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La voix du Pape


Noël Les collages de Gloria Bénin Blasphème au théâtre Indignés Assise Allemagne (suite) 2011: L'Année Benoît

Hommage à l'Immaculée, Place d'Espagne

Traduction du discours du Saint-Père, et nombreuses captures d'écran (8/12/2011)

Il commente et actualise le mystérieux et fascinant récit de l'Apocalypse, ch. 12: "Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête" (1)

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Chers Frères et Sœurs

La grande fête de Marie Immaculée nous invite chaque année à nous retrouver ici dans une des plus belles places de Rome, pour lui rendre hommage à Elle, à la Mère du Christ et notre Mère. Je salue avec affection chacun de vous ici présents, ainsi que ceux qui nous rejoignent par la radio et la télévision. Et je vous remercie pour votre participation chorale à mon acte de prière
Au sommet de la colonne autour de laquelle nous faisons cercle, Marie est représentée par une statue qui rappelle en partie le passage de l'Apocalypse qui vient d'être proclamé: «Un signe grandiose apparut au ciel: une femme vêtue de soleil, la lune sous ses pieds et sur sa tête une couronne de douze étoiles »(Ap 12,1). Quelle est la signification de cette image?
Elle représente à la fois la Vierge Marie et l'Eglise.

Tout d'abord, la «femme» de l'Apocalypse est Marie elle-même. Elle est «vêtue de soleil», c'est-à-dire revêtue de Dieu; la Vierge Marie, en effet, est entièrement entourée par la lumière de Dieu et vit en Dieu. Ce symbole du vêtement lumineux exprime clairement une condition qui concerne l'être tout entier de Marie: Elle est la «pleine de grâce», remplie de l'amour de Dieu. Et «Dieu est lumière», dit encore saint Jean (1 Jn 1,5). Voici donc que la «pleine de grâce», l'«Immaculée» reflète avec toute sa personne la lumière du «soleil» qui est Dieu.

Cette femme tient sous ses pieds la lune, symbole de la mort et de la mortalité. Marie, en effet, est pleinement associée à la victoire de Jésus-Christ, son Fils, sur le péché et la mort; elle est libre de toute ombre de la mort et totalement pleine de vie. Comme la mort n'a plus aucun pouvoir sur Jésus ressuscité (cf. Rm 6,9), ainsi, par une grâce et un privilège singulier de Dieu Tout Puissant, Marie l'a laissée derrière elle, l'a dépassée. Et cela se manifeste dans les deux grands mystères de son existence: au début, le fait d'avoir été conçue sans le péché originel, qui est le mystère que nous célébrons aujourd'hui; et, à la fin, d'avoir été élevée ('assunta') en corps et âme dans le ciel. Mais sa vie terrestre a elle aussi été une victoire sur la mort, parce que toute entière passée au service de Dieu, dans une offrande totale à Lui et au prochain. Pour cette raison, Marie est par elle-même un hymne à la vie: elle est la créature en qui s'est déjà réalisée la parole du Christ: «Je suis venu pour qu'ils aient la vie, et qu'ils l'aient en abondance» (Jn 10,10)

Dans vision de l'Apocalypse, il y a un autre détail: sur la tête de la femme revêtue du soleil il y a «une couronne de douze étoiles». Ce signe représente les douze tribus d'Israël, et signifie que la Vierge Marie est au centre du Peuple de Dieu, de toute la communion des saints. Ainsi cette image de la couronne de douze étoiles nous introduit à deuxième grande interprétation du signe céleste de la «femme revêtue de soleil»: en plus de représenter la Sainte Vierge, ce signe représente l'Église, la communauté chrétienne de tous les temps. Elle est enceinte, dans le sens qu'elle porte dans son sein le Christ et doit lui donner naissance au monde: voilà le travail (travaglio) de l'Eglise en pèlerinage sur terre, qui au milieu des consolations de Dieu et des persécutions du monde doit porter Jésus aux hommes.

