'en sont suivis. Ce fut ensuite Paul VI qui se plaignit que la presse rapporte souvent ce que pense l'Eglise sans demander à l'Église ce qu'elle pense.

"Un regard historique sur la relation complexe et difficile entre l'Eglise et les médias". Tel est, dans les intentions du directeur de L'Osservatore Romano Giovanni Maria Vian, l'objectif de la rencontre d'aujourd'hui (ndt: donc le 10 novembre) qui se tient au Vatican à l'occasion des cent cinquante ans du journal du Saint-Siège, intitulée justement: "Incompréhensions. L'Eglise catholique et les médias" . Vian ajoute: "Aujourd'hui, il y a moins de volonté de comprendre l'Eglise qu'à l'époque du Concile Vatican II". Pourtant, l'Eglise communique depuis deux mille ans et elle est un Maître en humanité, comme le disait Paul VI à l'ONU". Et malgré qu'aujourd'hui, le locataire du Palais apostolique soit "un Pape extrêmement sensible à la communication, qui, avec son langage clair, est compris par tous, même par des non-catholiques, alliant foi et raison", explique G.M. Vian.

En présence de dizaines de prélats de la Curie, de représentants politiques et de journalistes (Bertone, Ravasi, le ministre des Affaires étrangères d'Outre-Tibre Mamberti, Marini, Veglio,... Gotti Tedeschi, et le directeur de RAI, Preziozi), le congrés s'est inspiré d'un article dans lequel le cardinal jésuite Avery Dulles recentrait la question de la controverse: "La presse laïque, puisqu'elle appartient à ce monde et s'adresse à un public terrestre, n'est pas et ne sera jamais l'organe idéal de transmission du message chrétien. Tout en s'appuyant sur d'autres moyens de communication sociale, l'Église doit se mettre en relation avec la presse de la meilleure façon possible, avec la pleine connaissance que les tensions et les oppositions persisteront jusqu'à la fin de l'histoire humaine".

La journée d'études, introduite par le professeur Vian, a été ouverte avec les exposés des historiens Lucetta Scaraffia et Andrea Riccardi sur l'impact de l'encyclique "Humane Vitae" sur l'opinion publique des années 70, et sur le rapport de Jean Paul II avec l'opinion publique. Relation, a expliqué Riccardi qui n'a pas pas toujours été de compréhension par les médias. Ont suivi les interventions des vaticanistes de grands titres de la presse internationale: Jean-Marie Guènois ("Le Figaro"): "Contre le berger allemand"; Antonio Pelayo ("Antena 3 TV", "Vatican Insider"): "Ratisbonne et la leçon retournée"; Paul Badde ("Die Welt"): "L'affaire Williamson"; John Hooper ("The Guardian"): "Quand le pape parle de préservatifs"; John L. Allen Jr ("National Catholic Reporter"): "Face au scandale des abus: une tempête idéale".
C'est le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la Culture, qui a tiré les conclusions (1).
A la surprise générale, le secrétaire d'État du Saint-Siège, le cardinal Tarcisio Bertone, a participé ce matin, avec les Vaticanistes et les experts en communication, mais aussi de nombreux évêques et prélats de la Curie romaine, au séminaire sur l'information religieuse organisé par L'Osservatore Romano. La rencontre affronte, avec des exposés spécifiques, les interprétations erronées des médias sur les interventions du Magistère des Papes récents , en commençant par la critique véhémente de l'encyclique Humanae Vitae du Pape Paul VI, jusqu'aux attaques violentes subies par Benoît XVI.

Le professeur Lucetta Scaraffia , professeur d'histoire contemporaine à l'Université La Sapienza de Rome, a décrit la réaction à la condamnation papale de la pilule contraceptive, qui "a marqué la rupture de la lune de miel avec l'opinion publique" inaugurée par le pape Jean XIII, avec l'Ouverture du Concile Vatican II. Le Professeur Scaraffia a rappelé le poids de la révolution sexuelle des années 60 sur les critiques acérées contre Humane Vitae. Aujourd'hui que la révolution sexuelle, n'a plus le poids de ces années, selon Scaraffia "il est temps pour une réconciliation plus équilibrée de l'encyclique". Entre Paul VI et le public, il y a eu sans aucun doute un malentendu, "et cette première crise entre les papes et l'information est un incident significatif qui a créé un modèle plus ou moins répété dans tous les cas ultérieurs jusqu'au pape actuel". "Ce qui échappait, c'est que la théorie de Paul VI sur les méthodes naturelles de procréation responsable était une théorie anti-colonialiste, alors qu'elle fut stigmatisée comme biologisme. Et il fallut attendre la "défaite" de la révolution sexuelle pour une réévaluation plus équilibrée du document qui l'avait prévue". Dans ce malentendu , a expliqué l'historienne et éditorialiste de L'Osservatore Romano "il n'y avait pas seulement un malentendu, mais le malentendu était bel est bien là. Un incident significatif, qui a créé un modèle suivi dans tous les cas ultérieurs, jusqu'à maintenant".

