Quand l'Europe renie sa foi chrétienne.

Carlota a traduit une enquête publiée par Religion en Libertad, qui pose la question : " Qu'arriverait-il à la foi des Catalans si la Catalogne prenait son indépendance ?". Si l'on met de côté la question spécifique catalane, beaucoup de considérations s'appliquent presque tel quel à notre pays (6/10/2012).

La Catalogne, travaillée par la tentation indépendantiste (majoritairement portée par la gauche, y compris la plus radicale), autrefois catholique mais aujourd'hui menacée par l'apostasie, est le paradigme de cette Europe postchrétienne dont la ré-évangélisation est l'un des défis du Pontificat de Benoît XVI, et à laquelle s'adresse en priorité cette Année de la foi prête à commencer et voulue par lui (mais sera-t-il entendu? Il devient de plus en plus clair que Vatileaks et le procès du valet félon est un écran de fumée destiné à recouvrir ce grand évènement).

La Catalogne nous tend un miroir, et nous y voyons notre propre reflet: celui d'un pays déboussolé; ballotté dans une crise qu'il persiste à croire uniquement économique alors que, comme le Saint-Père ne cesse de le clamer, elle est avant tout anthropologique; ayant déjà, ou sur le point de faire passer dans sa législation, au nom du "progrès" l'euthanasie et le "mariage pour tous", et qui appelle l'avortement une "valeur"; prête enfin à lyncher, au moins médiatiquement, tous ceux qui pensent différemment.

Dans cette Catalogne, l'indépendance (sous ses prétextes fiscaux) serait un facteur supplémentaire de division.
A qui profite le crime?

 

Lu sur Libé

La Catalogne dans la rue contre la crise
11/9/2012
http://www.liberation.fr
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«In - Inde - Independencia», hurlaient un million et demi de manifestants en défilant mardi à Barcelone, à l’occasion du Jour de la Catalogne et à l’appel des indépendantistes qui accusent l’Etat central d’entraîner cette grande région endettée dans la spirale de la crise.
«Le peuple catalan a répondu d’une façon magnifique» à l’appel, a affirmé Carme Forcadell, présidente de l’Assemblée nationale catalane (ANC), une association organisatrice de la manifestation, au début du défilé parti du centre-ville de Barcelone (nord-est) jusqu’aux abords du Parlement de la région.
La police catalane a chiffré le nombre de manifestants, souvent jeunes mais également venus en famille, à 1,5 million, tandis que la presse soulignait une participation sans précédent depuis le défilé historique de 1977 pour l’autonomie de la région.
Fait exceptionnel, les organisateurs ont réussi, malgré des dissensions, à rassembler quasiment toutes les autres organisations indépendantistes ou souverainistes sur un parcours unique.
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«Que veut cette foule? Un nouvel Etat d’Europe. Que veulent ces gens? Une Catalogne indépendante», hurlaient en catalan les manifestants venus en famille et entre amis.
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Le gouvernement nationaliste (CiU) de Catalogne avait lui-même appelé à une participation massive, décidé à faire pression sur Madrid pour revoir le pacte budgétaire qui définit combien l’Etat, qui collecte l’impôt, reverse à la région.
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D’autant que selon un sondage réalisé en juillet et publié dans le journal La Vanguardia, 51,1% des Catalans voteraient «oui» aujourd’hui à l’indépendance en cas de référendum, contre 36% en mars 2001.
(AFP)

 

La Catalogne au risque de se perdre en perdant la foi
(Carlota)
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Voici ma traduction d’un texte de de Pablo J. Ginés (avec des détails notamment au sujet des partis politiques un peu compliqués à suivre, mais les grandes lignes sont néanmoins très claires) sur la situation des catholiques de Catalogne à partir de diverses données statistiques (par sondage). La situation décrite est révélatrice. Certes elle ressemble à beaucoup d’autres en Europe (et les hommes politiques et les partis, avec leurs spécificités locales, sont les « clones » des nôtres), mais elle éclate plus brutalement encore aux visages de tous à l’occasion des récentes déclarations unilatérales indépendantistes, et dans une situation de crise généralisée mais aussi économique qui attisent d’autant plus les antagonismes.

La Conférence des Évêques espagnols (qui englobe évidemment les évêques de toutes les régions autonomes y compris la Catalogne) a fait paraître le 3 octobre 2012 un très beau texte (ici) sur l’effort collectif et la solidarité, qui sont des valeurs à opposer à l’individualisme hédoniste contemporain. Le document comprend également en annexe un texte de 2006 qui souligne les exigences morales face aux volontés nationalistes où l’on peut lire :

« L’unité historique et culturelle de l’Espagne peut être manifestée et administrée de façons très différentes. L’Église n’a rien à dire par rapport aux diverses formules politiques possibles. Ce sont les dirigeants politiques et, en dernier lieu, les citoyens, au moyen de l’exercice du vote, après une information complète, transparente et véridique, qui doivent choisir la forme concrète de l’ordre juridico-politique qui convient le mieux. Aucune formule politique n’a un caractère absolu ; aucun changement ne pourra non plus résoudre automatiquement les problèmes qui peuvent exister. Sur cette question la voix de l’Église se limite à recommander que tous pensent et agissent avec la plus grande responsabilité et rectitude, en respectant la vérité des faits et de l’histoire, en considérant les biens de l’unité et du vivre ensemble des siècles, et se laissant guider par des critères de solidarité et de respect vers le bien des autres ».

Mais revenons au texte de Pablo J. Ginés (original ici http://www.religionenlibertad.com/articulo.asp?idarticulo=25073), intitulé « Qu’arriverait-il à la foi des Catalans si la Catalogne prenait son indépendance ? Ce que disent les études… ».
Il porte en sous-titre : « Les prévisions : dans 5 ans, 12% des Catalans seront pratiquants. Déjà, 3% seulement des jeunes adultes vont à la messe. Une Église si faible, que pourra-t-elle faire face à une nouvelle Constitution laïciste, relativiste et hostile au judéo-christianisme ?

Article complet traduit en français ici: catalogne-independante.pdf [93 KB]