C'est justement pour cela, parce qu'elle apporte Jésus, que l'Eglise fait face à l'opposition d'un adversaire féroce, représenté dans la vision apocalyptique par un «grand dragon rouge» (Ap 12,3). Ce dragon a tenté en vain de dévorer Jésus - «l'enfant mâle, destiné à diriger toutes les nations» (12,5) - en vain, parce que Jésus, par Sa mort et Sa résurrection, est monté vers Dieu et s'est assis sur son trône . Ainsi le dragon, vaincu une fois pour toutes dans le ciel, retourne ses attaques sur la femme - l'Eglise - dans le désert du monde. Mais à chaque époque, l'Église est soutenue par la lumière et par la force de Dieu, qui la nourrit dans le désert avec le pain de sa Parole et de l'Eucharistie. Et ainsi, dans chaque tribulation, à travers toutes les épreuves qu'elle rencontre au cours des temps et dans les différentes parties du monde, l'Église souffre la persécution, mais elle sort vainqueur. Et de cette manière, la communauté chrétienne est la présence, la garantie de l'amour de Dieu contre toutes les idéologies de la haine et de l'égoïsme.

Le seul danger dont l'Eglise peut et doit être peur est le péché de ses membres. En effet, alors que Marie est immaculée, libre de toute tache de péché, l'Eglise est sainte, mais dans le même temps marquée par nos péchés. Pour cette raison, le peuple de Dieu, pèlerin dans le temps, se tourne vers sa Mère céleste et lui demander son aide; elle la demande afin qu'Elle accompagne son chemin de la foi, afin qu'Elle encourage l'engagement de vie chrétienne et qu'Elle apporte son soutien à notre espérance. Nous en avons besoin, surtout en ce moment si difficile pour l'Italie, pour l'Europe, pour différentes parties du monde. Que Marie nous aide à voir qu'il y a une lumière au-delà de la nappe de brouillard qui semble entourer la réalité.
C'est pourquoi nous aussi, surtout en cette célébration, nous ne cessons de demander son aide avec une confiance filiale: «. O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous".
Ora pro nobis, intercede pro nobis ad Dominum Iesum Christum!

Note

(1) La Bible de Jérusalem
Apocalypse, chapitre 12

Ap 12:1- Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête ;
Ap 12:2- elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l'enfantement.
Ap 12:3- Puis un second signe apparut au ciel : un énorme Dragon rouge feu, à sept têtes et dix cornes, chaque tête surmontée d'un diadème.
Ap 12:4- Sa queue balaie le tiers des étoiles du ciel et les précipite sur la terre. En arrêt devant la Femme en travail, le Dragon s'apprête à dévorer son enfant aussitôt né.
Ap 12:5- Or la Femme mit au monde un enfant mâle, celui qui doit mener toutes les nations avec un sceptre de fer ; et son enfant fut enlevé jusqu'auprès de Dieu et de son trône,
Ap 12:6- tandis que la Femme s'enfuyait au désert, où Dieu lui a ménagé un refuge pour qu'elle y soit nourrie mille deux cent soixante jours.
Ap 12:7- Alors, il y eut une bataille dans le ciel : Michel et ses Anges combattirent le Dragon. Et le Dragon riposta, avec ses Anges,
Ap 12:8- mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel.
Ap 12:9- On le jeta donc, l'énorme Dragon, l'antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l'appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui.
Ap 12:10- Et j'entendis une voix clamer dans le ciel : " Désormais, la victoire, la puissance et la royauté sont acquises à notre Dieu, et la domination à son Christ, puisqu'on a jeté bas l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu.
Ap 12:11- Mais eux l'ont vaincu par le sang de l'Agneau et par la parole dont ils ont témoigné, car ils ont méprisé leur vie jusqu'à mourir.
Ap 12:12- Soyez donc dans la joie, vous, les cieux et leurs habitants. Malheur à vous, la terre et la mer, car le Diable est descendu chez vous, frémissant de colère et sachant que ses jours sont comptés. "
Ap 12:13- Se voyant rejeté sur la terre, le Dragon se lança à la poursuite de la Femme, la mère de l'Enfant mâle.
Ap 12:14- Mais elle reçut les deux ailes du grand aigle pour voler au désert jusqu'au refuge où, loin du Serpent, elle doit être nourrie un temps et des temps et la moitié d'un temps.
Ap 12:15- Le Serpent vomit alors de sa gueule comme un fleuve d'eau derrière la Femme pour l'entraîner dans ses flots.
Ap 12:16- Mais la terre vint au secours de la Femme : ouvrant la bouche, elle engloutit le fleuve vomi par la gueule du Dragon.
Ap 12:17- Alors, furieux contre la Femme, le Dragon s'en alla guerroyer contre le reste de ses enfants, ceux qui gardent les commandements de Dieu et possèdent le témoignage de Jésus.
Ap 12:18- Et je me tins sur la grève de la mer.

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