Mais Jean-Paul II lui aussi, a rappelé l'historien Andrea Riccardi , a été au début un pape impopulaire. "Il subissait la comparaison avec Paul VI, pape d'abord contesté et mérisé, mais ensuite loué pour sa complexité, par opposition au caractère granitique, et pour certains, à cette époque, à la grossièreté des certitudes du pape polonais".
D'autre part, il semble "qu'on finisse toujours par récupérer le Pape défunt, même dans le cas de Montini après des années d'agonie médiatique: le pape le meilleur est toujours le Pape mort", a souligné le Professeur Riccardi à ce sujet, faisant remarquer qu'il s'agit d'une "dure loi" qui s'oppose au fait qu' "en réalité, il n'y a ni droite ni gauche dans l'histoire de l'Église et que donc, il peut y avoir aucun conflit entre papes progressistes et papes conservateur" .Dans son exposé, Riccardi a rappelé qu'à "Jean-Paul II les médias ont été jusqu'à faire porter la responsabilité de la propagation du sida dans le monde, pour son "non" au préservatif, un peu comme on a tenté de le faire il y a trois ans lors de la première visite papale en Afrique, quand une réponse articulée sur ce thème a été coupée par les médias pour en faire une assertion" . Et cela, paradoxalement, "contre un pape extrêmement sensible à la communication et utilisant un langage clair et direct", comme l'a décrit dans l'introduction duu séminaire d'aujourd'hui le directeur de L'Osservatore Romano, le professeur Giovanni Maria Vian .

Quittant la Salle du Vieux Synode, au terme de l'exposé de Riccardi, le cardinal Bertone a souligné que la rencontre a mis en lumière "des signaux significatifs: Je serais tenté de faire quelques apostilles, mais je les réserve au moment où j'aurai le temps de rasssembler mes souvenirs".
Absent lors de la session d'ouverture de la rencontre, en raison d'autres engagements, le directeur du bureau de presse du Vatican, le père Federico Lombardi.
Une anecdote drôle a été rappelée: elle est arrivée il y a quelques années à un évêque européen arrivé à New York. Interrogé agressivement par un journaliste: "Quand vous venez à New York, vous allez dans les boîtes de nuit?", l'évêque répondit avec une feinte ingénuité: "Il y a des boîtes de nuit à New York?". Le lendemain, il resta stupéfait en lisant dans un journal ce titre: La première question de l'évêque: "Y a-t-il des boîtes de nuit à New York?". "Le titre était vrai, mais comme beaucoup d'autres nouvelles, il ne communiquait pas la vérité", commentait sur la revue prestigieuse "America" le cardinal jésuite Avery Dulles.

Le journal du Saint-Siège publie également une nouvelle qui, écrit-il, "est incroyable: Dans un monde de l'édition qui publie un nombre disproportionné de volumes face à un nombre presque négligeable de lecteurs, on a épuisé et a réimprimé dans l'espace de quelques mois le volume : "Un journal très singulier: les 150 ans de L'Osservatore Romano" , édité par Antonio Zanardi Landi et Giovanni Maria Vian et imprimé par Umberto Allemandi.

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Note:
(1) Salvatore Izzo, le vaticaniste de l'Agence AGI, écrit (et le ton laisse deviner qu'il ne partage pas l'indulgence du cardinal):
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Le cardinal Ravasi absout les journalistes-

Même s'ils sont sortis en morceaux des différents exposés sur les interprétations erronées du Magistère, des journalistes réunis dans l'Aula de l'ancien Synode - pour une fois acteurs et non spectateurs, bien que dans un sens, ils étaient sur le banc des accusés - ont finalement reçu l'absolution du cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture.

Démêlant les fils de la journée d'étude, Ravasi a en effet invité ses frères cardinaux et évêques à savoir tirer des vertus des cinq "vices" qui caractérisent les informations sur l'Eglise aujourd'hui:
- "la simplification, qui peut être transformée en essentialité",
- la recherche d'éléments "à effet" qui, d'une certaine façon nous rappelle que le Christ parlait à partir du concret, des signes,
- la tentation de chercher un tour "piquant, ou à scandale" qui devrait pousser l'Église à soigner davantage "l'efficacité" du message,
- le risque de l'approximation, de la désinformation et des mythes sur la religion, qui pourrait enseigner à l'Eglise de tenir compte de ceux qui ont besoin d'explication,
- et enfin le "préjugé" contre les hommes de l'Église qui ne peut être surmonté que si la communication est consistante.

Moins tendre avec ses collègues, le directeur de L'Osservatore Romano, Giovanni Maria Vian a souligné "il y a un problème de préparation des journalistes qui s'occuppent d'information religieuse et un problème de situation culturelle générale des opérateurs des journaux et ses médias, et en particulier il y a un problème dans les desk"

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