Message pour les obsèques du cardinal Martini

Le Pape qui rassemble. Et des images de la télévision italienne qui témoignent d'une véritable amitié (article mis à jour le 4/9/2012)

Les obsèques du cardinal Martini ont eu lieu aujourd'hui à Milan.
L'homélie a été prononcée par le cardinal Scola.
Le magnifique message du Pape a été lu.
Le Saint-Père a manifesté, une fois de plus, son souci "que la tunique sans couture du Christ ne se déchire pas davantage" (cf. son discours aux évêques français en septembre 2008 à Lourdes)

Texte en italien: Raffa
(ma traduction)


Chers frères et sœurs ,

en ce moment, je tiens à exprimer ma proximité, avec la prière et l'affection, à l'Archidiocèse de Milan tout entier, à la Compagnie de Jésus, aux parents et à tous ceux qui ont estimé et aimé le cardinal Carlo Maria Martini et qui ont voulu l'accompagner dans ce dernier voyage.

«Lampe pour mes pas est ta parole, lumière sur ma route» (Ps 118 [117]: 105): les paroles du Psalmiste peuvent résumer l'entière existence de ce pasteur généreux et fidèle de l'Eglise. C'était un homme de Dieu, qui non seulement a étudié la Sainte Ecriture, mais l'a aimée intensément, en a fait la lumière de sa vie, afin que tout soit «ad maiorem Dei gloriam», pour la plus grande gloire de Dieu.
C'est justement pour cette raison qu'il a été capable d'enseigner aux croyants et à ceux qui sont à la recherche de la vérité que l'unique Parole digne d'être écoutée, acceptée et suivie est celle de Dieu, parce qu'elle indique à tous le chemin de la vérité et de l'amour.
Il l'a été avec une grande ouverture d'âme, ne refusant jamais la rencontre et le dialogue avec tous, répondant concrètement à l'invitation de l'Apôtre à être «prêts toujours à quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous» (1 Pierre 3: 15).
Il l'a été avec un esprit de charité pastorale profonde, selon sa devise épiscopale, Pro Veritate adversa diligere (ndt: « Pour la vérité, préférer les choses difficiles »), attentif à toutes les situations, en particulier aux plus difficiles, proche, par l'amour, de ceux qui étaient dans le désarroi, dans la pauvreté, dans la souffrance.
Dans une homélie de son long ministère au service de cet archidiocèse ambrosien, il priait ainsi: «Nous Te demandons, Seigneur, que tu fasses de nous source d'eau pour les autres, pain rompu pour les frères, lumière pour ceux qui marchent dans les ténèbres, vie pour ceux qui tâtonnent dans les ombres de la mort. Seigneur, sois la vie du monde; Seigneur, guide nous vers Ta Pâque; ensemble, nous marcherons vers Toi, nous porterons Ta croix, nous goûterons la communion avec Ta résurrection. Avec Toi, nous marcherons vers la Jérusalem céleste, vers le Père»(Homélie du 29 Mars, 1980).
Que le Seigneur, qui a guidé le cardinal Carlo Maria Martini toute sa vie, reçoive ce serviteur infatigable de l'Évangile et de l'Église dans la Jérusalem du ciel. A tous ceux qui sont présents et à ceux qui pleurent la disparition, que vienne le réconfort de ma bénédiction.

Castel Gandolfo, 3 Septembre 2012

BENEDICTUS PP. XVI

Des images d'une rencontre

De toutes façons, les hommes sont plus complexes (surtout ces deux-là!) et les situations plus nuancées que ce que laissent supposer les commentaires de ceux qui ne voient les choses que de loin (moi y compris), et ne regardent que la surface.
Raffaella a eu la bonne idée de mettre en lien un reportage de la télévision italienne, intitulé "Affinités surprenantes entre Ratzinger et Martini": http://www.rai.tv/dl/RaiTV/programmi/media/ContentItem-82a5a2a6-faf2-492d-bed4-398d90870157-tg2.html#p=1
C'était à Milan, en juin dernier, lors de la rencontre mondiale des familles, cela se passait à l'archevêché.
Le commentaire récite:

Les images, jamais vues jusqu'à présent, de la dernière rencontre entre le pape et le cardinal, le 2 juin dernier, à Milan.
Martini ne pouvait plus parler, mais cette accolade fut plus éloquente que les mots.
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On ne sait pas bien qui des deux a eu le premier geste, le cardinal met sa main sur le bras du Pape, qui pose la sienne sur son épaule, et l'attire à lui.
L'émotion est palpable, profonde, et on voit une réelle amitié, au-delà des dissenssions, qui n'ont certes pas été effacées pour autant. Une fois de plus, les schémas des medias (qui ne se sont servis de Martini que pour l'opposer implicitement à Benoît et rabaisser celui-ci) sont pulvérisés. De ce côté-là, une fois de plus, ils ont échoué!