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Benoît XVI parle à ses prêtres

Rome, 24 février 2012

Aujourd'hui, en deuxième partie de soirée, France 2 diffuse un documentaire d'un certain David André intitulé "la vie amoureuse des prêtres"... (6/3/2012).

La présentation faite sur le site de la chaîne précise :

La règle du célibat obligatoire des prêtres dans l'Eglise catholique romaine est régulièrement contestée : on l'accuse de favoriser les comportements sexuels déviants dans le clergé, d'accélérer la chute des vocations, de signer le décalage entre l'Eglise et la société moderne. Dans La vie amoureuse des prêtres, le réalisateur David André (prix Albert Londres 2011), raconte l'histoire croisée de trois prêtres : Kilien, jeune prêtre filmé pendant sa liaison cachée avec une femme, fait son «coming out» et dit adieu à ses paroissiens ; Gabriel, qui vient tout juste d'être exclu de l'Eglise, se marie enfin avec sa compagne, après 40 ans de liaison cachée...

Le réalisateur, s'en expliquant sur une station de radio, a répété le fameux argument selon lequel cette règle serait relativement tardive dans l'Eglise, remontant, dit-il, au XIe siècle (il a sans doute voulu dire XIIe...).

Mon site a consacré d'innombrables articles au sujet du célibat des prêtres, voir ici.

Et encore tout récemment, s'adressant au clergé de Rome, le Pape expliquait à ses prêtres (cf. Leçon aux prêtres de Rome (fin) ):

C'est un charisme, que d'être un prêtre. Cela - il me semble - nous devons le garder à l'esprit: être appelé à la prêtrise, être appelé avec un don du Seigneur, avec un charisme du Seigneur. Et ainsi, inspirés par son Esprit, nous devons essayer de vivre ce charisme. Je pense que ce n'est que de cette manière que l'on peut comprendre que l'Eglise en Occident a lié inextricablement prêtrise et célibat: être dans une existence eschatologique vers l'ultime destination de notre espérance, vers Dieu. Justement parce que le sacerdoce est un charisme et doit être aussi relié à un charisme: si ce n'était pas cela, si c'était seulement quelque chose de juridique, il serait absurde d'imposer un charisme, qui est un vrai charisme; mais si le prêtre lui-même est charisme, il est normal qu'il vive avec le charisme, avec l'état charismatique de la vie eschatologique .

Il est lassant de devoir répéter sans relâche la même chose.
Je renvoie donc mes lecteurs, en particulier, au témoignage d'un prêtre, lu sur Padreblog (benoit-et-moi.fr/2011-I) et à ce long argumentaire de Giacomo Samek Lodovici sur la Bussola (en italien ici). Et surtout, parce qu'elle est très claire, à cette réponse définitive de Vittorio Messori à l'argument selon lequel le célibat pour les prêtres catholiques serait "devenu obligatoire avec le Concile de 1139": Pour l'Eglise, le célibat existe depuis toujours (17/6/2010, voir ici benoit-et-moi.fr/2010-II)

* * *

Un regret (de plus!), pour finir:
La Croix livre un commentaire très flatteur sur le documentaire. Peut-être est-il justifié. Mais plutôt que de se focaliser sur le seul aspect humain (certes respectable et intéressant) et de tirer des larmes à Margot, le journal catholique n'aurait-il pas dû aussi s'employer à rappeler le Magistère récent et à rétablir les contre-vérités les plus flagrantes, comme celle que je viens de rappeler ci-dessus? Et cette autre qui consiste à imputer à la règle du célibat les "déviances sexuelles", contre-vérité dont Massimo Introvigne a largement fait justice.
Il faut croire que c'est encore de trop.

Extrait:
À la télévision, la question de la vie affective et sexuelle des prêtres est souvent le point de départ de reportages à charge, militant pour la remise en cause du célibat du clergé (ndlr: argument destiné à couper court à ceux des "partisans" sans nuance du célibat sacerdotal !). De ce point de vue, le documentaire de David André est une bonne surprise, parce qu’il se distingue par son ton équilibré et nuancé.
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Son film est un délicat portrait croisé de trois prêtres confrontés à l’exigence du célibat. ...
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